Magazine Journal intime

H comme Helbert Marie

Publié le 09 juin 2017 par Christinedb

Je vous propose un autre article publié la première fois en 2005. J’avais été bouleversée lorsque j’avais fait la connaissance de Marie.

Louis XIV gouverne seul depuis presque 36 ans lorsque Marie Helbert épouse Pierre Jamme à Gatines en Anjou (Mayenne actuelle). « Le vingt-huitième jour de janvier mil six cent quatre vingt dix sept ont reçu dans l’église de Gastines par nous curé la bénédiction nuptiale……. Pierre Jamme fils de Michel Jamme et Julienne Valle ses père et mère de la paroisse de Cuillé d’une part et Marie HELBERT fille de défunt André Helbert et de Jeanne Bois de cette paroisse d’autre part présents ont été Michel Jamme père de l’époux, Julienne Valle la mère, Louis Bois …  , oncle maternel de l’épouse, Jeanne BOIS mère….Maitre Jascques Perrin notaire .. et plusieursautres qui ont déclaré ne savoir signer »
Elle est âgée d’environ 20 ans.
Son premier enfant Marie naît en Février 1698, mais décède 7 mois plus tard, puis vient une autre Marie en 1700, ensuite Jean naît en février 1701, mais qui ne vit qu’un mois et demi, puis Julienne née en mars 1703 qui meurt en avril de la même année, ensuite une autre Julienne en juillet 1704 qui s’éteint 10 jours plus tard. En 1705, son mari engrosse, une certaine Jeanne dont il aura un fils né en décembre 1705.
Marie, elle, accouche une nouvelle fois d’une petite Perrine  en novembre 1706 qui ne vit que jusque fin décembre.
Marie a déjà mis six enfants au monde, mais seule une fille est toujours en vie, et son mari décède en février 1707, peut être à cause de l’épidémie de « disenterie contagieuse » qui a eu lieu dans la région comme en témoigne le curé de Lassay (-les chateaux en Mayenne): « cette année mil sept cent sept est remarquable par la dysenterie contagieuse qui fist mourir en cette seule paroisse prez de cent personnes plus que l’ordinaire des autres années. Les trois estés derniers avaient été trés chauds et secs et les hivers sans gelées ni froidures. On ne peut dire que les fruits ayent causez cette maladie parce que jamais il n’en fut si peu en ces cantons icy ou ils manquèrent absolument ce mal commencea dez les derniers jours du mois d’aoust et n’a point fini en cette paroisse que vers le vingt décembre, je dis dans cette paroisse car il continue encore dans les voisines. presque tous ceux qui ont été attaquez en sont morts et très peu en sont echapez, quelques uns n’ont duré que deux jours et ordinairement ne passaient pas le huit rien ne leur passait l’estomach, il leur prenoit un hoquet, avec des coliques effroyables qui les emportaient, leur corps paroissait noir ou vergenté après leur mort, dans les vomissements presque tous jetaient des vers. Comme le bas Anjou, la haute Bretagne et le bas Mayne étoient affligés de cette facheuse maladie par dessus les autres provinces, sa majesté qui en fut informée voulut bien nous assister et faire préparer des remèdes qui nous furent envoyés par le canal des intendans, mayenne en eu six cent prises pour son distrait(?) qui furent distribuez gratis aux pauvres… »

Marie se remarie le 30 janvier 1709 avec Pierre Plancheneau et les grossesses reprennent… Jeanne naît et décède le 26 juin 1710, puis Pierre né en septembre 1711 vit 1 an et demi, ensuite Jacques qui ne vit que 6 jours en novembre 1712. Pierre, Marie Renée, Marie Perrine et enfin Pierre naîtront en 1714, 1715, 1716 et 1719 et ne survivront qu’entre 6 jours et 1 an et demi….

Marie aura eu 13 enfants et peut-être quelques fausses-couches avec deux maris en 21 ans… et seule Marie (arrière grand-mère de Paul) survivra et aura elle 15 enfants (dont 8 décéderont avant l’âge de 4 ans)…
Je perds la trace de Marie en 1727, elle a environ 50 ans.

Bien sûr au début du 18e siècle, on sait qu’un enfant sur 4 mourait avant l’âge d’un an à cause de malformations, d’accidents de grossesse, de coups de froid, de coliques, de fièvres, d’épidémies, de tétanos, ou d’un sevrage trop brutal. Et en général seul un enfant sur deux arrivait à l’adolescence. Et il paraît qu’en ces temps là on ne s’attachait pas au nourrissons, on les baptisait le plus vite possible pour assurer leur salut puis on s’en remettait à Dieu!
Mais même dans une période aussi difficile, j’ai du mal à imaginer, qu’une femme puisse être insensible à la douleur de perdre 12 enfants!

Généalogie de Marie


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