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Politique reality-show

Publié le 09 novembre 2016 par Adamante

Dehors des bourrasques torturent les branches encore ornées de leur feuillage

automnal. Les feuilles multicolores sont emportées, croisent la fenêtre de mon

bureau, grimpent plus haut que le toit de l’immeuble, virevoltent sans regagner le sol plus d’un instant.  J’entends la présence du vent par le gémissement des fenêtres.

Cette nuit, les USA ont élu leur nouveau Président. Le monde est devenu

officiellement le plateau d’une télé réalité où le plus fort en gueule emporte les suffrages. Voici l’apogée du règne de la communication.  L’Europe momifiée s’étonne. Comme il sont loin des préoccupations des peuples les apparatchiks du pouvoir.

Comment les « sans dents » ont-ils pu en arriver là ?

Eh oui, comment ? Monsieur mon Président, vous si avisé de protéger le climat du monde et incapable de protéger nos abeilles, nos vaches, nos poulets de la torture de l’élevage et de l’abattage.  Étrange non, craignez-vous soudain que vos « sans dents », exaspérés  par vos esquives puissent mordre ? Que le chaos orchestré par vos manques s’abatte sur notre sol ? Mais du chaos naît l’ordre, un monde à

reconstruire. Tout ce qui est en haut se retrouve un jour en bas et la roue tourne.

Les nuages courent vers l’Est, charroi d’ombre et de lumière. Vont-ils eux aussi,

émigrés d’un ciel en crise, vers un hypothétique  Eldorado qui les rejettera sans une

hésitation ?  Certains ayant craché leurs eaux en chemins auront disparu une fois la

tempête calmée.

L’analyse et la réflexion ne sont plus de mode au monde des médias et de la politique spectacle. Comment la pensée pourrait-elle suivre à ce rythme infernal, si rapide ?

« Les pensées pour moi-même » de Marc Aurèle sont de la bibliothèque du passé, bien trop lent !

Ce midi, la télé nous a montré des traders, visage inquiet, défait. J’y ai vu l’image de parasites jamais rassasiés du monde. Ceux qui produisent les vraies richesses ne sont pas invités au festin, ils sont les proies. Les moutons dont le berger tire la laine.

Il faut bien se raccrocher aux branches quand tout fou le camp ! Les religieux

reprennent « du poil de la bête » comme l’aurait dit Prévert. Le « bien penser » est de nouveau de rigueur. L’image, toujours l’image, celle que l’on donne à voir. Le masque se contrefiche de la réalité.

Quelque part dans l’histoire, une vierge enfante d’un Dieu, puissance du pouvoir de l’esprit contre le sexe féminin. Comment la femme, ce sexe honnis, souillée,

aurait-elle pu accoucher d’un Dieu ? Ah si les hommes pouvaient se reproduire entre eux…

Ailleurs un prophète, consomme un mariage avec une gamine de neuf ans épousée à six.

Ô le joli monde ! Le bel exemple ! La belle vie !

On se demande parfois si l’on n’aurait pas préféré de naître salade !

Le vent s’est radouci, plus de feuilles pour me saluer à la fenêtre. Mes mots, comme elles, retombent sur la ligne, inutiles et fatigués de tant de profonde bêtise.

Adamante ©sacem

9 novembre 2016


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