Riquet à la houppe, Amélie Nothomb

Quand Amélie Nothomb revisite le conte de Perrault, ça donne deux héros atypiques, deux destins qui se cherchent jusqu'au happy end

Certains lecteurs attentent chaque mois d'aout avec impatience pour lire "le dernier Nothomb", comme un petit rituel. Je ne peux pas dire que je suis une habituée, mais comme l'an dernier, je me suis prêtée au jeu cette année...

J'ai aimé la plume élégante de l'auteur qui nous gratifie de noms de personnages aussi cocasses que symboliques. Véritable marque de fabrique de Miss Nothomb, cette habitude est aussi pimentée que sympathique, et place immédiatement les personnages sous le feu des projecteurs. Dans cette histoire plus longue que les précédentes (il faut croire qu'Amélie s'est sentie d'humeur généreuse cette année), louvoient deux héros poético-romanesques; la Belle et la Bête, le ver de terre amoureux de son étoile. On accompagne depuis leurs berceaux respectifs les évolutions de ce Déodat génial et mochissime, et de cette Trémière aussi splendide que lunaire. Dans ce roman on aime aussi lire, on s'identifie aux oiseaux, on apprend que la laideur peut séduire et la beauté repousser, on s'échappe des diktats des présentateurs-télé, on dort parée de bijoux et on boit du champagne, évidemment!

Un joyeux opus sur l'enfance, la différence et la liberté de choisir son parcours, sur les regards qui dépassent les apparences, sur l'amour-qui-rend-aveugle-et-heureusement...

J'ai apprécié l'épilogue intéressant, qui en plus de l'apothéose heureuse du couple, révèle une réflexion sur les histoires d'amours qui finissent bien dans la littérature.

Blog littérature jeunesse, blog livres, blog lecture

Riquet à la Houppe, Amélie Nothomb, Editions Albin Michel (aout 2016), 198p., 16,90€