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LES ORAGEUX (inédit) 1 - Calme apparent

Publié le 18 novembre 2017 par Yannbourven

Nous tenons à nos maîtres, sans citations.Brisures bien senties, calme apparent.
Nous tenons fermement à nos ancêtres,créateurs de prestige. Je ne suis qu’un presque-vivant. C’est elle qui se ramène, c’est la tempête mentale dont tu foutais tant !
Je soudoie l’Orage bien vivace, lui le marcheur honni par le nord, afin qu’il me suive à jamais, qu’il me filme tel le drone spontané, qu’il assiste impuissant à ma dérive. Car je me perds dans les rues sur-moites, je ne pense qu’à me perdre, je ne pense qu’à l’éloignement systématique. Mais que cherches-tu ? me demande la femme métisse qui se penche sur mes jambes déjà lourdes.Je garde l’espoir de fuir une bonne fois pour toutes ce delirium-tremens qui se dessèche dans ma chambre assourdissante, d'autres questions ?
Je lui ai bavé les mots purulents, à cette femme blessée, et même que je les ai tatoués sur ces genoux rougis. Ses jambes se sont infectées. On dit même qu'elle trimballe son cul-de-jatte dans les rues trempées d'aujourd'hui. Les ans se colleront à ses lèvres pétrifiées par le ressentiment.J’ai estomaqué le brave filet de bave tant attendu, une rivière polluée qui serpente sur des parquets je-vais-choir. Tu me varies, sacerdoce !
Et comme d’habitude j’avale des sucreries de dents arrachées.Ah ! ce cul vif et alerte, qui se tend d’un coup sec pour s’adresser sans trac à la Lune avorteuse !Mimant rouge le monde, le monde barbelé entre mes tempes, que je me batte ! (C’est ce que j’imagine entre deux assoupissements) Je me relâche ! Arrière, délirante !Tu me varies, sacerdoce !
Les sabres enfoncés, ne dis surtout pas dans mon cœur ou je t'arrache la langue, fieffée sentimentale ! C’est bon, tu peux te relever bandante cambrure ! Marche arrière ou j’exulte ! (C’est ce que j’imagine entre deux rêves noirs), ou j’exécute le passé. Je me reboutonne. Pars m'encrapuler...
Nous tenons à nos maîtres, sans citations.Brisures bien senties, calme apparent.

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