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Jumpin’ Jack Flash

Publié le 25 mai 2016 par Corboland78

rock, Rolling StonesC’est le 25 mai 1968 qu’est parue la mythique chanson des Rolling Stones, Jumpin’ Jack Flash. Ecrite et composée par Mick Jagger et Keith Richards, elle est sortie en single, couplée à Child Of The Moon. Elle atteindra le top du UK Singles Chart et se classera 3e des meilleures ventes de singles aux Etats-Unis. Elle est l'une des chansons les plus populaires du groupe et l'une de celles le plus souvent jouée sur scène par les Stones.

Bien qu'officiellement créditée Jagger/Richards, l'origine de la composition de cette chanson est controversée. Selon Bill Wyman, la chanson serait née d'une improvisation avec Charlie Watts à la batterie, Brian Jones à la guitare et lui-même au piano, alors qu'ils attendaient Mick Jagger et Keith Richards en studio. Ce serait Bill Wyman qui aurait trouvé le riff au piano. Mick Jagger et Keith Richards auraient apprécié le morceau joué par le reste du groupe et Jagger aurait rajouté par la suite des paroles. Pourtant, aucun des autres membres des Stones ne seront crédités comme compositeurs.

Autre version, selon Keith Richards, la chanson a été écrite et composée avec Mick Jagger dans sa maison de Redlands. Au petit matin, Mick Jagger est réveillé par le bruit des bottes du jardinier de Keith, un certain Jack Dyer et demande ce que c'est. Keith répond : "Oh, that's Jack, that's jumpin' Jack" ("Oh c'est Jack, c'est Jack qui saute"). Mick rétorque "Flash". Les deux musiciens décident alors de travailler un morceau avec les paroles "Jumpin' Jack Flash".

Bien que les versions de Wyman et Richards s'accordent à attribuer l'écriture des paroles à Jagger, celles-ci se révèlent assez obscures et ont été l'objet de nombreuses interprétations. L'une d'entre elles voudraient que Jumpin' Jack Flash se réfère une méthode d'injection de speedball (mélange de cocaïne et d'héroïne) ou soit un terme pour désigner le flash lors de la consommation de l'héroïne. Ce que dément formellement Keith Richards dans son autobiographie « Life » : « A part Sister Morphine et quelques références à la coke en passant, la drogue n’a jamais été le thème de nos chansons (…) Les gens pensent que « Flash » parle de l’héro et je peux comprendre, je vois le rapport avec « Jack », sauf que Jumpin’ Jack Flash n’a vraiment rien à voir avec l’héro. Mais les mythes ont la peau dure. »

Dans la carrière des Rolling Stones, Jumpin' Jack Flash marque un jalon important. Sortant de l'album psychédélique Their Satanic Majesties Request, le groupe cherche alors à retrouver un son plus direct, plus proche de ses racines rock et blues. Alors que l'influence de Brian Jones décroît, Mick Jagger et Keith Richards veulent en finir avec les expérimentations musicales en tout genre pour revenir à l'essentiel.

Pour ce faire, ils engagent le producteur Jimmy Miller, réputé pour son travail avec Traffic et Blind Faith. Le résultat donne une chanson efficace, un standard immédiat qui propulse de nouveau les Rolling Stones à l'avant-garde du rock et donne un aperçu de leur prochain album, Beggars Banquet. C'est aussi à partir de cette époque que Richards adopte l'open tuning (accord ouvert), jouant sur cinq cordes, reprenant ainsi la technique des vieux bluesmen américains.

Dans sa version single, le titre est officiellement interprété par : Mick Jagger (lead vocals, backing vocals, maracas) - Keith Richards (guitars, bass guitar, floor tom - on l’entend taper sur le floor tom de Charlie Watts -, backing vocals) - Brian Jones (crédité aux guitares mais en fait quasiment déjà absent…) - Bill Wyman (Hammond Organ) - Charlie Watts (drums) - Ian Stewart (piano) - Jimmy Miller (backing vocals).

En réalité, Keith Richards joue toutes les guitares de la version finale. Il prend la rythmique sur une Gibson Hummingbird. La sèche est accordée en open, elle sonne sec et plat sous le capodastre. Elle est doublée d’une autre partie de guitare acoustique montée en Nashville tuning (tendue de cordes à tirants différents). Le mix est capté par un enregistreur à cassettes Philips, l’un des premiers magnétos à cassettes mis en circulation, Richards s’en était entiché, il en usait comme d’un carnet de notes : « En saturant ce petit appareil, l'effet devient à la fois acoustique et électrique. On s'asseyait tous autour du petit micro, on le regardait enregistrer le lecteur de cassettes ! On jouait par-dessus, on empilait tout ça, on avait notre morceau. » Jagger : « C'était du bricolage, ce n'était pas tout à fait ce que je voulais, la netteté n'était pas là, on n'en prenait pas plein la gueule comme on aurait dû. »

Laissons conclure Keith Richards : « Quand un riff comme Jumpin’ Jack Flash te sort des doigts, ça te procure une exultation fantastique, une joie sauvage. » (Réf : « Life ») Et ce n’est pas l’auditeur qui viendra dire le contraire…


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