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Hemigamie. Ch2, p7 (fin)

Publié le 29 juin 2015 par Robertdorazi @robertdorazi

J'ai donc recommencé mon petit jeu et j'ai changé de boulot comme de chemise pendant presque trois ans, en alternance avec des périodes inévitables de chômage. Moins on savait faire de choses, plus on faisait de choses différentes. Ça ressemblait au titre d'une musique de série télé que j'avais dû voir quand j'étais gosse. C'est Nino Ferrer qui chantait, et c'est Vernier et Ceccaldi qui jouaient les hommes à tout faire avec leur gonzesse, une belle blonde dont j'ai oublié le nom.

J'ai même tenté de me faire embaucher pour une de ces émissions de télé-réalité à la mode. Je n'étais pas fan, mais je regardais juste pour être bien sûr que je ne rêvais pas, et qu'un type ou une nana pouvait vraiment devenir la coqueluche du moment simplement en pétant ou en baisant une blonde dans une piscine. Quelque chose que je n'avais jamais fait moi-même. Je me disais que le prix de la célébrité avait drôlement baissé. Mais c'était tant mieux, ça me laissait un espoir.

J'ai quasiment postulé à tout ce qui ne demandait aucun talent particulier autre que celui de roter, de péter ou d'être incapable de faire une addition à deux chiffres. Si en plus on avait le droit de sauter les femmes du lot, j'aurais été vraiment con d'hésiter.

Je n'ai pas eu de chance. À mon avis j'étais encore trop calé pour cette télévision poubelle. De plus, je me doutais bien que tout ça, c'était truqué jusqu'à la moelle.

Enfin, et ce n'est pas pour me tresser des lauriers, mais j'étais plutôt un gars altruiste. J'essayais de ne pas seulement penser à ma gueule, quand je le pouvais. Alors passer à la télévision juste pour le plaisir de passer à la télévision, ce n'était pas franchement le Pérou. Non, moi je voulais plus que ça. Je voulais accomplir quelque chose qui servirait ma pomme (parce qu'on n'était jamais mieux servi que par soi-même) mais qui en même temps, servirait mon prochain. Et si mon prochain était une prochaine bien foutue, je ne lui interdirais pas de me remercier à sa façon.


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