Magazine Journal intime

Marie Chouinard ou le grand mystère

Publié le 29 août 2016 par Stella

Chouinard

Oui, Marie Chouinard est, pour moi, un grand mystère. Danseuse ? Chorégraphe ? Plasticienne ? Tout à la fois ou rien du tout ? Je ne suis pas encore en mesure de trancher. Tout comme je n’étais pas en mesure, en sortant de Soft Virtuosity, Still Humid, On the Edge, de dire ce qu’exactement j’avais vu.

Etait-ce de la danse ? Non, je ne crois pas. Certes, des être humains s’étaient déplacés sur une scène, il y avait eu un rythme, ou un semblant de rythme mais… en aucun cas je n’ai eu l’impression qu’ils aient dansé. D’ailleurs, il n’y avait pas de musique. Enfin, il y avait des sons, des bruits, des scansions mais de mélodie, que nenni. Ce qu’on entendait était même à la limite du supportable, parfois, et j’ai été ravie que le spectacle ne dure guère plus de cinquante minutes au total.

Enfin, côté esthétique, il y avait sûrement de la recherche : mais en toute simplicité. Les poses étaient parfois originales, belles peut-être… Un corps de danseuse ou de danseur est souvent beau. Les tableaux d’ensemble l’étaient sûrement, je n’y ai pas été exagérément sensible, c’est certain.

J’ai eu, du moins pour la première « pièce », la sensation que ce que faisaient tous ces gens sur cette scène obéissait à une règle, à une indication donnée par quelqu’un d’extérieur à eux, ce qui avait pour résultat une certaine ressemblance dans l’ensemble, à savoir – mais il m’a fallu quinze bonnes minutes pour en être certaine – que tous représentaient, mimaient des handicapés en train de se déplacer. Claudications, balancements, hésitations, tremblements, tout y était et même davantage. Allant et venant d’un bord à l’autre de l’espace disponible, tous les « danseurs » avaient, semble-t-il, l’intention de nous communiquer la difficulté de la marche, ou du mouvement. Lorsque l’on est handicapé, entendons-nous bien. Bon… Et alors, me direz-vous ? Et alors rien. C’est là que, pour moi, s’est située la limite de l’exercice. Oui, je veux bien me dire qu’il est difficile, pour quelqu’un dont les jambes sont estropiées, de se déplacer, de marcher, mais… Pourquoi ? Quel est le message ? Je veux bien, à la limite, me dire que ces gens ont des allures parfois « dansantes »… C’est maigre.

Pour le reste de l’œuvre, je suis incapable de vous en parler, tellement j’y suis restée étrangère. Pour supporter le tout, j’ai cessé au bout d’un moment de me poser des questions et d’essayer de comprendre. Malgré cela, j’ai ressenti comme un soulagement la fin de la prestation.

Malgré tout, je ne souhaite pas être trop sévère dans mon appréciation. Juste honnête. Peut-être ai-je assisté, sans la comprendre, à une représentation de ce qu’est la danse contemporaine. Comme devant une peinture absconse, je suis demeurée « à l’extérieur », mais il est important d’assister aux présentations de la création actuelle. Ne rabâche-t-on pas qu’il faut « vivre avec son temps » ?


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