L'ortie

Voilà une mal-aimée, qui va se révéler indispensable comme vous allez le voir.

La plante qui brûle, doit sa mauvaise réputation au fait que s’y frotter, pique. Ses petits dards nous injectent un cocktail urticant. La seconde raison de la détester est son système de reproduction par rhizome qui la fait s’étendre et coloniser de grandes surfaces ce qui la rend difficilement maitrisable. 

Mais l’ortie se révèle être pleine de ressources. Elle est un trésor écologique mais aussi thérapeutique et culinaire.  Que de vertus pour une mal-aimée.

Lorsque les jardiniers redécouvrent  que l’extrait fermenté (le purin) enrichit le sol, fortifie les récoltes et aide à lutter contre les maladies, un engouement sans précédent se forme pour le produit. Enfin un moyen de sortir de la ronde imposée des pesticides. Mais c’est sans compter sur les pouvoirs publics qui voient d’un mauvais œil ce succès et décident de légiférer. Sort la loi 2006 dite d’orientation agricole interdisant la vente et la promotion des produits phytosanitaires qui ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le marché. Non seulement nous n’avions plus le droit de vendre du purin d’orties ou d’autres plantes, ni plus aucunes préparations naturelles que connaissaient et utilisaient nos ancêtres, mais nous n’avions même plus le droit de transmettre le savoir de nos anciens. Et commence une « guerre de l’ortie ». D’un côté les pouvoirs publics et les multinationales de l’agrochimie et de l’autre tous ceux qui refusent la marchandisation du vivant.  L’ortie devient un symbole fort de la lutte pour sauvegarder la biodiversité.

Mais l’ortie est une très grande famille dont l’un des représentants est même un arbre piquant de 30 m de haut. Elle a colonisé la terre entière. Et aujourd'hui les scientifiques, les agriculteurs et même les ethnologues la découvrent enfin. La mal-aimée finira par devenir une bien-aimée.

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L'ortie par nature-boy-79

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