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Constance Chlore | [L’été n’en finit plus]

Publié le 05 juillet 2017 par Angèle Paoli

[L'ÉTÉ N'EN FINIT PLUS] L' été n'en finit plusLongues tiges mauves qui m'atteignent aux genoux ; mouvants des lumières des chemins éclairent l'épreuve en sa faim perpétuelle. La vie sonne l'indéchiffrable au visage.J'entre avec précaution Constance Chlore, " La diagonale de l'animal ", II,
Constance Chlore |  [L’été n’en finit plus]
lecture poétique de Constance Chlore
29 juin 2017, Citadelle de Bastia, piazza Santa Croce
Ph. angelepaoli

Silencieuses baies rouges, noires Pétales colorés
Partout : tes pas.
Dans une végétation sans air : je cherche un nu de lumière
L'ombre pleine de jambes me frappe au visage
Avancer, avancer à grands coups de respiration
Brusquement ce fut la fièvre
Des yeux étincelaient dans l'herbe haute
Ondulante et mystérieuse
Alors commença l'ascension sur un étroit sentier
Les herbes s'étendaient en eaux sources, en eaux fleuves, en grandes
eaux transporteuses de flux, remous assourdissants
Glissades À toute vitesse Le sang fit le tour de tout mon corps
Pour oublier ton nom au mien mêlé
Pour endormir ma fièvre
Je n'ai rien vu
Non
Je n'ai rien vu
J'ai senti tant de mouvements
Me creusant
Me vidant
Tant de plaisir.
Écoute Écoute à l'Est Écoute
Quelques lampes allument encore ce que la digue retient
Seule devant les eaux
Les ombres rapides du vent Scrutent ce que je ne peux plus voir :
Tu cherches ma bouche avec ton œil profond.

Voir est plus prudent que toucher
Voir est déjà te toucher
Dans la mâchoire et l'œil
Le soleil couve, habillé de mains.


L'Alphabet plutôt que rien, poèmes, Éditions Éoliennes, Bastia, 2017, pp. 25-26.
Constance Chlore |  [L’été n’en finit plus]


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