Magazine Humeur

Le Billet Amer #21

Publié le 16 juin 2015 par Observatoiredumensonge

Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.

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   Le Billet Amer #21  

Par L’Aigre Doux

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Le « Moi, Président » restera longtemps pour la Gauche le marqueur impitoyable du double langage institutionnalisé, illustration de la formule- cliché «  Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ».

« L’affaire d’Etat », autour du déplacement en Falcon gouvernemental de Manuel Valls à Berlin pour assister à la finale de la Ligue des Champions entre son club de prédilection, le Barça, et la Juventus de Turin, est un juste retour des choses après l’artillerie lourde déclenchée la semaine précédente par les socialistes contre Nicolas Sarkozy pour son déplacement au Havre en avion. Et le mal avisé Cambadélis, faisant de la dérision à deux balles en clamant haut et fort que lui, pour aller à Poitiers au Congrès du PS, il prenait le train, n’a pas peu contribué à alimenter les feux du côté de l’opposition.

L’état de dépression dans lequel se trouve le pays, confronté à l’épreuve d’une crise économique et sociale dont on ne voit pas l’issue, redoutant l’épée de Damoclès du terrorisme islamique qui peut frapper à tout moment aveuglément, crée un climat propice au développement d’un fort sentiment de rejet populaire dont il est difficile de prévoir les conséquences. Le « Tous pourris » trouve dans l’esprit du peuple sa justification à travers ces péripéties indécentes qu’une plus juste appréciation des choses par nos responsables politiques aurait pu nous éviter.

L’unité nationale pourtant indispensable en ces temps troublés, déjà mise à mal par des réformes sociétales clivantes qui ont fracturé le consensus républicain, s’en trouve affectée. Dans ces périodes de doute, de remise en cause, de difficultés extrêmes pour les citoyens ce qui n’est, à l’origine, qu’un modeste feu de paille peut très bien se transformer en incendie dévastateur sous le souffle puissant du ressentiment populaire.

Il serait sans doute édifiant et salutaire pour les princes qui nous gouvernent de relire les minutes du déclenchement du processus révolutionnaire dans les mois qui ont précédé ce fameux 14 juillet où le Roi de France avait écrit à cette date sur son cahier : « Rien ».

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-« Merci Michel ».

-« Pas de quoi, Manuel ».

-«  A charge de revanche »

On peut, sans trop forcer son imagination, imaginer cet échange entre le Premier Ministre Manuel Valls et le Président de l’UEFA, Michel Platini, qui lui a sauvé, officiellement, la mise. Même si personne mais alors personne, ne croit une seconde à ce « mensonge d’Etat » destiné à mettre un terme à la polémique déclenchée par le déplacement controversé du chef du gouvernement à Berlin pour des motifs discutables.

Michel Platini a, en l’occurrence, fait la démonstration qu’au-delà de l’objectif annoncé, remplacer Sepp Blatter à la tête de la FIFA, il pouvait raisonnablement nourrir l’ambition de se lancer en politique à un niveau où on ne l’attendait pas. Toutes ses qualités déjà connues l’auraient en effet tout naturellement désigné pour le ministère des sports. Il vient d’obtenir, à l’occasion de cet incroyable faux pas de Manuel Valls, sa maitrise de langue de bois, son agrégation d’opportunisme, son doctorat de connivence, toutes qualifications nécessaires et suffisantes pour être admis dans le cercle de la politique politicienne, porte ouverte aux plus hautes ambitions.

N’accablons pas l’ancien n° 10 de l’équipe de France qui a procuré tant de bonheur à nos jeunes années. Etant donné les enjeux sportifs ( ?) en cause, il n’avait pas le choix. Devant la réaffirmation du système de défense de Manuel Valls, il aurait dû être héroïque et suicidaire pour confirmer ce qu’avait dit dans un premier temps l’UEFA, à savoir qu’aucun rendez-vous entre les deux hommes n’avait été pris à Berlin. Mais les collaborateurs administratifs ne sont pas infaillibles.

Deuxième carton jaune donc pour le Premier Ministre, après celui reçu lors de son incroyable déferlement de rage et de colère contre Marion Maréchal-Le Pen à l’Assemblée Nationale.

Sur n’importe quel terrain de football, deux cartons jaunes mènent au carton rouge. Dans n’importe quel autre pays démocratique, l’arbitre, en l’occurrence le Chef de l’Etat, aurait indiqué la direction du vestiaire.

Vive l’exception française !

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Selon les experts militaires, en l’état actuel du rapport des forces sur le terrain, le régime de Bachar El Assad sera balayé par l’état islamique (EI) avant la fin de l’année. Champagne à l’Elysée et chez les « bobos people » devenus, on se demande bien comment, des experts en politique internationale. Et un dictateur honni de moins sur la planète !

Nous allons, à partir de là, pouvoir continuer à travailler avec les vrais démocrates que sont les émirs du Golfe, les chefs d’Etats arabes ou africains qui tous, sans exception, incarnent les valeurs républicaines que nous portons, la liberté de conscience, le droit inaliénable à l’expression, le respect de la personne humaine, l’égalité de traitement pour les femmes.

Dans quel monde vivons –nous ? Au nom de quelle logique dépravée torturons- nous ainsi nos grands principes, intransigeants avec les uns, complaisants avec les autres, au risque et c’est le cas en ce qui concerne la Syrie, de livrer le pays aux fanatiques qui ravagent un espace géographique chaque jour plus important.

A l‘exception fragile de la Tunisie et du Liban, tous les pays arabes, quelle que soit la forme constitutionnelle adoptée, sont des dictatures pour la plupart théocratiques. Pour quelles raisons obscures et inavouées, les dirigeants occidentaux font–ils le tri entre les bons et les mauvais tyrans ? Une position tellement intenable qu’elle justifie la suspicion d’intérêts vulgairement économiques qui absoudraient les uns et condamneraient les autres.

L’Histoire retiendra sans doute , si nous avons encore dans les décennies à venir la possibilité de l’écrire, que le Président américain Barack Obama, dont l’élection avait suscité tant d’espoirs pour le monde libre, aura été par sa pusillanimité, son indécision, son incapacité à prendre en compte les enjeux vitaux du combat qui se livre au Moyen-Orient, le responsable d’une des pires catastrophes de notre Histoire, semblable à celle qui ravagea le monde avec la seconde guerre mondiale.

Sous des formes et dans des conditions différentes, nous vivons un nouveau Munich dont les lendemains sont désormais inscrits dans notre présent proche. Les états européens, réunis dans une union de papier aux préoccupations uniquement mercantiles, dans l’incapacité de se donner les moyens à la hauteur du danger, sont réduits à l’état de témoins passifs de cette démission collective de l’Occident. Ils en paieront le prix fort.

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Les Belges nous ont toujours fait rire…On se demande bien pourquoi. Il y a quelques jours, au stade de France, ils nous ont fait pleurer. Ecrasés 4 à 1, ils nous ont permis, parce qu’ils aiment bien quand même leurs insupportables grands cousins, de revenir à 4 à 3 à deux minutes de la fin du match pour nous éviter la honte. Après la tannée 3 à 1 contre les Brésiliens deux mois auparavant et avant l’humiliation, le week-end dernier, 1 à 0 contre l’Albanie, toute petite nation au tout petit football, joué dans un tout petit stade avec de tout petits joueurs aux tout petits salaires, on a envie de s’écrier comme Boileau à propos de Corneille déclinant : «  Après l’Agésilas, hélas … Après l’Attila, Holà !»

Ah oui, mais il manquait…Qui ? Benzéma, hyper performant dans son club, le Real Madrid, il ne se distingue dans l’équipe de France que par sa détermination à ne pas chanter la Marseillaise. Même catégorie d’exploit pour Ribéry que Deschamps a vainement supplié de réenfiler un maillot tricolore qui ne l’a jamais vraiment inspiré. Excuses non recevables !

Une défense en papier, une attaque ennuyeuse, sans imagination et sans motivation, un milieu de terrain submergé par ces insuffisances, tous ces gens- là, payés en millions d’euros, trainent leur ennui et leur désintérêt dans cette équipe de France dont on ne perçoit ni le projet collectif, ni l’ambition nationale. Carence dans la forme et dans le fond : en bons mercenaires qu’ils sont devenus, ils ont comme unique ressort dans l’immédiat le montant de la prime de match, maigre pour les rencontres internationales, et pour l’avenir le cours de leur valeur à la bourse impitoyable du mercato, jungle sulfureuse réservée aux agents de joueurs.

Alors, après le « Hélas » du constat à quand le « Holà ! » d’une indispensable remise en cause ?

On verra à la rentrée ? Ah ! Bon… Alors bonnes vacances.

L’Aigre Doux


aigre

*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

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