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Nohad Salameh | L’envol immobile

Publié le 09 novembre 2015 par Angèle Paoli

L'ENVOL IMMOBILE lle naquit - chant oppressé par le silence.
Elle mourra : plus fugace qu'une phrase.
Son nom la concentre
la condense/l'écrase
au creux d'une paume :
mouette, clairière des vocalises.
Elle surgit - stupeur crayonnant le crépuscule
sur la paresse des eaux.
Érotique
elle troue la pulpe du flot secoué de spasmes
avant de procurer l'inceste du mouvement
aux ondes orphelines.
Inlassable promeneuse aux crêtes du délire
flagellée par sa course
déchue des hauteurs
quel présage assombrit son œil maritime
de familière des fins du monde ?
elle réintègre la substance de l'enfance
terrassée par l'indocilité des ailes
qui revendiquent l'air
tissant d'autres exploits.
Vaillance de mourir à l'issue d'un envol immobile
repue d'archipels et de criques !
Elle descend le versant des sommets
et choisit sous la ronce un lieu de sépulture
face à l'Orient.

STILL FLIGHT he was born-song choked by silence.
She will die-more fleeting than a phrase.
Her name centers
condenses/crushes her
in a palm's hollow:
seagull, clearing of voice exercises.
She surfaces-daze scribbling the twilight
on the idleness of the waters.
Erotic
she pierces the flesh of the convulsing flow
before delivering the incestuous movement
to the orphaned waves.
Tireless walker at delirium's crest
lashed by her journey
fallen from the heights
what omen darkened her maritime eye
familiar to the ends of the world?
Dancer left behind by the dance
she returns to childhood's substance
struck down by the unruliness of wings
that claim the air
weaving other exploits.
Valor of dying at the still flight's egress
filled with archipelagos and inlets!
She descends the slopes of summits
and chooses under the brambles a burial place
facing the Orient.

Nohad Salameh in
La Traductière, Revue Internationale de poésie et art visuel, n° 33, 2015, pp. 59-60.


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