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La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-

Publié le 09 avril 2018 par Perceval
En Grande Bretagne, le poète Tennyson, reconnaît avoir été fasciné enfant par la lecture du texte de Malory, Le Morte d’Arthur, et met le monde arthurien à l’honneur dans ses poèmes… En France, on semble manifester encore de la méfiance envers une tradition littéraire très imprégnée de merveilleux….

Dès la fin du XIXe s. commencent à paraître des versions pour enfants : celle de Sir James Knowles, intitulée The story of King Arthur, publiée en 1862 est probablement la première ; elle dispute ce titre à la version américaine de Sidney Lanier, The Boys’ King Arthur, parue à New York en 1880.

&j.getContext;Mais il faut compter aussi avec King Arthur and his Knights of the Round Table, d’Henry Frith, une version anglaise expurgée, publiée en 1884, ainsi qu’avec The book of King Arthur and his Noble Knights, publiée à Londres en 1900 par Mary Macleod.La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-King-Arthur His-Knights 1923A signaler enfin, la réécriture burlesque de l’auteur-illustrateur américain Howard Pyle, King Arthur and his Noble Knights, une version en quatre volumes commencée en 1903. Les jeunes Anglo-saxons sont donc baignés très tôt dans un imaginaire arthurien qui semble exciter l’imagination d’écrivains talentueux.La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-

En conséquence, les chevaliers arthuriens que nous rencontrons au XXe s. dans la littérature pour la jeunesse en France nous sont bien souvent parvenus via l’Angleterre et les États-Unis.

La première trace d’un roman arthurien pour enfants date approximativement de 1911, où l’on trouve un Roi Arthur dans la collection « Les livres roses pour la jeunesse » des éditions Larousse.

Après la seconde guerre guerre mondiale, quelques versions de romans arthuriens se rattachent encore à l’austère tradition universitaire. C’est le cas, par exemple, du volume signé Jacques Boulenger en 1922, qui sera longtemps réédité dans des collections enfantines, parfois avec des illustrations pleines de fraîcheur, comme c’est le cas en 1948, chez Mame, avec des images d’Albert Uriet, et qui ne brille ni par la fantaisie ni par la légèreté du style

La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-
Les-Chevaliers-de-la-Table-ronde - Albert-Uriet
La littérature arthurienne au XIXe et XXe s. -3/3-
LA-JEUNESSE-DE-LANCELOT-DU-LAC 1946


 

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Puis, paraissent des versions très allégées, illustrées, remaniées.

Certaines sont de « pures » productions françaises, comme La Grande nuit de Merlin de Samivel publié en 1943 ;

La Jeunesse de Lancelot du Lac, de Noël Dufourt, daté de 1946 ;

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Contes et légendes du roi Artus : L’enfance de Merlin de Claude Sylvain parue en 1947 chez Gautier Languereau ;

La Légende de Merlin l’enchanteur, texte du prolifique Jean Sabran publié par les éditions G.P.

En 1951 ; Les Contes de la Table Ronde d’Andrée Deflassieux-Fitreman en 1955 ; Les Chevaliers de la Table Ronde de Clément Borgal en 1961 ; ou encore un Lancelot du Lac adapté par Jacqueline Le Page en 1962.

Mais l’apport décisif à cette renaissance arthurienne dans le livre pour enfants vient du monde anglo-saxon.

L’album Les Chevaliers de la Table Ronde paru en France en 1957, est une transposition du film de Richard Thorpe, premier film en cinémascope de la MGM ( inspiré lui-même du texte de Malory, popularisé par la version de Steinbeck de 1952) qui connaît un succès international. Cette version évacue tout le merveilleux de la geste arthurienne pour ne retenir qu’un pragmatique question de succession et de pouvoir.

A lire, ..!

Le classique arthurien chez l’Atalante: Le Roman du roi Arthur et de ses Chevaliers de la Table Ronde

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Le roman de Thomas Malory à beau dater du XVe siècle, il est indémodable et fait partie des classiques comme toute légende qui se respecte, donnant lieu à de nombreuses adaptations cinématographiques et littéraires, notamment dans le domaine de la fantasy ! Grâce à cette réédition, voilà de quoi découvrir ou redécouvrir Merlin l’Enchanteur, la Dame du Lac et bien sûr les aventures du roi Arthur à travers la forêt de Brocéliande, le triangle amoureux avec Lancelot et la belle Guenièvre, sans oublier la mythique quête du Saint Graal ! « Je le requiers de vous tous, hommes et dames de bonne maison qui lirez ce livre d'Arthur et de ses chevaliers, du commencement à la fin, priez pour moi. Ce livre fut terminé la neuvième année du règne du roi Édouard IV, par messire Thomas Malory, chevalier. » Achevé donc en 1469-1470, réagencé et publié par l'imprimeur Caxton en 1485, Le morte d'Arthur n'a pas cessé d'être réédité en Angleterre ; il est la référence arthurienne de toute la culture anglo-saxonne. De siècle en siècle, il a inspiré les grands poètes, plus tard les cinéastes.  

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