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Hemigamie. Ch2, p2

Publié le 22 juin 2015 par Robertdorazi @robertdorazi

La pauvre ! Elle était bien arrangée, et j'espère qu'elle n'avait pas son permis de conduire. Mais surtout j'étais étonné parce qu'elle ne connaissait mon père ni d'Eve ni d'Adam !

Après que les croque-morts ont refermé le tombeau, j'ai accompagné ma mère et quelques invités à un petit repas. Les enterrements, ça creuse, sans mauvais jeu de mots.

La femme qui se parlait à elle-même n'était plus là. Elle avait été enlevée par les fourmis dans une brouette rose remplie de peaux de bananes. J'ai demandé si quelqu'un la connaissait, mais personne ne l'avait jamais vue avant aujourd'hui.

Un des amis de ma mère me confia qu'elle devait être une schizophrène en balade. Comme cet ami n'était ni psychiatre, ni schizophrène, je n'ai pas prêté attention à ce qu'il a dit ce jour là. D'autant que je savais qu'il tournait autour de ma mère depuis quelques mois et qu'il avait déjà sûrement cocufié mon père. Maintenant que celui-ci n'était plus là, la voie était libre. Il ne perdit pas de temps et trois semaines plus tard, ma mère et lui émigraient en Martinique, là où elle était née. Ils prirent un vol long courrier pour Fort de France qui ne s'écrasa même pas.

Je ne revis jamais ma mère, et mis à part une unique lettre manuscrite, nos relations furent nulles à partir de ce jour.

J'étais techniquement orphelin, alors je me suis bourré la gueule pour fêter ça comme il se devait. Je repris connaissance deux jours plus tard, et je sus que Sarah m'avait rendu visite pendant ce temps là. Elle avait laissé quelques messages de toutes sortes dans l'appartement. Elle n'avait même pas épongé ce que mon estomac avait rendu à la moquette de la chambre et au carrelage de la salle de bain. Quelle feignasse!


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