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Le journal du professeur Blequin (120) à l’hôpital des armées Clermont-Tonnerre

Publié le 29 juillet 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Résumé de l’épisode précédent : notre héros a reçu un coup de fil d’une ami nonagénaire, hospitalisée à l’hôpital des armées, qui lui demande de lui rapporter une bouteille de vinaigre de cidre, produit dont il ignorait l’existence jusqu’à présent…

Samedi 28 juillet

12h30 : Je n’ai pas fait preuve de la dernière des célérités pour réagir, mais il a bien fallu que je prenne mon petit déjeuner, que je me lave, que je m’habille… Bref, je me pointe au Leclerc près de chez moi, espérant, sans trop y croire, y trouver la bouteille de vinaigre de cidre demandée. Surprise : j’en trouve une du premier coup ! J’ignorais qu’il existait plusieurs sortes de vinaigre et qu’on le trouvait dans les supermarchés comme n’importe quel autre produit de consommation courante ! Tout ça ne me dit pas ce qu’on peut bien faire avec…

13h30 : J’arrive à l’hôpital des armées. Aller à l’hôpital, même en tant que visiteur, ce n’est déjà pas drôle, mais quand, en plus, l’établissement en question porte un nom contenant le vilain mot « armées », il y a de quoi ressentir une légitime appréhension quand on arrive en vue du porche ! Je m’attends à devoir donner des explications confuses à des cerbères en treillis qui voudront m’empêcher d’entrer puis à parcourir des avenues et des couloirs hostiles peuplés d’autres débiles sanguinaires en uniforme. Surprise : à l’entrée, il n’y a qu’un vigile infichu de me renseigner et qui m’exhorte à entrer ! Et dans l’enceinte de l’hôpital, pas le moindre militaire, le seul uniforme que je croise étant celui, autrement plus sympathique, des infirmières. En clair, une fois encore, je me suis inquiété pour des prunes : le site n’est même pas considéré comme terrain militaire, on y entre presque comme dans un moulin, on se croirait dans n’importe quel autre hôpital civil et je rencontre même une infirmière accueillante qui m’indique fort aimablement la chambre de mon amie. Je me demande bien quel est le mode de fonctionnement de cet hôpital, il y aurait de quoi faire une enquête là-dessus ; tiens, pas bête, j’y penserai pour la rentrée de Côté Brest.

13h40 : Je trouve enfin ma vieille amie : elle m’explique qu’elle est à l’hôpital depuis trois jours suite aux recommandations de son médecin qui lui a fait savoir qu’elle devait se faire soigner pour éviter une crise cardiaque ou un AVC ! Je me dis que cette nonagénaire, qui a pas mal bourlingué dans sa vie, est étonnamment robuste : la plupart des gens de son âge, sans doute même des plus jeunes, n’auraient pas survécu avec un cœur dans le même état que le sien. Décidément, on n’est pas tous égaux face à la santé ! Elle me dit aussi qu’elle a choisi l’hôpital des armées pour sa superficie restreinte : je suis bien d’accord avec elle, je suis profondément contre la centralisation des services hospitaliers qui favorise la déshumanisation du rapport soignant-soigné. Elle me rappelle, enfin, qu’elle a la gorge irritée par du psoriasis (et oui, c’est possible), que ça l’empêche de dormir et que seul le vinaigre de cidre, dilué dans l’eau, lui permet de calmer ses irritations et, par là même, de trouver le sommeil ! Voilà un mystère résolu, mais ça m’étonnerait que le vinaigre de cidre ne soit disponible en grande surface que pour permettre la préparation de ce remède de grand-mère et je doute fort de son intérêt réel en cuisine, même si ça ne doit pas être le plus farfelu des condiments commercialisés en ce bas monde… N’ayant pas déjeuné, je prends congé, convaincu que mon amie est en de bonnes mains.

Le journal du professeur Blequin (120) à l’hôpital des armées Clermont-Tonnerre


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