Magazine Humeur

Les ténèbres perdent toujours

Publié le 16 novembre 2015 par Fbaillot

Les ténèbres perdent toujours

Voici ce que j'ai déclaré ce 16 novembre à midi sur le perron de l'hôtel de ville, après la minute de silence observée partout en France et ailleurs, en mémoire des victimes des massacres du 13 novembre 2015.

Depuis vendredi soir, nos interrogations, nos doutes, nos incompréhensions sont nombreux. Certains mots reviennent : guerre, arbitraire, frontières, peur, islamistes, musulmans, vie quotidienne... La liste pourrait se poursuivre longtemps.

A notre niveau, il est important que nous parlions ensemble, les jeunes, les vieux, quelles que soient nos compétences, nos expériences, comme le font tous ceux qui ont vécu ces moments dramatiques à Paris et au Stade de France. Nous ne pouvons pas nous contenter de boire hébétés, les flots d’images qui nous sont livrés en boucle sur les chaînes d’informations en continu, les réseaux sociaux. Pour comprendre, il faut parler.

Aujourd’hui, nous sommes en deuil. Ensuite, il nous faudra trouver des réponses adéquates face à la barbarie, comme nous l’avions esquissé il y a un peu moins d’un an dans les mêmes circonstances. Il va falloir nous méfier des réponses simplistes. Nous devons être fermes, déterminés face à l’intolérance, sans pour autant répondre à la haine par la haine. La devise de Paris, notre capitale nationale, c’est Fluctuat, nec mergitur. Je traduis pour les non-latinistes : «Elle est battue par les flots, mais ne sombre pas». Nous ne devons pas sombrer, nous allons nous relever.

Dans ce moment grave, je veux simplement vous livrer ce témoignage d’un internaute américain anonyme ce week-end. Quand nous nous posons des questions, il est souvent utile d’écouter comment les autres, les étrangers, tous ceux qui aiment notre pays parlent de nous.

La France représente tout ce que les fanatiques détestent : profiter de la vie sur Terre de plein de petites manières différentes : une tasse de café parfumé avec un croissant au beurre, de beaux jeunes gens qui sourient librement, l’odeur du pain chaud, une bouteille de vin partagée avec des amis, un peu de parfum, des enfants qui jouent au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas s’inquiéter des calories, flirter, prendre des vacances, lire n’importe quel livre, aller à l’école gratuitement, jouer, rire, se disputer, se moquer des religieux comme des hommes politiques, laisser l’inquiétude sur ce qu’il y a après la vie aux morts. Aucun pays sur Terre ne vit sur Terre mieux que les Français. Paris, nous t’aimons, nous pleurons pour toi. Tu pleures ce soir, et nous sommes avec toi. Nous savons que tu riras encore, chanteras encore, et guériras, car aimer la vie est en ta nature. Les forces des ténèbres reflueront. Elles perdront. Elles perdent toujours.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine