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La banshee est de retour

Publié le 14 mars 2018 par Claudel
La banshee est de retourBientôt la Saint-Patrick, le 17 mars. Pendant cinquante ans, ce jour-là, cette fête-là, ce saint-là, cette référence-là à l’Irlande m’étaient complètement indifférents. Parce que ma mère fredonnait à l’occasion When Irish Eyes Smiling, tout comme elle fredonnait bien d’autres airs qui n’avaient rien à voir avec l’Irlande, oui je savais qu’on avait du sang « vert » dans nos veines, mais sans plus. Un huitième de sang irlandais, c'est quoi?
Et puis en 2004, je parcourus le cahier-livre de ma grand-tante et c’était parti, j’allais écrire l’histoire de Bridget et de Denis, mes arrière-arrière-grands-parents.
Il aura fallu sept ans pour qu’un éditeur s’y intéresse.
En 2015, parution du deuxième tome.
En 2016 : présentation du dernier tome. Refus. Deux révisions. Deux refus.
En 2017 : présentation à huit éditeurs : quatre refus, quatre sans réponse.
J’ai décroché. J’ai renoncé. J’ai attendu. J'ai continué d'accumuler les titres, j'en suis bien à une cinquantaine sans qu'aucun ne me satisfasse complètement. J’ai fait autre chose parce que j’ai quand même une vie! La Saint-Patrick me ramène le troisième tome qui me hante comme une banshee. La nuit, les dieux de la lune me tiennent éveillée et m’assaillent de phrases. Des phrases, oui, mais pas l’ombre d’une petite idée de restructuration ou d’intrigue enlevante qui satisferait un éditeur. Ni de titre qui tient plus qu’une aube.
Me faudra-t-il attendre encore sept ans?
Ce huitième de sang irlandais m’a-t-il rendue entêtée? Comme une histoire tissée depuis cinq générations et qui ne me sortira pas de la tête tant qu’elle ne sera pas inscrite dans un livre?


L’auteure qui a besoin d’aide

On dit souvent aux auteurs de s’adresser à la bonne maison d’édition pour publier leur-s manuscrit-s.
Il n’est pas si facile de dénicher le bon créneau éditorial, surtout que les jeunes maisons d’édition recherchent un style différent, une voix nouvelle à la langue familière, une structure comme dans une recette déconstruite, bref rien qui colle à mon roman. Et les autres, ceux qu’on affuble du terme de généralistes comme s’il ne publiaient pas de la « vraie » littérature, eh bien à ceux-là, mon manuscrit ne semble pas leur convenir non plus!
Plusieurs auteurs offrent des ateliers d’écriture. Plusieurs entreprises également. Mais si on peut connaitre les spécialités de ces dernières : science-fiction, carnet, roman; si on trouve leurs procédés : exercices, lectures de texte; et si on peut savoir quelle clientèle ils visent : débutant, professionnel, il est plus difficile de trouver la personne ou l’entreprise qui collera à notre style, qui répondra à des questions non pas générales, mais bien précises, non pas des théories, mais des exemples applicables à mon manuscrit.À la suggestion d’un éditeur, j’ai cherché qui, dans l’association des auteurs dont je fais partie, pourrait m’aider, avec qui je pourrais travailler. Quel auteur.e écrit le même genre de roman que moi? Je devrais lancer un appel à tous parce que je n’ai pas trouvé qui saurait vraiment m'accompagner dans une nouvelle version.
Et finalement, il me semble que ce n’est pas un auteur qu’il me faut, tout publié, tout pédagogue soit-il, c’est un.e mentor. Comme un directeur littéraire ou une directrice littéraire. Indépendant ou non. Je ne lui demande pas de m’assurer de la publication, mais presque.


Autres possibilités

L’agence Alinea: j’ai connu Marie-Paule Villeneuve quand elle travaillait au journal La terre de chez-nous, j’ai lu et aimé tous ses livres. Elle m’avait fait confiance pour la rédaction des reportages. Mais je ne me décide pas. Méandres de mon hésitation : 1- le site de l’agence n’a même pas de nom de domaine, le site n’a pas changé depuis sa création 2- je trouve bizarre que le nom de son agence se retrouve dans le site des éditeurs réunis/JCL 3- si Alinéa m’aidait, mon manuscrit aurait-il plus de chance chez cet éditeur qui a déjà refusé mon manuscrit?
L’Uneq offre un service de parrainage, mais le candidat ne doit pas avoir publié plus d’un ouvrage, ce qui n’est pas mon cas.
Le camp littéraire Félix : bien tentant, mais je n’ai pas envie de passer une semaine en compagnie d’autres auteurs, et de parler d’autres manuscrits. Donc, ce serait du mentorat personnel. Pour cela, il faut écrire à la direction.
Il y a aussi Mini-génie dans les Laurentides, Le pigeon décoiffé à Québec et Montréal.
Vais-je tous les contacter? Tous les essayer?

L’auto-édition ou le compte d’auteur

Il y aurait éditions Veritas, les éditeurs associés, Bouquibec et plusieurs autres.
Mais, encore un, mais, toujours un mais.
Ce n’est pas ce que je veux. Je ne veux plus/pas m’engager dans la promotion, dans la distribution, m’assoir derrière une table dans tous les salons petits et grands, le sourire figé et la plume en attente.
Et puis pourquoi passerais-je par ces entreprises quand j’ai un certain talent de graphiste : je suis capable de monter le livre, d’aller chercher l’ISBN (c’est gratuit), de le préparer pour un imprimeur. Je connais Gauvin à Gatineau ou Caïus à Montréal. Je peux être ma propre éditrice. Je l’ai déjà été. Surtout qu’aujourd’hui, on peut faire imprimer à l’unité. Cinquante livres me satisferaient amplement. Je ne sais pas éditer des e-pub, mais un pdf, oui.
Sauf qu’il ne serait pas en librairie, n’aurait que la seule visibilité et promotion que je ferais. Mais quand on y pense, certains livres publiés chez certains éditeurs n’ont guère plus de visibilité.
Banshee, quelle mort m’annonces-tu depuis tant de temps?
Pourquoi ne me laisses-tu pas tranquille? 

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