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MOI ! Enseignant BAC + 5 - S.D.F

Publié le 15 juin 2015 par Georgezeter
MOI ! Enseignant BAC + 5 - S.D.F

Travailleriez vous, VOUS! Sans être payé? Sans contrat de travail, devant un public qui lui perçoit des allocations chômages (dont j'ignore le montant)... C'est ce qui m'est arrivé après avoir accepté un contrat DAEU (le Bac de la 2ème chance) - Un contrat de 100 heures comme prof d'anglais payé 4.000 brut par la formation continue et chapeautée par l'université d'Aix-Marseille.

Vous allez me dire: encore un prof qui se plaint de son "pauvre sort"...Okey, ainsi soit-il. Et aussi, 40 euros brut de l'heure ce qui n'est pas si mal non plus ? Sauf que: la dedans il faut y inclure la création de toutes pièces de deux partiels à 120 points chacun, et leurs corrections pour 21 stagiaires, il faut inclure des cours de grammaire pure et dure, des cours d'analyses de texte, des cours de traduction, des cours d'analyse iconographique; avec ça, jamais d'oral, et jamais de conversation dans la langue, car l'examen ne porte QUE sur de l'écrit, et des questions grammaticales, des QCM, là dessus il aurait fallu que j'aille à Marseille par mes propres moyens pour y effectuer des surveillances lors de l'examen, y passer une nuit et m'alimenter, ça, sans remboursement car non titulaire.

Au final c'est bien deux heures de travail personnel pour une seule petite heure donnée... Soit 300 heures pour 4000 euros brut; alors, après impôts si j'ai gagné du 8 à 10 euros de l'heure ce serait le top, tout ça avec 1 bac + 5 en littérature américaine, 1 Bac + 4 en économie et 1 Bac + 3 en FLEU; enseignant sur 4 continents, franco/américain, un CV long comme le bras et 15 ans d'expérience.

Ne parlons pas de l'ambiance délétère avec une partie de moitié des stagiaires, qui, bien souvent entre leur 20 ans et 30 ans reprennent le chemin des bancs de l'école mais ont de véritables comptes à régler avec le corps enseignant, fautif selon eux d'avoir été avec eux de "mauvais profs", ou de ces profs qui les "ont cassés"; Alors, ce fut un rapport de force, un conflit, une agressivité et un manque de respect cassant, tout ça sous le feu roulant d'incessantes questions, car " êtes vous certain monsieur de ce que vous avancez?"; une épreuve épuisante, répondre à tous ces adultes à la fois en même temps, des centaines de questions en des séances de 4 heures... Le dernier cours, 1 seul de ces stagiaires, "Benoit" est venu me serrer la main pour me remercier; Pour les autres? Je n'aie été qu'une "borne d'information" "un distributeur" qui était là pour délivrer un savoir, utile pour l'obtention du Bac. En fait un rapport de client à pourvoyeur. Et pourtant, être devant une vingtaine d'adultes qui sans arrêt remettaient en questions mes explications, car doutant surtout d'eux même, sans mentionner des pleures, des jaillissement coléreux, ou des moments de grande déprime... INFERNAL! Il faut dire que je n'avais aucun pouvoir de rétention sur eux, comme avec mes lycéens lorsqu'ils dépassaient les bornes, arrivaient en retard ou simplement ne venaient pas; il fallu tenir, j'ai tenu mais à quel prix... Ben zéro! puisque je ne suis toujours pas payé! Quant à eux... Ces chanceux, payés pour apprendre, il n'y a que sous le ciel de France que cela est possible... Et ils se plaignaient ENORMEMENT, vinssent quant ils voulurent, partirent quant ils... Veules, veulent et traitent le personnel, le professeur comme... Mince alors! ETMERDE.

Quant au "responsable pédagogique" délégué par la formation continue, et bien, DISPARUT! Vus seulement une seule fois lors d'une réunion au début du stage et puis, plus de nouvelle, aucune réponse à mes appels téléphoniques, à mes Mèl, nada! Un vaisseau sans gouvernail, sans capitaine, et vogue Que je galère, moi, pendant 3 mois sans rémunération, la cale prenant eaux.

AFTERMATH...

J'ai téléphoné à l'inspection du travail de GAP qui m'a avouée ne pouvoir rien faire, elle me dirige sur le 3939 payant, là, j'attends 2 minutes où une jeune femme me transfert sur le pole conseillers, celui ci m'apprend qu'il ne peut rien faire pour moi, car il ne conseil que les contrats du privé... Je retéléphone, et là une autre jeune femme m'apprend qu'elle ne peut rien faire pour moi, elle me donne 2 sites "service-public" -- service-public.fr/formation travail et fonction-public.gouv.fr

à consulter... et à me débrouiller par moi même. j'ai passé environ 15 minutes entre ces deux appels, cout à 15 centimes la minute = total 2,25 euros, pour l'obtention de 2 adresses mail, cela délivré par un pole de fonctionnaires... En décrypté: un contractuel en conflit avec une université "ils", ces fonctionnaire n'ont pas de réponse car "ils" ne peuvent répondre QUE pour des conflits du secteur privé... Ben oui, quoi, des fonctionnaires qui donneraient les clefs pour pouvoir se battre contre cet état scélérat, voleur, menteur, assassin et roublard; Faut tout de même pas rêver, tout en payant 0,15 centimes la minute...

J'ai contacté des syndicalistes, les seuls, ceux de SUD EDUCATION, sympas ont tentés de me donner des réponses en utilisant sur internet les messages d'enseignants syndiqués; il en ressort que, et voici la copie d'un message:

- " Il est malheureusement assez fréquent, surtout lorsque l'on est non titulaire, d'attendre désespérément son salaire ou des sommes dues par l'administration. Il existe alors une méthode pour accélérer le processus : il faut demander à celle-ci le paiement du principal (la somme due), mais aussi le versement d'intérêts moratoires ou indemnités de retard sur la base du taux de l'intérêt légal (Circulaire du Budget n° 140 du 24 octobre 1980 / RLR 332-0-d). [...] Et oh miracle ! - vous devriez être payé avec plus de célérité "... Ainsi, est le souhait du seigneur; AINSI!

Dans la même logique, il faut savoir que si vous devez une somme à l'État (un trop perçu par exemple), celui-ci a 30 ans pour la réclamer : c'est la prescription trentenaire.

Attention ! Dans l'autre sens, quand c'est l'État qui vous doit une somme, il y a prescription au bout de 4 ans: c'est ce qu'on appelle la déchéance quadriennale. (Loi 68-1250 du 31 décembre 1968 / RLR 300-2).

En Raccourcie: si l'état ne paye pas, après 4 ans, avec " la déchéance quadriennale" et bien, la dette est effacée, ton fric dut et ben tu te le mets dans le fion; si par contre un quidam ne paye pas et bien il peut être coincé sur 30 ans avec " la prescription trentenaire".

Et il se trouve que je suis, moi, modeste con sous ce paradoxe... Lisez donc!

Je suis contractuel depuis 2009, étant passé entre l'académie de l'ile de la réunion, celle de Nantes, de la corse, de la Guyane et de Aix-Marseille. Ce n'est pas que je suis incapable de décrocher le Capes, mais que je suis vieux. Impossible après 55 ans de décrocher le graal, d'autant qu'à cet âge je n'ai pas envie de me faire muter dans le 9.3. Donc, bien souvent je me suis retrouvé au RSA (RMI)... Puis, comme souvent l'éducation nationale paye en retard, et bien j'ai "mordue" entre les périodes de RSA (RMI) et mes salaires; tant et si bien qu'aujourd'hui je dois à l'état, par le biais du conseil général une somme amende assez rondelette de "trop perçue". Et en même temps je dois pleurer pour être payé par ce même état... Sachant que d'un coté en quatre ans l'état peut se débarrasser de sa dette avec moi et que de l'autre ce même état peut me harceler pendant 30 ans jusqu'à mes 90 ans... Voyez par vous même. Pourtant, je suis un citoyen utile, qui fait passer à vos enfants des Bacs généraux, technologiques et professionnels, aussi des BTS, et d'un autre suis traité comme un "rom", celui qui doit partir à tout prix! Qui ne peut avoir un contrat de location d'appartement à moins d'avoir des cautions fortes, (désolé mes parents sont morts) qui ne peut prétendre à aucun crédit, qui ne peut avoir une mutuel, qui ne peut que louer qu'entre septembre - fin de saison et juin début de la saison: le pays France est bien trop cher pour moi pour y vivre l'été je dois donc émigrer, et aller dans des pays où je puisses vivre pour quelques centaines d'euros par mois. Puis septembre revenu; le rectorat me contacte et je prends un poste, trouve une "location d'été" et passe une année, ou bien souvent "ces chers collègues profs" me traitent comme de la merde, car, non titulaire, et étranger du "coin".

Il faut à chaque fois boucler les valises en juin, partir le coffre plein, puis... Et ça chaque année. N'ayant pas la chance d'avoir une famille, et bien, je me bouge. Je vais!

Alors, Lector? Pourriez vous vivre ainsi, vous? Georges Zeter/Juin 2015

Ps: Ce qui est certain c'est que cet état français fabrique des gens comme moi. Ce qui est très dangereux... Car un jour cela partira violement et sans crier gare! Un jour les lépreux auront le cuir qui grattera bien trop fort et il faudra qu'il se craquelle; OUI!


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