Magazine Journal intime

The new hamster

Publié le 30 mai 2008 par Anaïs Valente
Nous voilà donc parties à la recherche d'un nouveau hamster pour compenser la perte dont question hier.  
Déjà, je hais les animaleries, où les bestioles de tous poils et plumes sont parqués dans des "box" de 25 cm², où les cris stridents des perroquets furax traumatisent les inséparables qui en sont réduits à se coller les un contre les autres, où un rat est saucissonné entre un cobaye benêt et un furet aux aguets, ce qui nuit à sa classe, entendons-nous bien.  On ne mélange pas les torchons avec les serviettes, non mais (Iciiiiiiiiiii le raaaaaaaaaat, je partage, exceptionnellement, l'avis de l'Anaïs).
Une fois sur place, à savoir dans l'animalerie (car où trouver un hamster sur un coup de tête et sur le coup de 17 heures ?  Je vous le donne en mille : dans une animalerie, sacrilège), je réalise à quel point l'épreuve va être ultime.  Et je ne suis pas au bout de mes surprises.
Bêtement, naïvement, j'imaginais qu'on choisissait un hamster parmi quelques-uns, en fonction de sa couleur et, éventuellement, de son dynamisme ou d'un regard qu'il aurait lancé vers nous, par pur hasard, mais que nous aurions interprété comme un larmoyant "adopte-moi pliiiiiiiiiiiiiiiiiiz".
Et bien non ma bonne Dame.
Les hamsters, c'est comme les écharpes Strelli ou les macarons : y'a un choix énorme de couleurs, de tailles, de poids, de race, de style, de pelage, de tête et même de sexe.  Enfin pour le sexe le choix est fastoche : mâle ou femelle.  Mais pour le reste !  A côté du hamster dit commun, y'a d'abord toutes les sortes de hamsters nains.  Des rayés gris, dits russes.  Des rayés beige dits chaisplusquoi.  Des non rayés mais offrant un dégradé de beige très séduisant, dits chaisplusquoinonplus.  
Et ce n'est pas tout.
Au cas zoù vous auriez un doute, le magasin propose tout un éventail de bestioles nerveuses à moustaches frétillantes : des rats (ah, enfin une bonne nouvelle) de toutes les couleurs, allant du noir au gris souris (sic) en passant par un doux vison.  Des lapins, nains ou pas, à oreilles droites ou tombantes (mmmmh j'aime les lapins, surtout dans mon assiette avec des pruneaux).  Des souris nerveuses comme des femmes un premier jour de soldes.  Des gerbilles qui sautillent.  Et des chinchillas superbes, dont je me ferais bien un joli manteau pour le prochain hiver (n'ameutez pas la SPA, c'est d'la blaaaak).
Deux heures plus tard, le choix est (enfin) arrêté.  Un hamster.  Joli.  Un nain rayé beige dit chaisplusquoi.  Tout speedé.
Retour à la maison.  Montage de la cage.  C'est là que tout se corse.  A-t-on idée de faire de telles cages, totalement démontables, mais totalement impossibles à remonter ensuite.  L'enfer dure plus d'une heure.  
Et pendant ce temps, j'allergise.  Ce séjour prolongé dans l'arche de Noé m'a provoqué une crise d'éternuements dont je ne me remets pas, mes yeux sont exorbités, mon nez ressemble à celui d'un clown enrhumé et je respire à peine.  Mais je ne mourrai pas, promis, j'ai trop peur des conséquences, ou plutôt des non conséquences de mon décès.
Une fois la cage enfin montée, reste à faire entrer le bestiau dans son HLM de luxe, trois étages ma bonne Dame.  Et c'est là que le délire commence, car ledit bestiau est la réincarnation de Speedy Gonzales, sans le chapeau.  A peine sorti de sa petite boîte, il s'enfuit comme si nous allions le dévorer (y'a rien à manger sur ces rongeurs, je vous le dis, et puis on a des quiches qui nous attendent, alors bon).  Et nous voilà parties à la chasse au mini hamster.  Clair que s'il avait eu le volume du précédent, il n'aurait pas su passer sous les meubles.  
Le spectacle est à mourir de rire : deux filles stupéfaites de s'être fait berner par un si petit animal, à quatre pattes, tentant de le récupérer.  Et moi je me marre.  Je suis prise d'un énorme fou-rire qui m'empêche d'agir et menace ma survie (souvenez-vous, je suis en pleine crise d'allergie).  Et je ris, je ris, je ris.  Soudain, je vois passer l'animal, ou plutôt, je détecte une tache beige qui file ventre à terre.  Dans un élan d'intelligence (ah si, j'ose le dire d'in-tel-li-gen-ce), je saisis un tupperware qui passait par là et je le jette sur le hamster, telle une athlète en pleine force de l'âge.  Ouf.  Gagné.  Le bestiau est piégé.  Yesssss.  Reste ensuite à le transvaser dans sa cage, ce qui ne nous prend que trois petites heures.
Enfin, il faut trouver un nom à la chose.  Passque "le Hamster", ça la fout mal (Iciiiiiiiiiii le raaaaaaaaaat, et moi, je m'appelle bien "le Rat", non peut-être ?).
Speedy Gonzales ?  Trop facile.
Mac, comme macaron ?  Trop gourmand.
Tof, comme Christophe Willem?  Et comme "agréable" en néerlandais, ce qu'il n'est pas, vu la course-poursuite qui précède, mais qu'importe ?
Adjugé, ça sera Tof.  Bienvenue chez les humains, petit Tof.
Je rentre chez moi, je vide mon spray magique anti-allergie, je me gave de M&M's blancs anti-éternuements, et je vais dormir, yeux bouffis, nez rubicond.  Je hais les hamsters.
Et un autre p'tit rongeur made by Didoff, un.
rat

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