Magazine Journal intime

La fièvre du samedi soir

Publié le 25 mai 2008 par Gilles Poirier

Samedi soir, soir de disco, je vais faire un tour histoire de m’occuper, même si je ne suis pas vraiment un fan de disco, c’est toujours intéressant de voir à quoi ressemble une disco dans un village de travailleurs au fin fond du Kazakhstan. En fait, je sais pourquoi je n’aime pas trop les disco, parce que c’est un endroit ou tu fais la queue pour à la fin te faire refouler juste devant l’entrée par un gorille sur lequel beaucoup de maitresses se sont cassé les dents à essayer de lui faire comprendre les principes de l’addition et de la soustraction. En France, c’est en général parce que tu as une gueule d’arabe ou de noir, et manque de pot, ils ne font pas de distinction entre méditerranéens, brun cheveux frisés et tant pis si le gorille est noir lui aussi. Imperturbable il te sort la phrase qui tue, « je regrette, vous ne pouvez pas entrer, c’est un club privé », bref dehors, circulez il n’y a rien à voir. En Angleterre, la phrase qui tue c’est « Too Casual » c'est-à-dire pas assez bien habillé, et tu as beau mettre des mocassins, une chemise et une cravate style sortant tout droit de Wall Street Institute, un costard et te retrouver à la fin habillé comme un crétin qui se la pète parce que papa lui a offert ses études à HEC, rien à faire, t’as pas la gueule de premier de la classe et t’es refoulé, ca sonne faux. Ou alors tu n’as pas le look Offly Offly tu petit blondinet d’Oxford, ca reviens au même, dehors, circulez il n’y a toujours rien à voir. C’est d’autant plus rageant quand à coté de toi, deux minettes habillées en tout et pour tout d’un string, une ficelle qui couvre les seins et un filet de pêche en guise de robe, rentrent sans problème et tu rentres chez toi tout penaud en te disant que la prochaine fois t’essayeras peut être le string. Et au Kazakhstan? Et bien non, il faut bien respecter la règle, encore une fois dehors, circulez dans les grandes avenues à la gloire du Kazakhstan (d’ailleurs tout le monde connait le Kazakhstan grâce à ses avenues, puisque elles ont été faites pour ca…), il n’y a vraiment mais vraiment plus rien à voir! Cette fois, la phrase qui tue c’est « your badge number is not in the VIP list ». Comme quoi, ce badge me perdra. En fait, il eusse fallu que je m’inscrive dans cette VIP List deux jours au préalable, mais ce n’est pas dans ma nature de planifier et prévoir deux jours en avance, alors… De toute façon, je ne me faisais guère d’illusions et je me suis consolé en écoutant tranquillement dehors un petit concert de criquets qui faisaient de la techno à faire envie le plus forcené des raveurs (d’ailleurs la « house grillon » est très réputée ici au Kazakhstan et ceux qui ne le croient pas n’ont qu’à sortir de leur garage). Et eux, au moins, ils m’ont accepté sans me demander mon badge.


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