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Moses und Aron, magie à l’Opéra de Paris

Publié le 27 novembre 2015 par Stella
Moïse (Thomas Johannes Mayer) au premier plan et Aron (John Graham-Hall).

Moïse (Thomas Johannes Mayer) au premier plan et Aron (John Graham-Hall).

Pour changer un peu de la triste actualité, je vous propose quelques lignes sur un spectacle que j'ai vu à la fin du mois dernier.

Moses und Aron, opéra d'Arnold Schönberg, était pour moi une sorte de défi. Comme l'avait été, l'année dernière, le fait d'aller voir Le Crépuscule des dieux, la dernière pièce du "Ring des Nibelungen" de Wagner qui avait tenu tout l'hiver à Paris. Je ne suis pas amateur de la musique de Schönberg d'une part, et de l'autre je suis plutôt attirée par l'opéra italien, Verdi, Rossini... les œuvres faciles, diront les mélomanes. Malgré les critiques, pas toutes élogieuses pourtant, en compagnie de mon complice en ce genre d'entreprise, nous sommes partis bille en tête à l'assaut de la montagne sacrée...

Le spectacle a été magique. Et la musique dodécaphonique beaucoup plus abordable que nous ne l'avions craint. Je ne me lancerai pas dans une explication alambiquée de ce qu'est la dodécaphonie. Disons simplement qu'au lieu des notes que nous avons l'habitude d'entendre, la gamme (do-ré-mi-fa-sol-la-si-do, soit une octave) telle que nos doigts enfantins l'ont appris sur le piano d'étude du petit salon, nous parlons d'intervalles entre les sons, et ces intervalles sont en quelque sorte "lissés" si bien qu'ils sont égaux les uns aux autres, ce qui porte le nombre de sons à douze au lieu de huit pour monter une octave. Oui, parce que dans une octave, les intervalles entre les notes ne sont pas tous égaux...

Bon, je m'égare... Je disais donc que c'était un spectacle magique. Une magnifique mise en scène, des décors remarquables, aussi beaux que poétiques et qui faisaient appel à l'imagination symbolique autant qu'au rêve, signés - ainsi que les lumières - Romeo Castellucci. L'orchestre et les chœurs, y compris d'enfants, de l'Opéra national de Paris auxquels étaient joints la Maîtrise des Hauts-de-Seine, au sommet de leur art et brillamment conduits par Philippe Jordan, que je n'avais jamais eu l'occasion de voir mais qui m'a beaucoup impressionnée. Ceux qui aiment le pétulant Gustavo Dudamel peuvent le trouver un peu sec, mais ce n'est pas mon cas : je trouve qu'il conduit très souplement, qu'il donne du temps aux solistes et sait entraîner les choristes, y compris sur les phrases difficiles.

Quant au livret, œuvre du même Schönberg, il était assez facile à comprendre : Dieu parle à Moïse, mais Moïse ne sait pas parler au peuple, c'est Aaron son frère qui s'en charge. Or Aaron n'est pas aussi ferme dans sa confiance en Yahvé que son aîné et il commet plusieurs erreurs, à commencer par celle du doute, qui va l'entraîner - ainsi que le peuple - dans l'adoration du Veau d'Or. Ledit Veau est incarné par un énorme taureau, dont toute la presse a parlé bien sûr, un animal aussi placide que magnifique et que le public a pu admirer... sous toutes les coutures !

C'est hélas terminé... n'en demeure que le souvenir, et quelques images. C'était "avant"...

Le taureau magnifique...

Le taureau magnifique...


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