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Le Soi blessé et le Graal 3

Publié le 12 février 2017 par Perceval

La question que Perceval n’a pas posée.

La première étape consiste à avoir le courage de regarder le roi ( le soi ) blessé. Il est le gardien du Graal, celui qui tient les eaux de la compassion et de la guérison; ce que le questionneur doit libérer pour que le « Gaste Pays » soit restauré.Conte du graal

Pour la plupart d'entre nous, il arrive un toujours un moment où nous sommes dans le « Gaste Pays » de l'esprit. Que ce soit en raison d'une blessure ancienne ou une nouvelle, notre terre ne fleurit plus, et la douleur abonde.

Il y a beaucoup de mythes qui traitent de cette « malédiction ». Avec le Graal, nous avons un mythe qui regarde avec courage la plaie et ne se préoccupe pas trop de la cause, seulement de ce qui se passe dans le moment présent.

La question n'est pas «Qu'est-ce qui vous est arrivé?" ou "Qui vous a fait cela ?"

La question - "Qu’est-ce qui vous fait mal?" - est plus profonde, plus effrayante.

 Il s’agit d’observer ce qui en moi est malade en ce moment, sans honte et avec compassion, c’est une tâche courageuse. Nous commençons à regarder en avant avec responsabilité, plutôt que vers l'arrière avec reproche. Il s’agit également d’apprendre à devenir le gardien du Graal.

La version de Perceval du mythe du Graal est avant tout l’histoire d'une occasion manquée pour se secourir. Si nous n'avons pas le courage de regarder nos blessures et de voir la désolation autour de nous, notre quête spirituelle va échouer. Lorsque je peux regarder l’homme blessé que je suis, et poser les questions qui commencent la guérison, je suis béni par la vision du Graal dévoilé, l'amour « sacré » du cœur profond , à ce moment, nourrit l'âme. Ce sont les leçons de nos blessures qui nous rendent forts.

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Nous avons généralement de la compassion à regarder les maux d'autrui et nous tentons de les aider si nous le pouvons. Se poser la question envers soi-même est plus difficile, et c’est le sens de ce mythe.

Il y a une peur profondément enracinée en nous( en particulier masculine ) de se poser ce genre de question ; ainsi Perceval n’ose pas poser « la question ». Pour contempler sa douleur, il faut la toucher, l'embrasser - afin de la guérir, mais il est beaucoup plus facile pour l’homme que je suis, de détourner le regard, et donc de refuser l'aventure.

Regarder l'intérieur? Le mythe, est à consulter … . Différentes versions donnent des raisons différentes de « l'échec » ( ce mot n’est pas approprié..)  de Perceval.

-   Perceval est simplement endormi avant qu'il ait pu poser la question: une trop forte occupation, un épuisement banal peut nous empêcher d’entreprendre cette recherche intérieure qui pourrait nous guérir.

-   Le chevalier tombe dans un état de transe – nous avons perdu la possibilité d’être conscient ( médicaments, addictions, distractions … ? ) de nos blessures.

-   Peut-être est-ce le Roi lui-même qui nous a placé dans cet état, parce que nous ne somme pas prêt, pour nous attaquer aux causes de notre « Gaste pays » intérieur. Peut-être devons-nous gagner un peu plus de sagesse, au travers d’autres défis … Il peut être dangereux de « toucher aux choses saintes, au dépourvu ... »

Sir Galahad
Dans la plupart des versions, lorsque le chevalier échoue dans la quête, il n'y a pas de blâme qui tombe sur lui. En effet, il n'a généralement même pas à savoir que le Graal était à portée de main. Nous ne savons pas, quand dans notre vie, nous allons devoir saisir notre chance… ( Voir évangiles … Le voleur qu'on attend pas ... ) ..

Peut-être, est-ce au moment où nous entrons dans un « gaste pays » intérieur , que notre âme ( psyché) peut comprendre ce signe qui indique que nous sommes près du Graal? Peut-être, est-ce là, la chance de la «  douleur » que de nous signifier l’état de la Quête…?

Il est dit à Perceval : : " Dans votre jeunesse, vous avez courtisé la douleur ... Vous allez, maintenant prendre soin d’elle."

Le thème de la douleur revient continuellement à travers les mythes du Graal », c’est la récurrence persistante dans ces histoires d'une jeune fille qui pleure et la cause de la douleur n’est jamais claire. La Quête du Graal, n’est pas une épopée remplie de fait d’armes. Chaque obstacle est un coup dur pour l'ego, le cœur ou l'âme. Chaque tâche entreprise dans la recherche de l’éveil spirituel nous transforme dans la profondeur même de notre être.

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perceval spiritualite
début de la Quête ( temps qui semble heureux…), les chevaliers entrent dans la forêt en son point le plus sombre, le plus mystérieux, parce que ce qui était connu, jusqu’à présent, n’était pas de toute le lieu de la source spirituelle. Sur notre propre quête de la guérison, il nous faut regarder ce que nous n’avions pas exploré auparavant. Nous sommes chacun le roi blessé. Nous devons avoir le courage d'exposer nos blessures afin qu’elles soient purifiées et guéries. Et nous sommes Perceval. Avoir la même compassion pour les autres, que pour soi-même. Nous devons demeurer dans le château du « soi » blessé, un lieu où la compassion rejoint le courage, et où les douces eaux du Graal nous sont accordées.

La quête du Graal n'est pas une quête pour gagner l'Amour, mais une quête pour être capable de donner de l'amour. Tel est le message de la coupe du Graal. Un Graal peut contenir de l'eau qu'on y verse, mais ne la détient que pour à nouveau être cédée. Nous bénéficions du Graal, la guérison, et nous la distribuons à la terre abîmée et qui menace toute la création …

Cherchez le Graal en nous, et en faire profitez, ceux qui autour de nous en ont besoin. Le « Gaste Pays » sera transformé par notre courage et notre amour.


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