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Cabu bande encore (je ne trouve pas d’autre titre, désolé)

Publié le 20 juillet 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Cabu bande encore (je ne trouve pas d’autre titre, désolé)Jeudi 19 juillet, 14h30. On avait annoncé une dégradation du temps et je m’étais donc bien promis de rester gentiment à la maison pour encrer la planche de BD sur laquelle je travaille – je n’en avais plus fait depuis longtemps, je suis rouillé. Mais, une fois de plus, la météo s’était trompée : je n’y tiens plus, l’appel du ciel bleu est trop fort et je retourne à la plage nonobstant la marée descendante annoncée. Comme la route qui mène de chez moi jusqu’à la mer est quand même assez longue (une heure de trajet en bus), j’emmène avec moi le volume, sorti en kiosque, que Glénat a consacré à Cabu et à son « Grand Duduche ».

Dans son message manuscrit publié à l’ouverture de ce numéro spécial, l’éditeur dépeint Duduche comme « un lointain cousin parisien du belge Gaston Lagaffe ». Il a bien de préciser « lointain »… Cela dit, si l’on considère le célèbre cancre de papier comme une projection de son créateur, la comparaison avec Lagaffe est au moins légitime sur un point : sa voiture ! Le dessinateur, en effet, conduisait une Trèfle Citroën de 1923, une automobile déjà passée de mode au moment où il passait son permis et qui comportait même encore une manivelle ! La légendaire voiture de Gaston n’est pas très loin… Quand on sait ça, on comprend mieux cette planche de 1974 où Duduche affirmait tout de go à Mon beauf » (le personnage, pas mon beau-frère) que l’automobile n’avait fait aucun progrès en 50 ans – il n’est pas très sûr qu’elle en ait fait davantage depuis, d’ailleurs ! Cela dit, Cabu n’était pas complètement Duduche et vice-versa ; d’après Cavanna, le créateur avait deux caractéristiques qui ne « colleraient » pas à la créature : Cabu était très gourmand, « bec sucré » même, et raffolait des « obscénités, bien énormes et bien grasses ». On voit assez mal Duduche raconter des blagues salaces tout en se goinfrant de pâtisseries…

Sur le contenu de ce fascicule en tant que tel, je n’aurais pas grand’ chose à dire si ce n’est refaire pour la énième fois l’éloge du talent du regretté Cabu… Sauf une chose. Dans la bio du dessinateur écrite par Jean-Marc Vidal, je retrouve pour la énième fois cette sempiternelle erreur :

« Pendant ce temps-là, Hara-Kiri, jusqu’alors mensuel, devient hebdomadaire à partir de février 1969 sous le nom de Hara-Kiri Hebdo. »

Bon. Alors une bonne fois pour toutes : en 25 ans d’existence, Hara-Kiri n’a JAMAIS cessé d’être mensuel. Hara-Kiri Hebdo, qui allait devenir Charlie Hebdo en 1970 pour contrer l’interdiction du titre par Marcellin, était le prolongement hebdomadaire du mensuel qui continuait à paraître entretemps. En clair, le mensuel Hara-Kiri et le Charlie Hebdo des seventies, qui étaient tous deux édités par la même boîte (les éditions du Square) et fabriqués par la même équipe ont cohabité dans les kiosques pendant douze ans sans que l’un remplace l’autre ! Ce n’est pourtant pas bien compliqué, alors arrêtez de déformer l’histoire sans arrêt ou je vais finir par m’énerver.

Bon, j’arrête là, j’ai les larmes aux yeux. Oui, chaque fois que je parle de Cabu, ça me fait pleurer…

Cabu bande encore (je ne trouve pas d’autre titre, désolé)Une frise chronologique que j’ai moi-même conçue pour clarifier les choses.

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