Magazine Journal intime

Soleil, douce brise, desserts et ... disqueuse

Publié le 25 juin 2008 par Anaïs Valente
Lundi dernier, Miss Météo annonçait un temps superbe, moins chaud que la veille (ouf trois fois ouf, on est en Gelbique, non mais), soleil et légère brise (pas les bourrasques de la veille qui m’ont fait craindre toute la sainte journée que mon parasol allait quitter ma terrasse pour d’autres cieux).
Je décide donc, de façon impromptue, de prendre congé après-midi, afin d’aller transater, bronzer, somnoler (et lire, si vraiment j’en ai l’énergie).
Retour au bercail à 12h30, bikini, assiette froide, petite bouffe et lecture.  Mmmmmmmmmh, c’est booooooooon.  Je m’endormirais presque, là, à à peine 14 heures.  Même pas honte.
Soudain, un bruit horrible me transperce les tympans.  Une disqueuse (ou un monstre du même acabit, j’y connais rien en outils moi, sauf que ça fait zzzzzzzzzzzzzzzzzziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiwwwwwwwwwwwwww zziiiiiiiwwwwwwwww zzzzzzzzziw ziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiw à plus de 170 décibels au bas mot) se met en marche.  On dirait un essaim d’abeilles mutantes de 20 cm de haut, dont la reine aurait la taille d’une maison.  Ou un serpent siffleur transgénique à la langue enflée.  Mais ce n’est que mon voisin du dessous qui utilise sa disqueuse.  J’aurais dû m’en douter.  Il doit avoir un sixième sens pour disquer lorsque je suis en congé.  Ou un espion au bureau qui l’informe de mon emploi du temps.  J’en suis sûre.  Je ne vois aucune autre explication.  Et non, je ne suis pas parano.
Mon voisin a donc décidé de refaire sa terrasse durant le demi-jour où je prends congé.  En bois ou en carrelage, je l’ignore, mais ça fait un boucan de tous les djaaaap’.  Faut dire qu’il fait sa terrasse depuis six mois, mon voisin, et il en a au bas mot encore pour six autres mois, donc j’aurais dû m’en douter.
J’aurais dû m’en douter.
J’hésite entre lancer quelques macarons en guise de représailles (il m’en reste, mais quel gaspillage) ou appeler la police pour tapage diurne (comment ça, ça n’existe pas ?), mais je dois me rendre à l’évidence : voisin chéri à totalement le droit de rénover sa terrasse pour la transformer en havre de paix, tout en polluant sonorement mon havre de paix à moi, qui ne suis qu’une célibataire aigrie intolérante chiante râleuse et vieille fille.  
Et de toutes façons, tel un Mac Gyver des temps modernes, je suis équipée pour lutter.  Je vais donc chercher des bouchons d’oreilles (genre de boules quies - oui, ça s’écrit ainsi et non cuillès, dingue non ? - modernes et vertes - enfin vertes neuves, ensuite ça vire au jaune caca d’oreille) que je m’enfonce vigoureusement jusqu’au marteau et à l’enclume (private joke pour Fanfan).  Impression désagréable de faire de la plongée sous-marine.  Mais silence et quiétude, ou presque.
Alléluia.
Bien évidemment, toutes les deux minutes, j’enlève les bouchons pour voir (enfin, pour entendre), si le bruit est fini.  Il est fini.  Je dépose mes bouchons.  Il recommence.  Je remets mes bouchons.  Et ainsi de suite...  Quelle quiétude ma bonne Dame.
Argh, soudain, je réalise que je dois péter (zavez vu, je vous prépare psychologiquement à la série flatulences, qui devrait commencer bientôt, si tout se passe comme prévu).  Mais comment être sûre que je serai silencieuse (à défaut d’inodorante), alors que mes oreilles sont bouchées ?  Cruel dilemme.  Oh, tant pis, de toute façon y’a la disqueuse qui bosse.  Je prends le risque.  Si réaction il y a, je ne l’entendrai pas.
Je n’entends donc plus rien.  Tout pourrait être presque parfait, comme j’en ai rêvé, s’il n’y avait pas cette poussière qui fait éternuer, tousser, cracher et asthmer (l’académie française devrait ajouter ce verbe au dictionnaire je trouve).  Passque la poussière monte.  Et au-dessus de la poussière, ben y’a moi.  Youpie.  J’ai bien un masque acheté lors de mes derniers projets de peinture, mis durant 21 secondes, puis enlevé car trop chaud, mais je n’en ai pas envie.
Je braverai le bruit et la poussière sans rechigner, avec mes bouchons vert-jaune cérumen.
En 34 secondes, me voilà couverte d’une couche de poussière grise.  Ou beige.  Voilà, dans six mois je mourrai dans d’atroces souffrances liées à la silicose version 2008.  Mes poumons seront des crayats noirauds, ma trachée se rétrécira comme peau de chagrin et j’agoniserai durant deux jours et sept heures, en toussant un magma gris.  Ou beige.
Bon, je vais prendre une douche avant d’entamer ma longue et pénible maladie, histoire de me décrasser pour être propre quand les croque-morts et les fossoyeurs arriveront.
Vivement demain que j’aille bosser, tiens.

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