Children of men

Si tu ne l'as pas vu, tu as encore une chance de te rattraper.
Achète le DVD.
Fais-le toi prêter.
Loue-le chez Alfred, le connard qui tient le "Vidéo Futur" à côté du Franprix.
Télécharge-le en toute illégalité.
Mais ne passe pas à côté.
Tu sais quel effet ce film m'a fait, quand je l'ai vu?
Je te passe ma réaction à chaud, parce que c'est indécent et que ça casse mon image.
Mais le lendemain, en rentrant du boulot, sous la flotte, j'ai failli écraser un con d'escargot.
Un vulgaire gastéropode de rien du tout.
Un mollusque de merde parmis dix milliards d'autres.
Qui trainait sa carcasse
Je sais pas trop ce qui m'a pris.
J'ai délicatement chopé cette espèce de molard à cornes, en faisant bien gaffe de ne pas éclater sa coquille.
Et je l'ai déposé dans l'herbe, plus loin, assez loin du trottoir pour lui assurer une relative tranquilité et une toute petite chance de ne pas finir en purée avant la nuit.
Une mémé qui passait par là m'a souri (des fois, les vieux, ça sourit) et m'a demandé si je me sentais bien.
- Je me suis jamais sentie aussi bien, mamie. Vous pouvez me croire.
- Et ça vous prend souvent, de jouer Alerte à Malibu pour les rampants?
- Vous vous trompez, mamie, moi c'est plus Carol Hattaway que Pamela Anderson. Je viens de me rendre compte que la mort, je l'ai assez vue, flairée, tripotée pour toute une vie. Je sais pas, mais aujourd'hui, je ne veux plus rien voir mourir.
Voilà.
Des fois, pas souvent, mais des fois, un film te fait l'effet d'un monumental coup de pied au cul.
C'est marrant, non?