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Porte du vent

Publié le 27 août 2014 par Jlk

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Robert le Mensch. – Solide sur ses pattes, franc de collier, les yeux clairs et la poigne ferme, Robert Indermaur, en son atelier de Paspels dont la porte est sommée d’un géant arqué, n’est pas du genre à poser à l’artiste : il l’incarne tranquillement et tout autour de lui semble la projection, sous forme d’objets, de « Figuren » comme il appelle ses sculptures, de toiles immenses bien rangées dans son vaste atelier aux vastes baies ouvertes sur le vaste ciel , de personnages de toutes formes et de toutes matières, de plantes de toutes essences et jusqu’au baobab  jouxtant la petite scène de théâtre installée là - la projection donc de sa puissance créatrice rayonnante, qui  absorbe le vivant et le réfracte et le magnifie. 

Mais l’essentiel est, me semble-t-il, dans ce qu’on pourrait dire le noyau de sa présence : son être de Mensch.

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Travail d’abord. – La présence de l’artiste est signalée, aux passants, par les sculptures dominant et entourant son atelier, mais attention : on ne le dérangera pas comme ça. Pas du tout qu’il lésine sur la relation vivante ou qu’il y ait chez lui du misanthrope, mais le travail prime et ces jours il sera pris, très pris, de l’aube au crépuscule il sera pris tout entier par ses « Figuren », justement, qu’il installera l’an prochain à Bad Ragaz dans une grande exposition triennale.

Ce qu’il m’évoque en me faisant l’honneur d’une première visite dans l’ancienne ferme qu’il a transformée en atelier, dont une partie fut autrefois la poste locale dont témoigne, à l’entrée, un charmant guichet. Et de faire défiler ensuite sous mes yeux émerveillés, après un bon café accompagné de Läkerli (ces biscuits bâlois qu’il appelle des Blocherli) , une première série de très grandes toiles anciennes ou plus récentes dont je ne connaissais qu’une partie  - l’essentiel des autres se trouvant dispersées chez des collectionneurs de divers pays, de Suisse en Californie ; et chaque toile de susciter tel ou tel récit ou anecdote dont j'aurai tant et plus à raconter dans le livre que, déjà, je lui ai dit que j’aimerais lui consacrer.

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Le poirier tricentenaire.– Le jour déclinant, c’est ensuite à Almens, à trois coups d’ailes en contrehaut de là, que nous nous retrouvons pour un frichti improvisé – en l’absence de la fée des lieux - devant l’arche tricentenaire des Indermaur flanquée d’un formidable poirier du même âge. Et là encore, partout, autour de la maison et dans chaque pièce, sur les terrasses et au bord du petit étang aux esturgeons, vers le torrent d’à côté où suspendus à la Porte du Vent : partout ces « Figuren » de tous formats -  cet équilibriste là-haut dont la barre se découpe dans le ciel ou ce danseur bondissant, cette femme hiératique ou cet homme de bronze sur le flanc duquel s’est posé, magiquement, un grand papillon de nuit en forme de cœur...  

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