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Peur de l'oubli

Publié le 26 mai 2008 par Joëlle Sacré
Si je prenais la mer, m'oublierais-tu?
Si une autre s'emparait de ton amour, m'oublierais-tu?
Si la mort m'arrachait à la vie, m'oublierais-tu?
M'oublierais-tu dans la colère, la maladie ou la démence?

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Il n'existe, à mes yeux, rien de pire que l'oubli : avoir existé, ne plus exister, ne plus jamais exister. Imaginer la vie sans soi, cela ne se peut pas.
Laisser une trace, le sentiment d'avoir compté pour toi, pour lui, pour elle, pour eux.
Laisser de soi une image, une authentique image d'avoir vécu à côté de toi, de lui, d'elle, à côté d'eux. Imaginer la vie sans cela ne se peut pas. L'oubli est pire que la mort, c'est le rien du rien, le néant dans le néant, comme une nuit sans rêve, les cendres du défunt que s'envolent au vent, l'enfant pas encore né, le vide dans le trou, l'inextricable angoisse.
J'aime pour vivre sans la peur de l'oubli. Je donne pour cultiver ma trace. J'écris pour ne pas mourir tout à fait.
Si un matin, je prends la mer, pense à moi.
Si une autre s'empare un jour de ton amour, rappelle-toi.
Quand la mort m'arrachera à la vie, ne m'oublie pas.
Alors, j'aurai la certitude d'avoir réellement existé...

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