Magazine Humeur

Août et l'automne s'annonce au Parlour*

Publié le 14 août 2015 par Jcr3

" - Ça sent l'automne, déjà...

" - Hê, dis, t'as vu ma guitare ?

" - Cette année, les arbres regorgent de fruits, les longues tiges du prunier ployaient presque jusqu'au sol tant elles étaient alourdies. Mais les prunes manquaient tristement de sucre et les figues, si nombreuses, sont jusqu'ici incroquables, tellement la peau est épaisse.

Les pommes s'empilent depuis plusieurs jours dans un coin en attendant l'aller-simple au compost. Chaque coup de vent en balance un plein cageot au sol. Elles sont vertes, qu'est-ce qu'on peut faire avec des pommes vertes ?

" - C'est une Parlour, 12 frets, faut dire ''parlôr'', à l'anglaise. C'est pas un modèle réduit, hein, c'est une petite guitare folk, nuance !

" - Le premier jardin des abeilles, le spontané, est fané. Ça bourdonnait dur, dans tous les coins, t'aurait entendu ça, c't'ambiance sonore au détour des acanthes.

Comme j'avais multiplié les plants en divisant la souche initiale, j'ai l'impression d'en avoir fait autant avec les abeilles charpentières, la Xylocopa Violacea, impressionnante hyménoptère, grosse comme un pouce d'enfant, qui semble en symbiose avec l'acanthe, ou bien est-ce la même abeille qui aurait élargi son aire d'intervention ? Dans les deux cas, ça fait partie des petites récompenses de jardinier que d'entendre le vrombissement de cette ombre bleutée dans les boutons floraux.

Ou de libérer un jeune merle du grillage dans lequel il s'était empêtré, et de le sauver des griffes du chat alerté-alleché par ses piaillements de détresse, que j'avais également entendu.

Je l'ai tenu par les ailes, comme une petite poule, et je l'ai chatouillé sous les bras et le bas du dos, comme une petite poule, il avait l'air d'apprécier, ça l'a calmé ou alors il s'est figé se demandant ce qui allait suivre les attouchements ? Mais, non, rien, je l'ai relâché aussitôt, et il s'est enfui dans un intense piaillement de tous les sentiments mélangés.

En tout, j'aurais sauvé deux pigeons et un merle... ça pèsera peut-être un peu dans la balance d'Anubis ?

" - J'ai longtemps hésité, il y avait bien cette chinoise qui me faisait de l'œil avec son manche interminable et ses 14 frets... Un format triple O, dans ma gamme de prix, avec une belle caisse de guitare normale et surtout une belle tète carrée, ni pointue, ni ajourée, ni rien du tout, carrée avec de belles mécaniques... Je l'ai achetée par Internet, les robots d'Amazon ont dit 'Bingo', j'ai payé, j'ai attendu, j'ai espéré mais finalement je n'ai pas reçu de guitare mais un mail qui disait qu'elle n'était plus en stock, la commande était annulée ! Damn**
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*

Luxuriance trompeuses et tomates vertes au menu. Les haricots ont jusqu'ici tenus leurs promesses avec les courgettes blanches.

"- La deuxième version du jardin de fleurs, s'annonce doucement avec ses dahlias, ses tournesols, ses mauves et les salades qui sont montées en fleurs, en attendant la semence. Mais à ma grande tristesse, cette année, point de grand Mélinet.

Il a mal supporté le chamboulement de son environnement quand j'y ai déplacé les fraisiers. J'espère qu'il poindra de nouveau ses clochettes l'an prochain, car jusqu'ici, il s'était comporté comme une vivace contrairement à ce qu'on peut lire un peu partout.

Les derniers haricots, Or du Rhin, semés fin juillet, percent à peine quand les délicieux et productifs Fins de Bagnols, semés au printemps, sont déjà épuisés. Ceux de juillet sont destinés aux conserves.

J'ai fait l'acquisition d'un bouilleur des Établissements Guillouard (depuis 1911), que je compte bien mettre au travail, dès que possible. Je peux déjà préparer quelques bocaux de gros con-cornich-ombres au vinaigre aromatisé.

J'ai pas vraiment de recette pour le bouquet aromatique - coriandre, thym, laurier, rondelles de carottes,... - j'espère retrouver l'équilibre de ceux de l'année dernière en prenant soin de ne pas tailler les légumes trop petit.

Le maïs est beau ''vu de l'extérieur'' mais à l'instar des betteraves rouges, la rave est piteuse quand les bettes paradent, et là, c'est carnaval dans les rang ! Ici, tout n'est que plumage-feuillage et inflorescence terminale mais d'épis que nenni, dommage pour le pop-corn.

Les diverses courges ne grossissent pas beaucoup, non plus, et les tomates ne mûrissent pas encore. Pourtant Août bât son-plein et s'il s'annonce mauvais avec des vents incongrus et frisquets, pas ou peu d'eau, l'air reste doux et l'espoir aussi.

"- Du coup j'ai opté pour une petite Ami du canadien Art et Lutherie. Merisier, cèdre massif et érable argenté pour le manche, avec les touches en palissandre. Un joli morceau de bois, comme dirait l'autre. Une guitare qui pourrait aussi bien se révéler être un marche-pieds vers les gammes supérieures que rester ma dernière guitare. C'est-à-dire qu'elle est largement suffisante pour mon niveau avec une marge de progression qui me laisse les moyens de m'amuser et pas mal de temps avant d'en épuiser les subtilités, d'un autre coté elle donne envie de mieux, de jouer mieux, c'est une véritable incitation à jouer, du racolage passif. Il suffit de la poser dans un coin pour qu'on ait envie de la prendre sur ses genoux et de tripoter Mrs Robinson. J'arrive déjà à passer une version simplifiée de Dust in the wind !

"- Dust in the wind, c'est exactement ça, de la poussière qui s'envole et se déplace au simple souffle de l'air poussé par l'eau qui se déverse d'un arrosoir. Un arrosage trop brutal a eu pour effet immédiat de tasser la poussière sous le poids de l'eau occasionnant des rigoles qui chassaient le liquide sur le coté. Le sol n'était imprégné que sur un ou deux centimètres.

J'étais pourtant convaincu que le sol poudreux allait aussitôt absorber le liquide comme une éponge. Mais au contraire la poussière, à l'instar du hippy, a de la répulsion pour l'eau qui la détruit.

En s'écoulant, elle avait fini par former une grande flaque où se déversaient toutes les rigoles. J'ai donc creusé des canaux pour diriger l'eau, au fur et à mesure, vers les haricots en passant devant le maïs. Je me serais cru dans une rizière, j'ai adoré patauger dans la boue après une chaude journée, et les haricots ont clairement profité la manœuvre.

Mais pour lutter contre l'évaporation, j'ai surtout paillé. J'ai paillé partout, avec de la bonne paille jaune, de la campagne, du foin du jardin, emprunté aux poules ainsi que les quelques paniers de tontes, les feuilles mortes sous les bordures, toutes les adventices arrachées au fur et à mesure, des branches taillées, etc.

Le mot qui revient le plus souvent dans la bouche de mes visiteurs c'est '' permaculture ?'', je pense qu'ils essaient gentiment de rester polis...

Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*
Août et l'automne s'annonce au Parlour*

Et puis il y a cette substance verdâtre qui se dépose sur les réservoirs d'eau de pluie. Peut-être faut-il y voir le résultat des épandages atmosphériques? cf: http://topinambours.over-blog.com/2015/06/goodbye-blue-sky.html

" - En une semaine, à peine j'ai déjà l'impression de mieux jouer, j'ai envie de travailler des nouveaux morceaux, de reprendre le Sati que j'avais laissé en plan. Elle donne envie de bosser ses gammes, de ressortir , de jouer Stairway to heaven la méthode de guitare Dadiet Jeux interdits... en même temps ! Si je commence à y penser maintenant, pourvu que le monde dure suffisamment, je m'offre une Martin's...

"- Les poireaux et les oignons ont subit les attaques de ce qui ressemble au ver du poireau. Vais-je devoir, de nouveau, faire appel aux bienfaits de l' Agriculture Moderne ? Probablement...

Et le bio, stricto sensu (prends ça dans les dents Najô-ValetdeBall-Sacem) ne pèse pas lourd contre une belle récolte de Monstrueux d'Argentan... Car nous distinguons le traitement spécifique de l'empoisonnement généralisé. D'autant plus qu'il n'y a pas de butineurs sur les poireaux... La maladie commence à toucher les tomates - qui ne mûrissent pas - sous l'arc de serre (!)

Hein, quoi, qu'est-ce-que tu dis ? Quelle " méthode des radis"?

"- C'est qui ce "Monstrueux d'ésargenté" ? moi ?

"- (!?!) Aaaah, enfin la pluie !

"- M**** ma guitare...

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