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Assistanat : voyage au pays des 1001 allocs (1/2)

Publié le 29 octobre 2016 par Observatoiredumensonge

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Quelle peut être la motivation d’une personne sans activité à prendre un emploi payé au Smic quand son revenu va seulement augmenter de … 193 € par mois, soit … 10,4 % ? Et le tableau suivant ne tient pas compte des frais de transport pour aller travailler et d’autres frais associés. Si un petit travail au noir vient compléter les allocations alors les jeux sont faits et la personne ne cherche plus de travail !
Voyage au pays des 1 001 allocs
L’État encourage une partie de la population à gagner plus en travaillant moins. La France est devenue la patrie mondiale de l’assistanat.
5 millions de personnes décrochent la timbale sociale
La couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) concerne plus de 5 millions de personnes. Et les assistés sont toujours plus nombreux. Lancé par Martine Aubry début 2000, modifié en 2016 avec le remplacement de la CMU de base par la protection universelle maladie (Puma), ce système est alléchant : gratuité totale des médicaments, des soins et des frais non remboursés par la Sécu chez un généraliste ou à l’hôpital, accès éventuel aux tarifs sociaux de gaz, d’électricité et de transports : obtenir la CMU-C, c’est un peu décrocher la timbale sociale. Elle est accessible à condition d’être sous un plafond de revenus (8 653 euros pour une personne seule et 21 633 euros pour une famille de 5 personnes.
Emplois rustines et garantie jeunes
Outre les emplois d’avenir qui aplatissent artificiellement les chiffres du chômage, la « garantie jeunes » est une enclume suspendue au-dessus de la tête des contribuables. Principe: avec ce système, l’État verse 461 euros par mois, (sous conditions de ressource) durant deux ans (maximum) aux jeunes sans emploi et ne suivant aucune formation. D’abord réservée aux zones « sensibles », cette garantie va être étendue à l’ensemble du territoire en 2017: « Nous devons créer un droit universel à la garantie jeunes », a indiqué Manuel Valls.
D’après une estimation de Matignon, 500 000 jeunes sont éligibles au système. Le coût de cette garantie atteint déjà 450 millions en 2016 . Il dépassera bientôt le milliard d’euros (annuel). Outre le versement d’une prime, la garantie jeunes est associée à un « accompagnement » des bénéficiaires.
Au final, les contribuables versent plus ou moins 1600 euros au titre de ce suivi et 4 000 euros de bonus. L’efficacité de la garantie engendre un fort scepticisme : connus des services sociaux, la majorité des bénéficiaires profitent déjà de nombreuses allocations.
Minima sociaux et maxifraudes
Dans le concert du misérabilisme universel, la France fait office de chef d’orchestre, mais en matière d’assistanat, les Français sont lucides : pour 53 % de la population, le fait de toucher le RSA incite ses bénéficiaires à ne pas rechercher du boulot. C’est ce qui ressort d’un sondage du Credo cité dans le rapport 2015 de l’inspection générale des Affaires sociales (Igas). Ce n’est pas le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté lancé début 2013 qui va améliorer la donne : il prévoit d’augmenter ce revenu plancher de 10 % sur cinq ans (en plus de l’inflation).
Au moins 2 millions de Français s’en félicitent. Ces assistés touchent de 524 euros mensuels pour une personne seule à 1100 euros pour un couple avec 2 enfants (sans aide au logement dans les deux cas). Chaque enfant supplémentaire rapporte 209 euros par mois. Dans certains cas, l’aide peut être majorée. Elle atteint, par exemple, 1121 euros pour un parent isolé avec 2 enfants. Évidemment, le RSA est cumulable avec les aides au logement, les tarifs sociaux (gaz, électricité, internet, transport), etc.

Christian Balboa


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