Magazine Journal intime

Dédicace souvenir

Publié le 30 juin 2008 par Beatrice29
Pour ceux qui rêvent d'argent et de gloire, l'écriture est un dangereux mirage. Pour
les autres, c'est le miracle qui permet d'ajouter de la vie à la vie. Il ne faut pas se priver de ce bonheur.

Ces phrases ont été écrites sur mon cahier de poèmes par mon prof de français lorsque j'étais en première, il y a... trop longtemps. Ce prof, je l'adorais. Jamais aucun prof ne m'aura autant passionnée, enthousiasmée. Avec lui, j'ai appris à apprécier les textes littéraires, à les comprendre, à les interpréter et surtout à me les approprier. A l'époque, j'écrivais beaucoup de "poèmes". Je mets de guillemets parce que, malgré tout, ce n'était pas de la grande poésie et je ne pense pas que ça avait la profondeur que je voulais bien imaginer. Chaque jour, ou presque, j'écrivais un texte et je croyais dur comme fer que je pourrais devenir écrivain... Je m'étais donc dit, non sans une certaine part d'outrecuidance, que mes textes pourraient intéresser ce prof et qu'il me dirait à quel point j'étais géniale. J'aurais bien aimé l'impressionner parce que lorsque j'aime bien les gens, je ressens souvent ce besoin de les impressionner,  convaincue (en un seul mot siouplait) que je suis de ne pas être à la hauteur. J'aurais donc aimé qu'il trouve en moi un futur Baudelaire, au féminin. C'est beau la jeunesse quand même ! J'ai donc remis à mon prof mon cahier de poèmes et je lui ai demandé s'il aurait la courtoisie de me dire ce qu'il en pensait. Il a accepté. Quelques jours après, il me l'a rendu, sans un mot... et j'ai simplement trouvé cette "dédicace" sur la page de garde.
Mon interprétation sur le moment : "C'est bien, petite, continue à te faire plaisir, tu ne fais de mal à personne, mais n'aie aucune illusion, ce que tu écris ne vaut rien." Autant dire que j'ai commencé à douter qu'un jour je pourrais être écrivain... et puis, de toute façon, c'est pas avec des poèmes qu'on fait fortune, hein... A posteriori, je me dis qu'il avait raison. On n'écrit pas pour faire fortune ni pour être connu. Quand on aime sincèrement écrire, on écrit, quoiqu'il arrive, qu'on ait des lecteurs ou non. Des dizaines de textes sont restés dans mes armoires sans jamais être lus mais peu importe. J'ai aimé les écrire. Ils sont un peu de moi, des instantanés de ma vie.
Lorsque j'écris sur ce blog, c'est un peu pareil, à la différence près que j'ai quelques lecteurs, en général bienveillants. Il est vrai que ça motive mais écrire reste un besoin et un plaisir... J'aimerais trouver de nouvelles phrases et même de nouveaux mots pour dire ce que je n'ai as encore su dire, pour exprimer ce qui se terre au fond de moi et, comme un chercheur d'or, je poursuis ma quête alignant jour après jour les lettres et les mots afin de parvenir peut-être un jour au coeur de moi-même.

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