Magazine Humeur

Le journal du professeur Blequin (2)

Publié le 26 novembre 2017 par Legraoully @LeGraoullyOff

Vendredi 24 novembre

10h : Dans une médiathèque, je me connecte sur un poste informatique. Un homme, sensiblement plus âgé que moi, est assis à côté de moi et semble avoir des problèmes avec le poste qu’il occupe, mais au lieu d’aller s’adresser aux responsables de l’établissement comme le bon sens élémentaire le lui aurait indiqué, il préfère s’adresser à moi ! Comme si j’étais censé savoir mieux que lui comment fonctionne un ordinateur qui n’est pas à moi ! Encore un qui a vu trop de films où les jeunes de ma génération sont tous experts en informatique : ça me rappelle la fois où une dame, qui faisait une enquête par téléphone sur les habitudes des jeunes, m’avait demandé si je pensais à mettre des genouillères pour faire du skateboard SANS MÊME DEMANDER PREALABLEMENT SI JE FAISAIS SEULEMENT DU SKATE ! Je vous jure que c’est vrai ! Ces préjugés sur les jeunes me rendent malade !

Le journal du professeur Blequin (2)
Camus par votre serviteur

Samedi 25 novembre

10h30 : A l’occasion d’une exposition collective, je revois une connaissance dont j’ignorais, jusqu’alors, l’activité picturale : elle s’est spécialisée dans la représentation des astres, étoiles, nébuleuses… J’envie un peu ceux qui arrivent à observer le ciel étoilé sans éprouver d’angoisse : j’avoue que je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur que les étoiles me tombent sur la tête ! A votre avis, combien sommes-nous dans ce cas ? Sûrement plus qu’on ne le pense : l’immense majorité des Occidentaux d’aujourd’hui a vu le jour dans de grandes villes où la parfaite vision du ciel nocturne, même par temps dégagé, est rendue impossible à cause de l’éclairage public, de sorte que nous sommes habitués dès notre plus jeune âge à un ciel nocturne opaque et que donc, une voute céleste constellée d’étoiles inquiète comme tout phénomène inhabituel… Je repense à cette phrase de Camus : « C’est le temps des grandes villes. On a amputé le monde d’une partie de sa vérité, de ce qui fait sa permanence et son équilibre : la nature, la mer, etc. »

Dimanche 26 novembre

12h45 : Je lis une interview d’un dignitaire de La France Insoumise qui, devant l’interdiction de chéquier dont le Front National a fait l’objet, rappelle qu’il est un farouche opposant au FN « MAIS » affirme qu’il refuse que les banques dictent leurs lois au jeu politique… Et voilà ! La Société Générale a fait un cadeau en or massif à Marine Le Pen, à savoir un argument en béton armé pour se poser en victime du « système » ! Et déjà les mélenchonistes tombent pieds et poings liés dans le piège en se croyant obligés de prendre la défense d’un parti qui veut leur faire la peau, tels des moutons qui défendraient le loup ! Vous pensez que la banque n’a fait qu’agir comme avec n’importe quel client ? Pas sûr : quand on sait que le programme du FN, loin de défendre les classes populaires, ferait passer Macron pour un gauchiste illuminé, on se dit que les banquiers ont probablement bien compris que Marine Le Pen travaillait pour eux et qu’ils avaient tout intérêt à servir sa propagande… Vous trouvez cette théorie farfelue ? Je vous réponds : pas plus que celle de la « fatwa financière » soutenue par la chienne de Buchenwald !

Le journal du professeur Blequin (2)


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