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Patrizia Valduga | [Il cuore sanguina]

Publié le 20 novembre 2015 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

[IL CUORE SANGUINA]

Il cuore sanguina, si perde il cuore
goccia a goccia, si piange interiormente,
goccia a goccia, cosí, senza rumore,
e lentamente, tanto lentamente,
si perde goccia a goccia tutto il cuore
è il pianto resta qui, dentro la mente,
non si piange dagli occhi, il pianto vero
è invisibile, qui, dentro il pensiero.


Patrizia Valduga, Requiem, XV (Marsílio, 1994 ; Einaudi, 2002), in Dopo la lirica, Poeti italiani 1960-2000, a cura di Enrico Testa, Giulio Einaudi editore, 2005, pagina 349.


[LE CŒUR SAIGNE]

Le cœur saigne, le cœur se perd
goutte à goutte, on pleure intérieurement,
goutte à goutte, ainsi, sans bruit,
et lentement, si lentement,
goutte à goutte le cœur se perd tout entier
et les larmes restent ici, au-dedans de l’esprit,
on ne pleure pas avec les yeux, les vraies larmes
sont invisibles, ici, au-dedans de la pensée.

Traduction inédite d’Angèle Paoli



PATRIZIA VALDUGA

Patrizia_valduga

Source

Née le 20 mai 1953 à Castelfranco Veneto (Treviso), Patrizia Valduga vit aujourd'hui à Milan. Traductrice de John Donne, Molière, Crébillon fils, Mallarmé, Valéry, Shakespeare, Kantor, Céline, Cocteau… elle dirige durant un an la revue Poesia (1988). Elle est l’auteur d’un nombre important de recueils : Medicamenta (Guanda, 1982), Medicamenta e altri medicamenta (Einaudi, 1989), Donna di dolori (Mondadori, 1991), Requiem (Marsílio, 1994), Corsia degli incurabili (Garzanti, 1996), Cento quartine e altre storie d’amore (Einaudi, 1997), Prima antologia (Einaudi, 1998), Quartine. Seconda centuria (Einaudi, 2001), Lezione d’amore (Einaudi, 2004), Il libro delle laudi (Einaudi, 2012).

« L’œuvre poétique de Patrizia Valduga frappe par le contraste que forme une thématique d’une extrême violence, qui tend à leur point de rupture les pôles d’Eros et de Thanatos dans une atmosphère de passion funèbre, et un très grand raffinement dans le choix des formes classiques dont la rigueur rehausse la violence du poème : tercet dantesque, quatrain, mais aussi huitain ou sonnet. La violence charnelle, la dégradation et l’obscène sont contenus dans un corset de formes pures et traditionnelles qui rappellent à la fois les protocoles sadiens, la dépense de Bataille, Les Lois de l’hospitalité et, plus encore, les œuvres récentes de Bernard Noël ou de Franck Venaille… » (Martin Rueff, in Po&sie, n° 110, « 1975-2004 | 30 ans de poésie italienne », 2, Belin, 2005, page 357).



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