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609 – Des vies pourquoi ?

Publié le 02 octobre 2017 par Stiop

Vie… ? C’est probablement une question existentielle ou philosophique que ces personnes ne se posent pas. Ces personnes sont pourtant nombreuses et portent bien leur nom, elles ne sont rien, elles ne sont  : personne. Des ombres. Elles tuent, elles mutilent, elles ôtent la vie d’innocents au nom d’une spiritualité barbare ou au nom d’un culte dont le sens précieux et humaniste aurait été déformé.

D’habitude, je m’applique, je fais en sorte de faire de belles phrases, des tournures, des liaisons, mais là, j’ai juste envie de tailler ces lignes au couteau, de les défigurer à l’arme automatique, de les éviscérer de colère, de les désincarner.

Dans une salle de spectacle, un stade, un bord de mer, un pont, une rue, une terrasse, des marches d’escalier, la vie s’arrête. Arrêtée par un fanatique qui a décidé de mettre un terme au fonctionnement de ton cœur par la grâce morbide d’une arme ou d’une camionnette. Ils ont quoi dans la tête les assassins ?

Difficile à dire. Ceux qui ne se suicident pas sont soit tués, soit muets. Difficile de dialoguer avec un cadavre ou avec quelqu’un d’emmuré dans son obscurité mentale.

Lumières éteintes et bougies de recueillement, des prières, des pensées, des doutes, des craintes. Et des questions ?

Et les victimes, qu’avaient-elles à se reprocher ? A Marseille, hier, une élève infirmière et sa cousine en Médecine, des trajectoires destinées à sauver des vies, tailladées à mort par ce « personne », c’est quoi la vie pour ce putain d’enfoiré ? Un petit jeu, un hasard, une préméditation vouée à un terme, pas grand chose ?

Que disent les religions de cela ? Quel message en retirer ? Quelle souffrance aussi abjecte mérite pardon ? Et on dit quoi aux proches ? Les médias se souviennent plus des meurtriers que des victimes, les Merah, Kouachi, Breivik, Abdeslam…, toutes ces ordures sont tellement plus citées que celles et ceux qui ont subi leur indifférence macabre lorsqu’ils les ont privé de leur bien le plus intime, celui d’être en vie.

Au plus profond de mes convictions, et depuis toujours, je ne suis pas favorable à la peine de mort qui non seulement ne rend pas la vie aux personnes assassinées, mais qui nous renvoie à un statut identique à celui de l’assassin. Je n’ai pas changé d’avis.

C’est probablement une question existentielle ou philosophique que je me pose, qui me hante, me ronge, m’assombrit, me fait baisser les yeux et m’invite même un instant à les fermer, comme celles et ceux qui sont tombés. Je plonge dans la nuit, je ne vous accompagne pas dans votre terrible voyage au cours duquel vous emportez avec vous une part d’humanité.

Je me recueille.

Couteau


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