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1er mai à Templemars : l’optimisme et la biaiseuse

Publié le 01 mai 2016 par Fbaillot

Voici ce que j'ai déclaré ce 1er mai  à l'occasion de la traditionnelle remise de médailles du travail.

En ce mois de mai 2016, nous accueillons comme chaque année les médaillés et leurs proches pour cette cérémonie de remise de médaille. Cela pourrait paraître un peu banal, mais je sais que pour chaque récipiendaire et pour ses proches, c’est un moment important qui marque une fidélité à un métier, à une entreprise, à un savoir faire. Si tous les ans, nous mettons un point d’honneur à ce que cette manifestation soit empreinte de convivialité, mais aussi de solennité, c’est parce que vous comme nous, nous attribuons au travail une grande valeur.

Pourtant, il n’a pas toujours bonne presse, comme on dit, le travail. Vous avez tous dans la tête les manifestations organisées ces jours-ci et aujourd’hui même contre la loi sur le travail, dite loi El Khomry.

Il est très compliqué dans notre pays de s’attaquer à un certain nombre de sujets, et visiblement le travail en fait partie. Je me garderai bien aujourd’hui de vous donner mon avis sur ce projet de loi, mais nous serons tous d’accord, je pense, pour convenir que l’organisation du travail en France nécessite un sérieux toilettage, ne serait-ce que pour répondre aux défis que nous lance la crise économique dans notre pays et sur une bonne partie de notre vieille planète. Nous devons adapter notre industrie, nos services, nàos commerces, notre agriculture, nos besoins, nos moyens à une nouvelle donne économique et sociale, et quelque soient nos choix politiques, nous savons que de grands chantiers se présentent à nous, pour que nous-mêmes, mais surtout nos enfants puissent devenir autonomes, se construire, fonder un foyer, grandir et s’épanouir. Le travail est une clé pour cela, même si ce n’est pas la seule.

Quand on parle du travail, qui nous réunit aujourd’hui, on est bien obligé d’évoquer les absents, ceux qui sont exclus du monde du travail. Je vous rappelle les chiffres 2015 : l’Institut national de la statistique a comptabilisé 2,86 millions de chômeurs sans aucune activité en métropole. Pôle emploi a comptabilisé de son côté, au 31 décembre 2015, 3,5 millions de demandeurs d’emploi sans aucune activité en métropole. L’indicateur de l’Insee, vous le savez, le seul reconnu à l’international, est moins sévère que celui de Pôle emploi. Pour la France, le taux de chômage chez les 15-24 ans atteint 24,6 % selon Eurostat (l’organisme de statistiques européennes). Un jeune Français sur 4 est à la recherche d’un emploi.

Mais aujourd’hui, j’ai plutôt envie de chercher quelques bonnes nouvelles, et de cultiver l’optimisme.

Et vous avez sans doute entendu qu’en mars 2016, le nombre de demandeurs d'emploi a reculé de 1,7% par rapport à février. Le taux de chômage recule de 0,1 point sur trois mois. Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité, a reculé de 60 000 en mars 2016 par rapport à février, soit une baisse de 1,7%. Il faut remonter à octobre 2000 pour trouver un recul plus conséquent (-1,74% contre -1,70% fin mars 2016).

Vous avez également entendu que la croissance est à la hausse depuis plusieurs mois. La reprise pointe le bout de son nez et tous nous ne pouvons que nous en réjouir.

Ne soyons pas naïfs, ce sont de bonnes nouvelles, mais pour que la tendance se confirme, il faut que dans les mois qui viennent elle se poursuive. Cela demeurera encore longtemps une préoccupation pour de nombreux concitoyens, et nous ne pouvons que souhaiter que les bonnes surprises se succèdent sur ce plan là.

C’est quelquefois un peu abstrait d’imaginer ce que représentent ces chiffres nationaux. Que représentent réellement ces données globales, quand on est au RSA, ou en fin de droit, et qu’on ne voit rien venir ?

C’est une question que nous nous posons souvent au niveau local, dans les discussions que nous avons les uns avec les autres. Comment dans une mairie peut-on influer sur ces statistiques générales ?

A notre mesure, nous essayons depuis de longues années, d’être actifs sur ce plan, même si l’emploi et le travail ne font pas partie de nos missions prioritaires. Par exemple, Odile Watrelot, notre adjointe aux affaires sociales et à la solidarité et la commission qu’elle anime, éditent depuis fort longtemps une Gazette de l’emploi, pour faciliter la mise en relation entre les demandeurs d’emploi et les entreprises locales. Et vous le savez, notre tissu économique est très riche, puisqu’il y a sur notre territoire municipal plus d’emplois salariés qu’il n’y a d’habitants grâce à un parc d’activités particulièrement dynamique.

Et puis, je voulais insister sur un point que nous partageons avec les communes aux alentours : quand les choses sont difficiles, quand les réponses ne sont pas évidentes, il vaut mieux ne pas demeurer seul, il faut cultiver l’entraide, la mutualisation. C’est ce que nous faisons avec les villes voisines, depuis fort longtemps aussi, et notamment en matière d’emploi, d’insertion et de lutte contre le chômage. Nous avons créé il y a près de quinze ans toute une série d’infrastructures intercommunales pour répondre à ces enjeux. La Maison de l’emploi du Pévêle-Mélantois-Carembault, la Mission locale du même nom, le Sivu pour l’insertion sociale et professionnelle, sont une série d’outils que nous avons mis en place pour que l’insertion professionnelle, le soin à apporter aux plus démunis devant l’emploi soient cohérents, efficaces, et pour qu’on  puisse en mesurer l’efficacité. J’ai d’ailleurs un petit «scoop» à vous révêler : la mission locale du Pévêle et celle des Weppes sont fiancées, elles vont se marier en juin prochain. Ces deux entités vont regrouper plus de 70 communes du sud de Lille  et une population de 260 000 habitants, pour 11 000 demandeurs d’emploi dont un peu plus de 3000 jeunes. Si vous comptez bien, vous aurez calculé que cela représente 4,4% de chômage, sauf que le calcul est plus compliqué, puisque la base de comparaison, c’est la population active et pas la population totale. Mais sans risque de me tromper, je peux vous dire que nos chiffres sont meilleurs que la moyenne de l’arrondissement de Lille (9,9%) et a fortiori la moyenne nationale (12%).

Les missions locales ont pour mission première l’accueil et le suivi des jeunes à la recherche d’un emploi. Sur ce territoire, la nouvelle mission locale permettra d’accueillir 5000 jeunes chaque année, et ce regroupement va permettre de mutualiser des moyens tout en conservant un outil de proximité efficace. Il faut savoir par exemple que cette mutualisation permet de générer des financements importants. Chaque euro dépensé par les communes membres de cette nouvelle mission locale permet de dégager 4 euros venant de la métropole, du département, de la Région, de l’Etat et de l’Europe. En ces temps de réduction des budgets publics, ces économies d’échelle sont évidemment essentielles.

Vous le voyez, quand on cherche, on trouve des raisons d’y croire et de penser que l’action publique est utile, même s’il est plus facile d’écouter les grincheux et autres prophètes de malheur qui pensent toujours que tout va de mal en pis.

J’ai pris l’habitude chaque année de terminer cette petite allocution préalable à la remise des médailles par une chanson. Cette année, j’ai choisi quelque chose qui je l’espère vous surprendra, et vous fera plaisir. N’y voyez en tout cas aucune malice. Je vous laisse deviner qui est l’interprète, j’espère qu’elle contribuera à vous apporter le sourire et un peu d’optimisme.


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