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Une nouvelle vie pour bientôt

Publié le 02 février 2017 par Rosecommetroispommes

Nous vivons en Autriche depuis bientôt trois ans. Trois ans qui constituent une partie importante de notre vie puisque nous sommes arrivés avec notre fille de quatre mois qui a grandi ici, que notre second enfant y est né, et que nous avons construit des amitiés, des habitudes, un quotidien.

Pour autant, je ne me suis jamais sentie réellement « chez moi » ici. Et je pense que ça a été toute la difficulté de l’expatriation. N’être plus jamais chez soi. Ni ici puisque ce n’est pas ma langue, pas ma culture, pas mon pays. Ni en France puisque nous n’y avons plus d’appartement, de travail, d’habitudes …

Mais voilà (enfin) venu le temps du retour.

L’été prochain nous rentrons en France, et c’est l’occasion de prendre des décisions importantes pour notre famille. Tant qu’à faire, autant prendre ce retour comme un nouveau départ, nous avons (plus ou moins) carte blanche pour organiser la vie que nous voulons. Oui mais voilà, ce n’est pas si facile.

Paris ou la province

Je n’ai jusque là jamais voulu entendre parler d’une autre ville que Paris, tant j’avais besoin de retrouver mon chez moi et nos amis. Et puis, à quelques mois du retour, en commençant à regarder les annonces immobilières et à imaginer notre vie future je me suis rendue compte que c’était plus compliqué que ce que j’avais en tête. Déjà parce que nous n’avons plus les moyens, avec deux enfants, de nous loger comme on le voudrait dans Paris. Nous devrions faire de grosses concessions, nous retrouver dans une petite surface, probablement sans charme, et dans un quartier qui ne nous plait pas. Pour payer ce « luxe » d’être dans Paris, nous devrons travailler beaucoup, passer du temps dans les transports, et j’ai une peur bleue de ne plus voir assez mes enfants. Car si c’est une priorité de retourner dans le monde du travail, c’en est une aussi de passer du temps avec eux, et de les voir réellement grandir et de leur offrir un cadre de vie tranquille. Et puis je crois que l’univers nous a envoyé un message pendant notre semaine de vacances parisiennes, avec un gros pic de pollution et avec une série de cambriolages dans notre petit immeuble airbnb.

Voilà voilà … donc forcément une fois qu’on a dressé ce tableau, on se dit que finalement la province c’est peut être pas si mal. Surtout qu’à écouter nos amis, ils ne vont pour la plupart pas faire long feu à Paris, eux non plus. Et vu le nombre d’articles de blog que je vois passer sur l’éternelle question : quitter ou non Paris, j’ai l’impression qu’on fait en effet bien de se la poser. Mais le deuxième problème, et non des moindres, est de trouver du travail dans une ville qui, quand même, nous fasse envie.

Pour le moment, nous visons Lyon. Pour plusieurs raisons, on s’y imagine heureux. Une grande ville mais moins chère et plus cool que Paris. Une maison de campagne familiale pas loin. Un peu d’amis et de famille dans le coin. Reste plus qu’à chercher et trouver un poste pour François (moi ça devrait être plus facile), mais ce n’est vraiment pas gagné.

Et changer notre quotidien

À tout cela s’ajoute l’inquiétude de l’énorme changement de vie qui nous attend.

Quand nous sommes arrivés ici, tout n’était qu’excitation. On savait que c’était une expérience avec un début et une fin, comme un grand voyage avec plein de choses à découvrir.

Là, en revanche, c’est un peu un retour à la réalité. J’ai toujours du mal à expliquer ce que c’est de vivre en expatriation. En fait, on est un peu à part de la « vraie vie », comme dans une bulle. Une bulle de français de l’étranger, avec un chemin déjà balisé à parcourir jusqu’à une date de fin donnée d’avance. On vit ici, tout en ayant constamment en tête que c’est de l’éphémère, et que la vrai vie c’est après, en France. Surtout pour moi qui ait arrêté de travailler.

Je ne sais pas à quoi va ressembler ma vie de maman qui travaille, car à tout cela s’ajoute la fin de mon congé parental. J’ai peur de l’organisation, que les enfants me manquent, que je leur manque, et puis j’ai peur de retrouver mes marques dans une nouvelle ville, une nouvelle fois. Je m’inquiète aussi de ne plus avoir les bons réflexes au boulot, de ne plus savoir faire, de ne plus supporter les contraintes … Il va falloir reprendre le train en marche. Trouver du boulot, un appartement, une école, une crèche. Rose va quitter le seul pays qu’elle connaisse et qui est le sien. Elle parle allemand, ses repères sont ici, son appartement, ses copains. Je sais bien qu’à son âge elle s’adaptera facilement, mais cela reste un gros chamboulement dans sa petite vie. Et nous aussi nous allons devoir dire au-revoir à nos amis, et à tous les avantages qu’offre la vie à Vienne. Nous allons réapprendre à vivre dans notre pays en somme, un pays dans lequel nous n’avons pas été parents.

Les prochains mois s’annoncent donc plein d’incertitudes, de changements mais aussi de joyeuse excitation.

toits paris

Et vous, vous vous êtes posés aussi ce genre de questions ?


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