Magazine Journal intime

C'est blanc ou c'est noir

Publié le 21 juin 2007 par Fyfe
Il y a des jours où ma tolérance aux gens est tellement limitée que je suis capable de diviser le monde entier en deux catégories.
Prenons un exemple, et imaginons le gen en question en train de boulotter indignement le pot de nutella alors qu'il faudra attendre 4 longs jours avant le ravitaillement nutellesque et que le chocolat, c'est sacré comme chacun sait, il FAUT le partager sous peine de crise de couple grave.
Bien.
Imaginons l'autre gen qui rentre à la maison après une dure journée de travail animée par le seul espoir de pouvoir se jeter sur le nut' en rentrant.
Sauf que la dernière trace de nut' est en ce moment même sur le doigt du premier gen, à mi-chemin entre le pot et sa bouche.
(Je précise ici que cet exemple est une pure fiction, vu que d'une part, mon chéri à moi mange très peu de nut' et me permet donc de le boulotter toute seule, et d'autre part, j'évite comme la peste d'introduire à la maison des pots de nut', rapport aux indigestions dont je suis capable, n'appelez donc pas tout de suite Amnesty International, je ne suis pas maltraitée à coup de frustration nutellesque à la maison, hein)
Bref, dans ce cas de figure, deux types de réactions chez le gen pris la main dans le nut' :
1/ "nan mais ça va pas la tête de rentrer comme ça à la maison sans prévenir ? Je t'ai même pas entendu ouvrir la porte, tu m'espionnes ou quoi ? Le quoi ? Le nut' ? Non je ne vois pas de quoi tu parles. Je ne me serais JAMAIS au grand JAMAIS permis de boulotter quoi que ce soit dans ton dos. Si j'ai le doigt chocolaté, c'est uniquement pour nettoyer le pot que j'ai trouvé vide sur l'étagère, et comme chacun sait, il faut que le verre soit propre avant d'entamer son cycle de recyclage. Oui, je suis quelqu'un comme ça, qui se soucie de l'environnement et de l'avenir de la planète. D'ailleurs si je tenais le gen qui s'est eprmis de finir le pot sans m'en laisser, crois moi, il passerait un sale quart d'heure. Me demande si c'est pas toi d'ailleurs. J'vais faire la gueule un peu, tiens".
Notons dans la réaction de type 1 une légère pointe de mauvaise foi, certes, mais surtout une incapacité chronique à reconnaître sa culpabilité ou ses erreurs, une tendance quasi-perverse à rejeter la faute sur d'autres, le rejet de toute forme de remise en question, et une stratégie d'attaque qui est bien sûr la meilleure défense. Une approche qui donne envie de filer des claques, puisque le gen de type 1 pratique l'impunité absolue, la responsabilité zéro, et la recherche active de bouc émissaire.
Personnalités connues pour être de type 1 : le maître absolu, à savoir GW Bouche (mais si, la guerre en Irak, c'était entièrement justifié), de manière générale, tous les politiciens(ennes) (Mes promesses ? Quelles promesses ?)(non, cette réforme, c'était pas une mauvaise idée, c'est juste les gens qui n'ont rien compris), mon chef (ah ben c'est bien ce que je disais, le dossier que je vous demande de chercher depuis 3 semaines, il était dans mon tiroir)
2/ "oups...Euh, c'est parce que là, j'ai eu une pulsion folle et totalement incontrôlable... Je voulais pas, mais j'ai si peu de volonté, tu sais... C'est nul, je m'en veux, tu veux que je sorte pour en racheter ? Oui, il est 21h, mais d'ici 2-3 heures, je devrais avoir trouvé une épicerie ouverte et comme ça je pourrai me faire pardonner. Et puis je vais faire un peu de ménage, tiens. Et cuisiner un bon petit plat. Parce que je le sais, au fond de moi, que c'est ce genre de comportement égoïste qui mène à la destruction de la planète. Mea culpa, hein, madame planète, c'est un peu de ma faute si tu vas imploser un de ces quatre. Et puis la Shoah aussi, c'était un peu moi, parce que le manque de courage, hein, je connais. Je peux te cuisiner un petit plat, planète, si tu veux ? De toutes façons, j'ai le temps, avec ce poids sur ma conscience, je ne vais pas vraiment réussir à dormir cette nuit"
Notons dans la réaction de type 2 une horripilante manière de se sentir responsable de tout ce qui se fait de mal dans le monde (y a du boulot), un sens aigü de la responsabilité, une tendance à la sous-estimation, l'auto-dénigrement, et la culpabilisation. Une approche qui donne envie de filer des claques, assez prétentieuse finalement, puisque le gen de type 2 croit que son comportement influe sur le monde. Rien que ça.
Personnalités connues pour être de type 2 : ben, à part moi, dans mes grands jours, je vois pas. Le type 2, ça doit être incompatible avec la célébrité.
Un post très instructif, donc, puisque vous apprenez d'une part que je suis une dangereuse schizophrène mégalomane, et d'autre part, qu'en plus d'être persuadée d'être connue, je suis capable de classer 6.5 milliards d'être humains en deux ridicules catégories.
Si vous lisez bien, vous vous apercevrez aussi que je suis même capable de ne faire qu'une seule catégorie avec l'humanité : les têtes à claques, hé hé ;-)
Mais je me soigne hein.
Histoire d'arrêter de me filer des claques quand même, ça fait un peu mal.
Par exemple, demain, j'essayerai de réfléchir à l'éventualité d'une troisième catégorie, avec des nuances (un truc de dingues, la nuance. Je ne maîtrise pas trop, la nuance, pour le moment).

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