Magazine Journal intime

Un conte en exclusivité pour vous

Publié le 05 juillet 2008 par Irène Pauletich

Elfie, la princesse de la forêt

Elfie est adorable, c’est une jeune femme haute d’une dizaine de centimètres, avec une paire d’ailes multicolores et translucides accrochée dans le dos.

Elle porte des vêtements tissés à partir des fils de la toile de son amie Arachnéa, l’araignée. Ses longs cheveux sont ornés d’une petite fleur blanche trouvée au hasard de ses balades en forêt.

Elfie vit dans le tronc d’un arbre qu’une armée de fourmis a patiemment creusé pour en faire le plus joli des palais. Le sol est recouvert d’une mousse confortable. Les vitres sont construites à partir de fragments de bouteilles cassées abandonnées par l’homme au milieu d’un tas de détritus : poubelles, matelas, postes de télévision ou carcasses de bicyclette.

Jadis, dans cette forêt vivaient tout un village d’elfes des mousses, puis l’homme est arrivé, abattant les arbres, enflammant des hectares entiers par accident ou pour faire de la place pour mettre en place des prairies ou des cultures.
 La forêt ne sert plus aujourd’hui qu’à la chasse ou à la promenade en famille le dimanche, elle est également une vaste décharge sauvage.

Après l’homme, celui qui a contribué à décimer le peuple d’Elfie, c’est le chien qui gambade en totale liberté et ne fait qu’une bouchée des minuscules créatures qu'ils attrapent au vol comme les papillons et les gobent.

Si un jeune enfant rencontre un elfe des mousses et en parle à ses parents on le traite de doux rêveurs, pire, de menteur.

Elfie n’en veut ni à l’homme, ni aux chiens, elle a vite compris que l’humain s’est autoproclamé le maître de la planète et qu’il a droit de vie et de mort sur tout ce qui y vit. Elle sait qu'en agissant ainsi, il se condamne le premier à disparaître car il ne survivra pas à la destruction de sa mère nourricière et en est peinée pour lui.

Elfie ne compte plus maintenant qu’une dizaine de sujets dont l’espérance de vie, jadis de quelques siècles, ne dépasserait pas la quarantaine d’années.

Elle a conscience que sa race est en danger. La forêt où elle vit recule de plus en plus vite face à celui qui a besoin de plus en plus de places pour installer golfs, aéroports et hôtels de luxe qui feront le bonheur de certains nantis.

Malgré tout, Elfie sait que chaque fois qu’un enfant rêve du petit peuple, qu’il implore les fées de lui exaucer ses vœux les plus secrets, les siens sont renforcés dans leurs pouvoirs et peuvent ainsi envoyer à l’humanité l’amour qui lui fait défaut et ils s’acharnent également à soigner la terre qui souffre de la bêtise humaine et que les hommes s’acharnent à détruire.

Alors les enfants, continuez dans le fond de votre cœur à croire aux fées, aux elfes et aux farfadets…


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