Magazine Journal intime

Aimer

Publié le 06 juin 2008 par Lephauste

Si nous étions fait l'un pour l'autre ? Et bien c'était que nous ne nous  regardions pas tout à fait  avec le regard de l'autre. Les yeux dans les yeux le  plomb  fondu  de nos sentiments semblait  à l'instar  des brumes  marines  comme une nappe  d'or pâle posée  sur une table  où nul dîneur n'était encore venus  et repartit, laissant les miettes de nos vieilles histoires et le pauvre pourboire qui est le salaire de qui passe par là  en grand danger  de  solitude.  Rien  des bienfaits, rien des  méfaits  n'avait  avant nous  été  touché par la grâce  et le laid de vivre. Tu vivais avant moi ? Ah ? Je vivais avant toi ? ... ? Comment se nommaient-ils, dis tu ? Elles n'étaient que des pages, je t'assure ! Et si ni eux ni elles ne sont restés c'est que c'est toi que je... C'est moi que tu... Nappe d'or dans tes yeux et dans les miens flacons renversés et rires idiots.

Nous étions fait l'un pour l'autre, étrangers apatrides n'ayant pour hymnes que la chanson qui vient aux lèvres quand tes lèvres criaient terre ! Terre ! Terre en effet, terre d'où le ciel se retire quand à présent je vois qu'en aventurière effrontée  tu te sers de nos silences pour toucher d'autres grèves et en vierge te proclamer île. Quand à présent je me sers de ta liberté pour clamer qu'avant elle non, il n'y eut rien qu'une brume, une brume que tu étais et qui me la cachait.

Quel Gâchis nous deux. Nous deux,  quel crachin dans ton Rimmel. 


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