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Georges Guillain | Tant que nous sommes

Publié le 16 avril 2018 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

[TANT QUE NOUS SOMMES]

pour nos « amis russes », du 2e régiment spécial russe
qui reposent à Saint-Hilaire-le-Grand


coquelicots
bleuets

mais toujours
aigremoines
ancolies
gouttes de sang
molènes
marjolaines
lunaires
liondents poilus
les dames d’onze heures
morelles douces-amères
passerages
centaurées
véroniques
résédas
rues
digitales
germandrées
gesses des prés
lampsanes
gratterons
laiterons
cardamines

chanvres d’eau
compagnons blancs
compagnons rouges

et toujours
et toujours
bardanes et chardons
aconits
achillées
joubarbes
belladones
bryones
œillets
orpins âcres
raiponces
aspérules
fumeterres

asphodèles
asphodèles
asphodèles

……………………………..

libérées

d’invisible
dans l’apostrophe minuscule
entre les croix de

la lumière

ces fleurs
qu’on ne cherche même plus à nommer

maintenant

qu’un peu de corde
ou de raphia

au mur

retient le vent

de les

briser                                                         

Georges Guillain, Un bouquet pour les morts, LD éditions / Les Découvreurs, 2018, pp. 42-45. Gravures de Marie Alloy.
UNBOUQUET


GEORGES GUILLAIN

Georges Guillain  portrait


■ Georges Guillain
sur Terres de femmes

Que ce lieu pour rester (extrait d’Avec la terre, au bout)
→ six août | Georges Guillain, Compris dans le paysage
→ [Voilà que tu es devenu poreux] (autre extrait d’Avec la terre, au bout)
→ [Voilà] (extrait de Parmi tout ce qui renverse)

■ Voir aussi ▼

→ (dans la poéthèque du site du Printemps des Poètes) une fiche bio-bibliographique sur Georges Guillain



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