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Contruire un pont entre les peuples

Publié le 25 janvier 2015 par Honorquest

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Nous avons aux ventes et marketing à Invocation une nouvelle employée de descendance Amérindienne et Québécoise. Elle a travaillé avec les deux cultures et nous partage ses observations ci-dessous. La paix entre les peuples nécessite pour exister la compréhension de l'autre. Ainsi, de telles observations sont très importantes. AB

Kwe tout le monde,
Il y a quelques années, j'ai été invité à écrire un court document permettant de faciliter le mieux-vivre ensemble pour une organisation qui employait à la fois des blancs et des autochtones. Ce texte peut permettre une meilleure compréhension de la différence entre les valeurs occidentales et autochtones.
Aujourd'hui, c'est avec plaisir que je partage ce document avec vous par le biais de mon nouveau patron, Aigle Bleu.
Paix et Amitié,

Michèle Fiset
Certaines différences entre les valeurs occidentales et les valeurs autochtones

Valeurs occidentales

Valeurs autochtones

La primauté de l'individu. L'individu possède.

La primauté de la communauté. La possession est collective, sauf la terre, qui ne peut être possédée, et dont les Autochtones sont les gardiens.

L'importance et le pouvoir d'une personne se mesurent à la quantité de ses possessions

Plus une personne apporte à la communauté, plus elle acquiert importance et influence.

Les dirigeants ont le pouvoir, il y a donc

valorisation du commandement et de l'obéissance.

Les dirigeants sont des gens d'influence. Ils

sont les représentants de la communauté. L'obéissance n'est pas une valeur.

La hiérarchie doit être respectée. De plus, l'être humain est considéré supérieur au reste de la création, qu'il domine et dont il se sert.

La hiérarchie n'existe pas. Selon la pensée

circulaire, les gens ont des rôles différents, et sont interdépendants, tant entre eux, qu'avec le reste de la création. L'être humain n'est en rien supérieur, et il doit utiliser les ressources naturelles avec respect.

Un supérieur s'habille en tenant compte de son rang. Plus il est élevé dans l'échelle sociale, plus sa tenue le démontre.

Un dirigeant, qui n'est en rien au-dessus des autres, mais s'avère au service de la communauté, met un point d'honneur à s'habiller de manière correcte, sans vouloir sembler au-dessus des autres. Ne vous étonnez donc pas de voir un directeur général sans veston, ou même en jeans, selon la clientèle qu’il dessert.

Lors d’une divergence d’opinions, si un Amérindien ne répond pas, un Québécois conclura aisément avoir remporté « le débat ».

Lors d’une divergence d’opinions, une fois que chacun des partis se sera exprimé, un Amérindien cessera l’échange, par respect pour l’opinion de l’autre. Pour lui, il n’y a pas de débat, simplement un échange de points de vue.

Un dirigeant qui ne respecte pas les

engagements faits envers la population, mais qui est appuyé par ses pairs, ne peut être destitué avant la fin de son terme

Un dirigeant qui ne respecte pas les

engagements faits envers la population sera destitué par cette dernière, qui réclamera, et obtiendra, sa révocation, bien que son terme ne soit pas rendu à échéance.

Les politiques et recommandations tiennent

compte des objectifs déterminés par les élus et intervenants identifiés par les dirigeants. Un référendum peut, ou non, être tenu auprès de la population.

Les politiques et recommandations découlent

des besoins identifiés parmi la population, et sont adoptées avec l’aval de cette dernière.

Pour arriver à un but, on peut cacher certaines informations. Dicton : « Toute vérité n’est pas bonne à dire. »

La transparence est valorisée, même si elle

oblige à de plus longues discussions. Dicton : « La signature d’un individu vaut ce que sa parole vaut. »

La signature vaut, en principe, plus que la parole donnée.

La parole donnée vaut plus qu’une signature. Elle est la mesure d'une personne dans la communauté.

La majorité est recherchée

Le consensus est recherché.

Le temps consacré au règlement d’un dossier ou litige est limité. Passé ce délai, un supérieur tranche. L’importance accordée au temps amène l’individu à rechercher également les plus courtes distances.

Le temps consacré au règlement d’un dossier ou litige n’est pas limité. La satisfaction des parties – conséquemment, de la communauté – importe plus que la durée des travaux. Il en va de même de la qualité des relations. Cela influence aussi notre vision des distances.

Lors d’une rencontre ou dun forum, chaque

intervenant dispose dun temps qui lui est compté. Passé ce délai, on presse le participant de conclure. Au besoin, on lui coupe la parole. Le temps, c’est de l’argent.

Dicton québécois : « la ponctualité est la politesse des rois ».

Lors d’une rencontre ou dun forum, chaque

intervenant dispose du temps nécessaire à l’expression de son idée. Pendant qu’une personne parle, tous écoutent avec respect. Il importe peu de poursuivre les échanges au-delà du délai prévu. Les personnes avec qui vous échangez sont « ici et maintenant » les plus importantes qui soient.

Cela peut entraîner un retard à la rencontre suivante, qui n’est pas perçu comme de l’irrespect, puisque toutes les personnes ont droit aux mêmes égards. Doù l’expression « indian time », dont aucun Amérindien ne ’offusque.

Une chose est « bien » ou « mal ». Cela se reflète dans le système de justice : coupable ou non coupable

Système de justice : répression. On punit la personne.

Tout est relatif. Ce nest pas parce qu’on admet avoir fait une chose, que celle-ci est « mal ». « Oui, c’est moi qui l’ai fait, parce que… » n’est pas un aveu de culpabilité, mais une amorce de discussion devant mener à la meilleure solution.

Système de justice : réparation : de l’individu, qui doit réparer, et de la communauté, qui doit corriger ce qui a amené une personne à adopter un comportement déviant

Proverbe amérindien : « ne juge jamais un individu avant d’avoir marché une lune entière dans ses mocassins ».


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