Magazine Journal intime

Drame dramatiquement dramatique dans le namurois - âmes sensibles s'abstenir

Publié le 04 juin 2008 par Anaïs Valente

L'autre jour, nous allions joyeusement, Mostèk, Moustique et moi, acheter qui des géraniums qui du miam-miam pour son pinpin (dénommé Gus) qui de la litière pour sa demoiselle cobaye (dénommée Maguy - interdiction de se poiler, ceci est un billet dramatiquement dramatique).  Un vrai repaire à rongeurs, nos demeures - et ça rime - je sais.

Tout cela en voiture, Moustique au volant, Mostèk derrière.  Avec mon vieux dos et mon grand âge, Mostèk me laisse toujours aller devant, c'est préférable afin d'éviter que je pousse des cris de douleur à tout bout de champ.

Il faisait bon, l'ambiance battait son plein et nous chantions gaiement.  Nous chantons souvent en voiture, toutes vitres fermées (ça vaut mieux).  Ce qu'on chante ?  Ben de l'intellectuel tiens : Au soleil, de Jennifer, Pour que tu m'aimes encore de Céline Dion, de l'intellectuel je vous dis.  J'ai même tenté un petit extrait de Marie Laforêt, mais zont pas apprécié, les jeunes.

Imaginez la scène, visualisez la, ressentez la, imprégnez-vous en afin de la vivre comme si vous y étiez : trois superbes filles partant dépenser leurs sous en chantant.  Soleil et musique.  Comédie romantique en perspective.

Quand soudain, le drame.  Thriller en perspective.

(Avertissement : la scène qui va suivre pourrait traumatiser les personnes sensibles ou les enfants.)

Soudain, donc, le drame.  Thriller thrillant en perspective.  Ça va, vous vivez la scène comme si vous y étiez ?

Un cri perçant.  Que dis-je, un cri transperçant.  Un cri glaçant.  A côté de cela, les hurlements de Scream, de Shining et de Psychose réunis, c'est du pipi de lapin, rat et cobaye ma bonne Dame.

Un cri de Mostèk.  Moustique se retourne brusquement, imaginant le pire.  Je l'enjoins de surveiller sa route, sentant le véhicule tanguer dangereusement.  Cascades et ambulances en perspective.

Le cri persiste, et je crois percevoir "aaaaaaa... raaaaaaai... gnééééééééééée gnéééééééée gnéééééééée".

Après m'être assurée que Moustique maîtrise son véhicule, je me retourne enfin, prête à porter main-forte à Moustik, en chevalière sans peur et sans reproche que j'ai décidé d'être face à l'adversité, l'imaginant terrassée par une mygale géante de cinquante centimètres de haut, tous crocs dehors, échappée d'un régime de banane, ou menacée par une veuve noire mutante avide de chair humaine, à défaut d'un mâle de la même espèce, ou encore ensevelie sous un nid entier de bébés tarentules transgéniques en quête de découverte.

Et je découvre l'ampleur du désastre : sur le plafond du véhicule se promène une toute petite chose beige de la taille d'un bébé fourmi.  Une microscopique chose qui n'a d'araignée que le nom.  Une chtite araignée de jardin, terrorisée par notre présence dans cet espace confiné, qui ne rêve que de s'enfuir de ce lieu de perdition.  Je lis l'angoisse dans son regard.  Le cri de Mostèk lui a crevé les tympans (mais une araignée a-t-elle des tympans ?).

Dans un élan de bravoure, je promets à mes deux collègues terrorisées de faire sortir l'animal dès que possible, d'autant que, aaaaaaaaargh, elle se rapproche dangereusement de Mostek, l'air menaçant.  Si, son air est menaçant, ne venez pas mettre la parole de Mostek en doute, sinon elle va pas être contente.  Il y va de la crédibilité de ce billet, titchu.  Ses yeux (ceux de la chose, pas ceux de Mostek) brillent de gourmandise, ses pattes se tendent agressivement vers son visage, elle est prête à attaquer...

Afin d'éviter des crises d'hystérie, de catalepsie et de catatonie et autres trucs en -ie, je m'empare illico d'un grattoir pour pare-brise et récupère le bestiau, j'ouvre la fenêtre et, telle la Zorro de l'an 2008, je rends sa liberté à notre valeureuse araignée tremblante.

Le spectre d'Arachnophobia s'éloigne peu à peu, l'air devient plus respirable, Mostèk récupère une couleur normale (soit ni blanc linge lavé avec Dash, ni rouge coquelicot), Moustique regarde sa route.

Soulagées, nous rions enfin du drame auquel nous avons échappé de si peu.

Nous achetons ensuite des géraniums, du miam miam pour pinpin et de la litière pour demoiselle cobaye.

Et moi, l'oeil rieur, je fais un discret clin d'oeil à miss mini-araignée, malencontreusement tombée sur le siège arrière, juste à côté de Mostek. 

Ce billet est publié avec l'aimable autorisation de Mostèk (que je n'ai dû supplier qu'une petite heure).

Et une illu-BD de Flo qui fait son retour du come-back, reviendue de l'autre côté de la petite flaque qu'elle est, après des mois d'absence.  Et qui a envie de dessiner pour ce blog, elle est pas belle la vie ?

anaisaraigneept



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