Le journal du professeur Blequin (82)

Samedi 5 mai

11h : Après un an et demi d’interruption, la galerie Up Art (Brest) a enfin rouvert et accueille actuellement une exposition d’Eric Le Braz : des peintures à l’huile très « vaporeuses » qui rappellent l’impressionnisme à la manière de Monet côtoie des dessins et des gravures beaucoup plus sèches qui évoquent, d’un point de vue formel, Topor. Allez donc y jeter un œil, vous serez sûr d’être bien accueilli.

Dimanche 6 mai

20h : Ben non, je ne suis pas allé faire sa fête à Macron, j’ai préféré partir en week-end avec des amis. C’est donc le soir, en rentrant chez moi, que j’ai des échos. La première information que je découvre concerne une erreur d’Alexis Corbière qui, en croyant mettre en ligne une photo de la manif, a publié une image de la coupe du monde 98 ! Si c’est tout ce que les médias retiennent, ça me parait un peu réducteur…

Lundi 7 mai

10h : Le cirque Pinder est mis en liquidation judiciaire. Il y a un an, son patron avait pris la défense du « cirque traditionnel » c’est-à-dire avec animaux, il trouvait donc parfaitement normal d’enfermer des bêtes dans des cages étroites dont ils ne peuvent sortir que pour faire les zouaves ! Je n’aurais donc qu’un mot concernant sa faillite : bien fait pour sa gueule ! Oui, je sais, ça fait cinq mots…

14h : Retour au centre des impôts avec le formulaire dûment rempli – pour l’anecdote, il concernait les déductions d’impôts auxquelles j’ai droit, et ce fut donc assez simple : je n’ai eu qu’à mettre zéro dans chaque case ! Et oui, je n’ai pas les moyens de faire le mécène comme le si bon et généreux monsieur Pinault ! Mais je risquais une amende si je ne remplissais pas ce papelard… C’est du moins ce que m’affirmait le message que j’avais reçu : sur place, on me fait finalement savoir que ce message m’avait été adressé PAR ERREUR ! Bercy l’avait envoyé indistinctement à tous les entrepreneurs, même aux indépendants dont je fais partie et qui n’étaient pas concernés ! Les décideurs vivent dans leur monde et pourrissent le nôtre ! Je devrais en rire, mais ce n’est pas drôle, de se sentir traité en suspect sans raison, je vous jure…

21h : Il y avait longtemps qu’il n’avait pas fait aussi chaud dans mon coin du Finistère : quand on passe un week-end entre amis, c’est chouette, mais quand on est chez soi et qu’on essaie de travailler, par exemple sur une commande de dessin, c’est déjà moins folichon. Non seulement on sue dès qu’on ébauche un geste mais, pour ne rien arranger, comme il est impossible de garder la fenêtre fermée, on a le bonjour des chiens qui aboient à chaque passage, de caravane ou pas, et des mômes qui ne peuvent pas rester cinq minutes dehors sans piailler à qui mieux mieux ! J’avais déjà assez de mon voisin « gamer » qui me casse les oreilles jusqu’à pas d’heure, j’ai maintenant la nuisance sonore en stéréo ! La vie d’artiste dans ce monde de veaux, ce n’est vraiment pas de la tarte.