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L'Arbre du pays Toraja de Philippe Claudel, un bel hommage à un ami disparu

Publié le 03 mars 2017 par Aniouchka

Comme survivre à la perte d'un être cher ? Comment perpétuer son souvenir malgré l'absence ? Dans L'Arbre du pays Toraja, Philippe Claudel livre un texte intime et beau en hommage à son ami.


L'Arbre du pays Toraja de Philippe Claudel, un bel hommage à un ami disparu
Quatrième de couverture : "Qu'est ce que c'est les vivants ? A première vue, tout n'est qu'évidence. Etre avec les vivants. Etre dans la vie. Mais qu'est-ce que cela signifie, profondément, être vivant ?"
Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami. Cette disparition l'amène à plonger en lui-même et à réfléchir sur la place que les absents occupent dans notre existence. Entre présent et passé, dans la mémoire des visages chers et l'éblouissement d'un nouvel amour, L'Arbre du pays Toraja célèbre sensuellement les promesses de la vie.
Mon avis : Lors d'un voyage en Indonésie, Philippe Claudel découvre une des coutumes funéraires du peuple Toraja. Si un nourrisson vient à mourir, son petit corps est déposé dans une cavité creusée à même le tronc d'un arbre. Avec le temps, l'arbre se referme sur l'enfant et l'élève vers les cieux, le faisant grandir au fur et à mesure de sa croissance. 
De retour en France, Philippe Claudel apprend qu'Eugène, son meilleur ami, souffre d'un cancer. "Un cancer ordinaire, un débutant qui plus est", le rassure-t-il. Moins d'un an plus tard, c'est ce débutant qui a emporté Eugène.
C'est cette terrible nouvelle qui donne le point de départ de L'Arbre du pays Toraja. Dans ce monologue introspectif, Philippe Claudel s'interroge sur la mort et la déliquescence du corps qui vieillit et emporte les êtres. Il invoque ses amis disparus et, comme l'arbre des Toraja, fait perdurer leur existence dans ses souvenirs.
Le texte devient le lieu de notre amitié. Eugène est là, dans les pages, les lignes, ou entre elles. Le récit est sa chambre plutôt que son tombeau.

J'ai lu d'une traite ce texte personnel et touchant sur les morts et les vivants. Je me suis laissée emporter par les mots de l'auteur, ces mots spontanés écrits au gré des souvenirs, des morceaux de vie racontés avec toute la tendresse dont peut être capable un homme qui aime. L'Arbre du pays Toraja est un bel hommage de Philippe Claudel à son ami, à la littérature, au cinéma, à l'amitié, à l'amour. A la vie, en somme.
Le livre : L'Arbre du pays Toraja de Philippe Claudel Editions Le Livre de Poche (2017), 209 pages Publié initialement aux éditions Stock en 2016.
Je remercie les éditions Le Livre de Poche pour cette lecture.

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