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Lettre à un ange honteux

Publié le 23 juin 2008 par Kaodenuit

Ange, mon ami

Toi dont le propos commun est de dire que tu n'as pas de sexe, comment regardes-tu ces prêcheurs incertains, qui du bout de leurs doigts racornis, salissent à tout jamais la chair tiède des enfants qui leur sont confiés ? Je sais ta honte de ceux dont la voix chargée des mots d'amour de Dieu cache l'affaissement de toute innocence et de toute pureté. Leurs intentions dissimulées derrière le rideau de la foi, prêtes à bondir comme un félin sur sa proie t'inquiètent et tu attends désespérement un ordre de Dieu pour mettre fin à ce crime et au silence qui l'entoure.
Ils ne sont plus près de Dieu, ils l'ont chassé de leur terre désolée, ravagée, putréfiée et sur laquelle seule l'odeur nauséabonde de leur impardonnable vilénie subsiste.
Toi et moi savons que Dieu a fuit et sa conscience même ne les poursuit plus. Ils sont sans cauchemar ces évêques pourris, drapés dans leur dignité perdue, eux qui auraient du vivre pauvre parmi les pauvres se sont contentés d'en violer les enfants ou d'en taire le crime dans un silence sans orthodoxie.

Toi et moi les voyons officier aux côtés des hommes du pouvoir, dans l'indifférence ajustée, dans les ors et le luxe, paradant dans les shows télévisés tandis que les enfants de Dieu mourant dans la souffrance les appellent en vain au sacrifice.
Comme toi j'en appelle à la vengeance; qu'il se manifeste Dieu, enfin, une fois seulement pour nettoyer cette église qui ne représente plus rien, pour lui faire payer ses 2000 ans de mensonges, le vol de sa parole.

Tu sais aussi que la justice des hommes n'est rien, que son bras séculier à des faiblesses de type économiques et d'ordre public. Que vaut la vie d'un enfant par rapport au poids politique de cette église sans Dieu, sans âme, sans avenir ?

Ange de passage, mon ami, que Dieu nous pardonne notre impuissance et que nos pleurs joints à ceux des enfants martyrs arrivent jusqu'au ciel. Fais de toi le messager de notre appel en dépassant ta tristesse. Chaque enfant bafoué est un clou nouveau planté dans le corps meurtri de notre foi.


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