Magazine Humeur

Le roi et sa suite 9

Publié le 10 octobre 2014 par Observatoiredumensonge

   Le roi et sa suite.  

Par Jean-Marie Pieri

/Chapitre 9/ 

HASTA LA VISTA BABY!!!

Dès potron minet le petit roi déjeunait à l’abri des regards dans son salon privé, un peu courroucé par les désagréments de ces dernières semaines, mauvais sondages, déclarations venimeuses des pseudo-amis, démissions, traîtrises abominables et autres vacheries insupportables, selon son habitude il faisait un sort à la montagne de petits-fours sucrés-salés qui s’empilait dans des assiettes creuses aux armes du palais. Mieux valait oublier les déconvenues du pouvoir une fourchette à la main.

Pas facile, pensait-il. Carpe Diem et zut! L’appétit vient en mangeant et il ne s’en privait pas au risque de prendre des rondeurs. Son ventre gagnait de l’ampleur malgré les exercices et débordait sur les hanches à son grand déplaisir.

⁃ Le jeûne ce n’est pas pour moi, avec la vie si intense que je mène et le poids de mes responsabilités (il s’esclaffa) oui le poids! Il se lècha les doigts avant de s’essuyer avec la serviette.

Beau joueur, il sonna le valet qui jaillit comme un spectre d’un angle mort.

⁃ Reprenons, s’il te plait, mon ami, après cette mise en bouche. Apporte-moi un supplément de café, celui de saint-domingue est mon préféré avec son goût de noisette sauvage, pas trop brûlant, s’il-te-plait, comme je l’aime contre les flatulences (il rota), pas cette bibine qui me débecte, enfin mon jus d’oranges de miami fraîchement pressées, quelques brioches à point, des macarons… enfin tu sais ce qui me fait plaisir… des éclairs à la chantilly… euuuh!

Il roucoulait d’aise. Le valet tout étonné par ces confidences s’exécuta.

Le gourmand se léchait voluptueusement les babines en feuilletant une édition rare du célèbre Apicius, de très belles illustrations présentaient des plats raffinés qui le transportaient dans le cercle très fermé des gourmets.

⁃ Aux Grecs les subtilités du langage, les pensées belles et épurées, aux Latins douceurs et délices du bien manger, les joies du palais et le sexe (il rit).

Le roi sortit de son gilet le célèbre calepin de ses secrets amoureux, de nombreuses pages cornées témoignaient de son intense usage, il griffonna quelques mots à l’encre violette, puis biffa rageusement un numéro, la plume d’or mordit et crissa sur le papier.

⁃ La garce, elle va me le payer, jamais on ne m’avait fait un coup si tordu, pourtant je suis expert dans ce domaine!

Un peu échauffé par un imaginaire privé le roi rougit, puis fit disparaître le calepin puis saisit une brassée de feuillets de différentes couleurs selon l’importance, rapports de police, conversations privées interceptées, communications ultra- confidentielles…

⁃ On ne peut faire confiance à personne, « pour mes yeux seuls » était inscrit sur le classeur cartonné, seules les vieilles méthodes fonctionnent, il faut ficher tout le monde, Dieu avait raison!

⁃ Bon sang, j’ai failli oublier, mon rendez-vous, je n’aurais pas plus de quinze minutes à lui consacrer avant la partie officielle, elle attendra s’il le faut!

Emu et troublé par une vision érotique il s’agita, comme pris de frénésie ou d’une envie pressante il bondit, se dirigea vers la porte, hésita, puis se figea l’oeil pointé sur le feuillet.

⁃ Ah mais c’est qu’il m’emmerde celui-là, cela ne suffit pas de l’avoir éjecté du ministère, il n’en fait qu’à sa tête, l’imbécile à part pérorer devant les rombières… et les demoiselles, je lui avais pourtant trouvé un poste juteux, il faut que je consulte avant de le convoquer, ah c’est pas facile, mais qu’il la ferme une bonne fois pour toutes! Il mériterait de rejoindre l’opposition tant il est bête!

Le roi retrouvait son calme, il arbora même un sourire méprisant.

⁃ Je vais les briser ces contestataires,(il serra les poings d’indignation) les priver de mangeoire serait salutaire, non mais qu’est-ce qu’ils s’imaginent, ils me doivent tout, leur poste, leur salaire, les frelons du royaume (il frappa le parquet du talon) il faut agir, d’ailleurs ils vont se dégonfler dès que Premier II va élever la voix, poltrons! (il jeta le feuillet à terre) Démission, non mais et puis quoi encore, je ne partirai que si tel est mon bon plaisir, ce n’est pas la rue qui décide, ni ces lâches! Chiens sans dents qui ne savent pas mordre. Ne pensons plus à ce qui fâche, mais plutôt aux agréables devoirs de la fonction qui m’attendent….(il rit) l’Avocat revient et alors, je suis le maître du temps et c’est moi qui détiens les clefs du pouvoir et quelques petites choses utiles et nécessaires encore (il hurla de rire, presque cassé en deux par une quinte délirante) on verra qui aura le dernier mot!

Le roi s’éclipsa !
 *** A suivre*** 

Jean-Marie Pieri

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur*** 

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