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Seul le peuple pourra sauver la démocratie

Publié le 17 octobre 2016 par Observatoiredumensonge

LA CHRONIQUE D’IVAN RIOUFOL – Les citoyens qui se réveillent découvrent un abus de confiance quand ils constatent qu’ils n’auront jamais été consultés sur leur modèle de société ni sur leur destin.
La colère française est un feu qui couve et s’étend. Elle fera descendre dans les rues, avec la Manif pour tous, dimanche, ceux qui protestent contre les atteintes à la famille et à l’enseignement. Mais la révolte gagne aussi les professionnels de l’ordre public, foulé aux pieds par la racaille. Les policiers, dont quatre ont failli être brûlés vifs, samedi, par des encagoulés de la Grande Borne à Viry-Châtillon (Essonne), ne veulent plus être des cibles: 3267 d’entre eux ont été blessés au premier semestre. Une grève du zèle a été entamée, mardi, pour demander une adaptation de la légitime défense, dans les cités qui font la guerre aux flics. Même l’armée gronde face aux violations de l’État de droit. Le général Antoine Martinez vient de prendre la tête du comité de soutien au général Christian Piquemal, radié des cadres alors qu’il avait été relaxé pour sa participation, en février, à une manifestation contre la chienlit à Calais, assiégée par les clandestins. La Grande Muette aussi a les nerfs à vif.
Et la France silencieuse n’est pas la moins remontée contre ses dirigeants, qui ont si mal géré le pays ces quarante dernières années. Les faillis ne peuvent plus prétendre être les seuls leaders. Les citoyens qui se réveillent découvrent un abus de confiance quand ils constatent qu’ils n’auront jamais été consultés sur leur modèle de société ni sur leur destin. C’est en catimini, en effet, que la nation «une et indivisible» s’est transformée progressivement en un territoire multiculturel explosif, avec l’aval d’une Union européenne postnationale. Or cette maltraitance contre la patrie, en voie de libanisation, doit être stoppée. Il reste possible de limiter les dégâts en décidant de suspendre l’immigration de masse, d’accroître les exigences pour l’accès à la nationalité, de restreindre les périmètres de la solidarité nationale, de faciliter le retour des immigrés illégaux et des indésirables. C’est auprès du peuple que la démocratie malade doit se ressourcer.
La République est devenue trop faible, lâche, cynique, immature pour se passer du constant appui des Français en vue d’une renaissance. Entendre Bernard Cazeneuve, lundi, qualifier benoîtement de «sauvageons» les assassins qui ont voulu tuer des policiers, bloqués dans leurs voitures incendiées par des cocktails Molotov, dévoile la capitulation du ministre de l’Intérieur: il est incapable d’admettre la gravité des actes quand ils sont commis par des minorités ethniques protégées. L’État se laisse pareillement ridiculiser, ces jours-ci, en laissant pavoiser l’Algérien Rachid Nekhaz, qui se flatte de payer les amendes des femmes en burka pour les inciter à violer la loi. Le maire de Lagny-sur-Marne, lui, se désespère du pouvoir qui ne réagit pas aux prières de rue qui ont répondu à la fermeture de la mosquée salafiste. À Notre-Dame-des-Landes, les «zadistes» savent qu’ils bloqueront, par leurs bâtons, le projet d’aéroport ratifié.
La mise en cause d’une « fachosphère », cet Internet indomptable où les idées s’expriment en liberté, est une accusation toute stalinienne
Quand Nicolas Sarkozy annonce, l’autre jour, son intention de proposer des référendums le 18 juin 2017, dans la foulée des législatives, il valide l’ouverture du système représentatif à une opinion réformiste, libérée du politiquement correct et du gouvernement des juges bruxellois. Reste que les deux questions qu’il voudrait poser, sur le regroupement familial et l’internement des fichés S, ne sont pas les plus utiles. Le choix de société reste à trancher entre l’assimilation et le multiculturalisme. De surcroît, il est permis de douter de la sincérité de l’ancien chef de l’État, qui contourna en 2007 le référendum de 2005 sur le rejet de la Constitution européenne. Son ex-conseiller, Patrick Buisson, rappelle aussi (dans La Cause du peuple, Perrin, 464 p., 21,90 €) comment Sarkozy avait refusé, en 2010, sa proposition de soumettre au vote des citoyens quatre ou cinq projets de loi pour relancer son quinquennat, dont le regroupement familial. Il est vrai que l’accélération de l’histoire force à des ajustements acrobatiques…
Haro sur Zemmour
Le peuple, socle de la démocratie, est d’autant plus attendu dans les débats que l’oligarchie assiégée et ses soutiens médiatiques se montrent perméables à la tentation totalitaire. La mise en cause d’une «fachosphère», cet Internet indomptable où les idées s’expriment en liberté, est une accusation toute stalinienne. La criminalisation de la parole non conforme s’abat régulièrement sur Éric Zemmour et ses rugueuses théories, tandis que sont laissés en paix les prêcheurs de haine de l’islam apocalyptique. Pour avoir dit trop rapidement, dans un entretien à Causeur, qu’il «respectait» les djihadistes qui ne craignaient pas la mort, mon confrère s’est à nouveau retrouvé la cible des censeurs, journalistes en tête. Les sycophantes ne semblent pas comprendre que «les moutons sur les prairies fleuries sont monotones» (Francis Jammes). Le peu de goût qu’ils montrent à défendre la liberté d’expression contraste avec la combativité des sociétés de journalistes quand, parallèlement, elles s’inquiètent des menaces que ferait courir la loi «égalité et citoyenneté» sur la liberté de la presse, notamment à travers la réglementation de la Toile.
Dans Le Figaro de mercredi, Jean-Pierre Le Goff démonte magistralement le mécanisme répressif de ce fouillis de textes examiné par le Sénat. Inspirée par le gauchisme culturel et sa prétention à imposer le Bien, cette loi «égalité et citoyenneté» est, selon le sociologue, le condensé d’une «folie normative et d’une volonté renforcée de punir tout ce qui de près ou de loin est moralement incorrect». Dans ce monde de faux curés et faux moines, tout ce qui vient de la droite réaliste est jugé brutal, donc inconcevable. Les médias publics promeuvent cet univers cotonneux qui ne voit d’ennemis qu’au FN. Le journaliste Patrick Cohen, dépositaire de la pensée convenable sur France Inter, a reproché à Karine Le Marchand son «copinage» avec Marine Le Pen, pour l’avoir invitée, avec d’autres politiques, dimanche soir sur M6, à se dévoiler comme jamais jusqu’alors. Sur France 2, lundi, le portrait de Sarkozy réalisé par le psychanalyste Gérard Miller a fait la part belle aux snipers, l’islamo-gauchiste Edwy Plenel en tête. Ainsi font les donneurs de leçons.
L’exemple britannique
Le redire: les politiques, seuls, ne régleront pas les problèmes liés à l’immigration et à l’islam. Dans des confidences faites à deux journalistes du Monde, éventées mercredi, Hollande reconnaît la gravité des deux sujets, qu’il renie en public pour ne pas fâcher sa clientèle. La Grande-Bretagne et son référendum sur le Brexit montrent l’exemple: voilà un pays bien décidé, grâce au soutien du peuple, à recouvrer sa souveraineté en tout.

ivan-rioufolIVAN RIOUFOL

Illustration. Des supporters français lors de l’Euro 2016. – Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP


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