Magazine Talents

Pourquoi ai-je écrit La Frontière ?

Publié le 07 juillet 2015 par Lucie Léanne @lucieleanne75

Après un internement psychiatrique désastreux, j’ai fait beaucoup de cauchemars. Avec le temps, je pensais qu’ils s’effaceraient et me laisseraient tranquille. Non. Je devais donc exorciser cette souffrance par l’écriture.

Une question de style

Un écrivain doit avoir son style qui le démarque des autres. A 26 ans, après des années de labeur, j’ai trouvé mon style; en fait j’en ai trouvé…deux !

Deux styles

-l’un proche du langage parlé, très fluide : celui des articles de mon blog, d’un premier roman publié Le Fou de Littérature.

-l’autre, tout du moins une ébauche, soutenu, riche en poésie, moins accessible au grand public, celui de La Frontière. Mais à 26 ans, littérairement parlant, je n’étais pas mûre et demeurais insatisfaite.

J’avais déjà écrit des romans avec ce style-là Le fils du soleil, Nectar de nuit, des poèmes, des nouvelles…
Mon rêve était d’atteindre le Beau, la perfection littéraire, en réalisant un travail sur le langage, la syntaxe ; jouer avec les mots,  les tordre dans tous les sens. Je m’étais lancée ce défit.
J’étais loin du compte.

La Frontière : perfection littéraire ?

Le commentaire composé a été le déclic. En classe de première, pour préparer le bac de français, on en rédigeait beaucoup.

Une étude littéraire

« Plus tard, pensais-je, j’écrirai un roman poétique, où l’on pourrait faire une étude littéraire de chaque chapitre .»
Cette lubie, ou plutôt folie ne m’a jamais quittée. Pour moi, c’est ça la perfection littéraire ou l’atteinte d’une perfection. Alors j’ai travaillé encore et encore puis en  2012, j’ai commencé à écrire La Frontière sans avoir de sujet précis.

Ce roman contient des champs lexicaux, des figures de style (métaphores, allitération, répétition, accélération et ralentissement du rythme de la phrase…). On le voit dans le chapitre 1, mais surtout à partir du chapitre 3.

frontière fou

La folie

C’est mon thème de prédilection : idéal pour mélanger à la fois les images poétiques et l’humour, pour décrire des univers différents, dérangeants.
L’expérience psychiatrique qui m’avait traumatisée, je l’ai l’utilisée pour en faire un puits de poésie.

J’ai aussi écrit La Frontière, pour dénoncer les abus, les dérives du corps médical sur les fous, les malades, comment on les assomme de calmants, comment ils deviennent des fantômes, végétant durant des années inutilement.
L’hôpital psychiatrique ne soigne pas ; c’est mon avis.

Image à la une : Fou de Bassan  -photo de Régis Perdriat


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog

Magazine