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Publié le 07 juillet 2008 par Careagit
Avis au public. Ce synopsis n'est que le fruit de l'imagination fertile de son auteur, toutes ressemblances avec des personnages existants serait tout à fait fortuite.
Cette histoire se déroule dans la moiteur d'une jungle d'Amérique du Sud. Là, oppressé par l'humidité ambiante Dirgni encaisse ce matin encore, la douleur physique et psychologique dont il devient coutumier. Cela fait quelques années maintenant qu'il s'impatiente d'humer l'odeur de la liberté, de manger à sa faim et de se reposer dans un vrai lit. En lieu et place de tout cela, il se trouve être le hochet d'une guérilla locale, descendante directe de vielles luttes sociales d'antan. Au fond Dirgni lui, il n'y comprend pas grand chose à ces luttes. Il comprend juste qu'il est devenu la pièce centrale d'un jeu de poker désormais international.
Au même moment le président de son pays se démène. Récemment élu sur sa capacité à mettre un terme au fanfaronnade de la guérilla, il est en difficulté sur son propre terrain. Pourtant, fait nouveau, ici où là, des chefs d'Etats lointains s'emparent du même sujet et appliquent leurs propres stratégies en parallèle. Au fil des mois l'affrontement se fait plus pressant, l'un et l'autre des camps tente d'avancer ses pions pour ouvrir la voix à une libération synonyme d'explosion des courbes de popularité. Car le monde à bien changé. Les citoyens, trop éloignés des centres de décisions ne cherchent plus à comprendre les grandes questions politiques. Il ne demandent plus qu'à vibrer, s'émouvoir. Le culte du sentiment a pris le pas sur la vision de société et la défense d'opinions. La complexité des systèmes et la dureté des vies n'y sont sûrement pas étrangères.
Dirgni lui n'a pas assisté à cela. Il est rentré dans le silence il y a 6 ans et n'a connu que partiellement le nouveau monde du 21ème siècle. Dans sa prison végétale, il ne pouvait guère se douter que tant de décisionnaires s'étaient emparés de son histoire pour émouvoir les foules, semer l'attente pour en récolter de meilleurs fruits. Les médias aussi se précipitèrent dans la tourmente en auto-alimentant le phénomène. Il faut bien vivre.
Après des années d'attente, c'est le destin qui allait venger Dirgni de ses geôliers. Coup sur coup, la mort allait frapper la tête et les jambes de la guérilla. L'un et l'autre étaient vitaux, car ces mouvements se trouvent être fragiles, se basant sur des idéaux forts, souvent symbolisés par des meneurs considérés comme éternels. Mais dans ce monde l'éternité n'existe pas pour l'homme.
Durant quelques mois, Dirgni a espéré, tout spectateur qu'il était du chaos dans lequel baignait la guérilla. Un corps sans tête en somme. Le Président de son côté sentait bien qu'il était temps d'agir. N'écoutant que son courage, il s'appuya sur son soutien de toujours, les États Unis pour élaborer ce qui se devait d'être opération vitale pour l'avenir de son pays, tout en amassant de son côté une importante somme d'argent. Ingénieux stratagème. Le principe était fondé sur le principe "gagnant- gagnant". D'un côté il s'agissait d'extraire le plus célèbre des otages (Dirgni) devant les yeux ébahis de la communauté internationale tandis que la guérilla elle, se libérait à bon compte d'un poids devenu trop lourd pour les épaules d'une organisation largement affaiblie et désormais oppressée par la communauté internationale. Le combat n'était simplement tenable.
Un matin de Juillet, comme prévu, l'extraction eut lieu, largement mise en scène et même filmée. Au soir de cette opération "parfaite", le soleil se couchait sur une armée nationale enorgueillit qui pourrait désormais lutter - en terme d'image - avec la guérilla la plus puissante du pays, un Président renforcé, extrêmement populaire qui voyait son poids croître sensiblement tant sur le continent Sud Américain qu'International, et un peuple enfin fier de lui, de son armée, de ses politiques. Un avantage sérieux pris à l'aube de nouveaux rendez vous politiques.
La guérilla elle, pourra désormais poursuivre son combat dans l'ombre et le silence de la jungle, déchargée du poids insupportable qu'attirait Dirgni sur elle.
Enfin Dirgni lui, est sans doute le plus heureux des hommes d'avoir retrouver plein liberté. Mais, lorsqu'au moment venu, la plèbe et les projecteurs se braqueront sur une autre histoire dramatique, il se retrouvera seul, devant son histoire, avec l'amère impression d'avoir satisfait, l'espace de quelques mois, l'horrible désir des peuples de se distraire.

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