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La douce naissance de Joseph par césarienne

Publié le 09 septembre 2016 par Rosecommetroispommes

Voilà bientôt un mois que notre petit Joseph est né, il est grand temps de vous raconter sa naissance.

Dès le début de ma grossesse, je savais que j’allai accoucher par césarienne. La naissance de Rose s’est faite par voie basse, mais j’ai eu beaucoup de complications et on m’a vivement conseillé de ne pas retenter l’expérience. Joseph est donc né par césarienne, et j’ai trouvé cette naissance tellement belle que je trouve important de témoigner : la césarienne programmée peut être bien vécue !

J’ai des appréhensions dès le début, j’ai très peur d’être séparée de mon bébé pendant plusieurs heures et je crains l’opération. L’idée qu’on m’ouvre le ventre me terrifie un petit peu, et j’essaye de ne pas trop y penser avant le dernier mois. La césarienne programmée a beaucoup d’avantages, notamment que l’on puisse s’y préparer, mais ça laisse aussi beaucoup le temps de stresser !

Fin juillet, nous avons rendez-vous à la maternité, et on nous annonce que l’accouchement aura lieu le 16 août. Mon gynécologue est en vacances la semaine d’avant, et le 15 étant férié, ce sera pour le lendemain. Pas très spontané, pas très romantique, mais nous pouvons cocher les jours sur le calendrier avec excitation ! Et puis, avec une petite fille de deux ans à la maison, c’est bien pratique de connaître la date pour pouvoir nous organiser.

Le lundi 15 mon père arrive à Vienne, il prendra soin de notre Rose pour la semaine. Pour ma part, j’ai rendez-vous à la maternité dans la matinée pour un monitoring. À midi, je suis installée dans ma chambre. Enfin, notre chambre car François y a un lit. J’y passe l’après-midi, François, mon père et Rose viennent me rendre visite et le soir je regarde tranquillement un film. Demain matin, je vais rencontrer mon petit garçon, je suis plutôt sereine, dans un drôle d’état … je ne réalise pas vraiment, et c’est peut être un moyen de ne pas trop angoisser. La césarienne est prévue à 8h le lendemain, François doit me rejoindre une heure avant. Je m’endors en entendant les nouveaux-nés pleurer dans les chambres alentours. Demain, ce sera le mien !

Je suis réveillée à 6h, je prends tranquillement une dernière douche avec mon gros ventre. Je préviens mon bébé qu’il va bientôt naître. Ma sage-femme m’a fortement conseillé de lui expliquer car la césarienne programmée, sans travail avant, peut surprendre le bébé. Je sais que ce sont des nourrissons qui parfois ont besoin d’un peu d’aide pour respirer, car ils ne réalisent pas qu’ils sont sortis du ventre. Je suis prévenue, mais je m’inquiète que mon petit ait besoin de couveuse et soit séparé de nous.

François arrive, on discute un peu de tout et de rien, mais j’ai du mal à me concentrer. Je commence à bien bien stresser, comme avant un examen important. Je lui demande de trouver une petite histoire à me raconter pendant l’opération, pour pouvoir penser un peu à autre chose et ne pas être trop concentrée sur les sensations physiques. Il panique à l’idée de ne rien trouver mais chacun sa mission ! On file pour un dernier monito puis l ‘infirmière me déshabille et m’installe sur le lit pour l’opération. Là, je ne fais vraiment plus la maligne, je suis en panique ! François ne peut pas venir pendant qu’on me prépare. Il est 8h, les autrichiens sont toujours aussi ponctuels, je suis au bloc. Toute l’équipe est aux petits soins, ils voient bien que je suis un peu tremblante. L’anesthésiste est adorable, elle me pose l’anesthésie en m’expliquant tout en anglais. Je ne sens plus mes jambes, elle m’allonge et me prend la main en me disant que je peux la tenir pendant toute la césarienne. Je ne vais pas m’en priver, ça me fait beaucoup de bien d’avoir ma main dans la sienne (elle, en revanche, va peut être le regretter vu que je vais la serrer de toutes mes forces). Le champ est posé. On me met un masque à oxygène. Le gynécologue arrive. Je sens qu’on me badigeonne le ventre, et je m’inquiète que l’anesthésie ne fonctionne pas. On me rassure : je vais tout sentir, mais tant que je ne souffre pas c’est bon !

Mais je réalise qu’il commence à ouvrir et pourtant François n’est pas là. « My husband ? » Je regarde l’anesthésiste inquiète, et je vois un petit vent de panique dans ses yeux. Une infirmière part en courant, ils l’ont oublié ! Heureusement, après un petit sprint dans les couloirs, François est là. Je ne le vois pas, mais il est derrière ma tête et me parle. Il a trouvé une histoire à me raconter ! Non mais finalement je ne veux rien entendre, j’ai besoin de me centrer sur mes sensations, de savoir ce qu’il se passe. C’est très rapide. La sage-femme me sourit : « Joseph is coming ! ». C’est très impressionnant, je sens tout ! On pousse, on écarte, on tire. J’ai hâte que ça se termine. Et d’un coup, un grand silence et puis son cri. Un cri qui transperce tout, strident. Je ne le vois pas encore mais je l’entends et j’éclate en sanglots. Mon petit bébé ! Il est né, il crie, il va bien ! Après ces longs mois d’angoisses, le voilà. Il est 8h36.

La douce naissance de Joseph par césarienne

La sage-femme me le montre, tout emmitouflé dans une serviette. Elle le porte tout contre moi, je l’embrasse, et puis il part voir le pédiatre avec François. Quelques minutes plus tard, ils sont de retour, et on le tiendra contre moi tout le temps que durera la fin de la césarienne. Il tente d’ouvrir les yeux, j’entends François rire, Joseph essaye de téter ma joue, je l’embrasse, je le sens. On me recoud, mais je suis totalement concentrée sur mon fils et mon mari. Ce n’est pas très long, et on nous installe dans une salle d’accouchement, tous les trois. Joseph en peau à peau sur mon torse est déjà en train de téter. On ne se quittera pas. Nous passons deux heures dans cette salle, en famille. On prévient nos parents, on fait des photos, on admire notre bébé tout chaud, tout neuf. Ensuite, nous regagnons notre chambre, dans laquelle nous passerons cinq jours, tous les trois, comme dans une bulle.

Toutes mes peurs se sont envolées, cette naissance était parfaite.

La douce naissance de Joseph par césarienne

Evidemment, je l’ai vécu en écho à mon premier accouchement. J’avais peur d’avoir le sentiment de ne pas avoir fait naître mon enfant, comme je l’ai souvent entendu quand on parle césarienne. Mais Rose est née avec les forceps, après 16h de travail et 50 minutes de poussée, et j’avais vraiment eu la sensation de ne pas la faire naitre. J’étais dans un tel état de fatigue que j’étais à peine consciente de ce qu’il se passait. Cette fois-ci, j’ai tout senti, tout vécu, j’étais totalement présente. Je suis en forme, nous sommes le matin et j’ai toute la journée pour profiter de mon bébé.

C’est donc possible de bien vivre une césarienne, et surtout, on sent tout, on sent son bébé naître. 

Je suis bien consciente que j’ai eu beaucoup de chance, notamment parce que j’ai accouché en Autriche, et que toute l’équipe a veillé à ce que je garde mon bébé avec moi tout le temps. Je sais bien que ce sont des pratiques bien rares en France et quel dommage ! Ma grande chance a aussi été de vivre cette césarienne de manière prévue, et je sais bien qu’une césarinne d’urgence n’a rien à voir !

Mais voilà, si ce témoignage peut rassurer quelques mamans qui doivent vivre une césarienne programmée, alors tant mieux !

La douce naissance de Joseph par césarienne


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