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Paradis Matriarcal et son bon Sauvage

Publié le 13 août 2018 par Georgezeter
Paradis Matriarcal et son bon Sauvage

Banco ! Pourquoi pas se tourner vers une société de type matriarcale ? Ca fonctionne pas mal chez les animaux, des abeilles en passant par les orques, les éléphants, les hyènes, et nos cousins bonobos. J'ai repéré seulement deux sociétés totalement matriarcales répandues aux quatre coins du monde : Les Moso de chine, aussi appelés les Na et les Trobriandais à l'ouest de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Qu'est le matriarcat selon Michel Onfray ? " La forme la plus parfaite de la vie en société puisqu'elle libère et unit tout le monde en faisant du corps social lui-même le centre et la garantie de la plus haute liberté individuelle ". Hommes et femmes ignorent normes, limites, lois, interdits. S'abandonnent à une vie sensuelle, sexuelle et amoureuse totalement libre : " La relation entre les sexes est exempte de toute considération de devoir, de morale et de responsabilité, indépendante de tout impératif économique, juridique ou moral. Elle ne connaît ni le pouvoir ni la soumission, ni le lien contractuel, ni l'autorité, ni le mariage, ni la prostitution " . Dès lors, aucune psychopathologie, aucune névrose, aucune hystérie. Les droits et devoirs sont équitablement répartis entre l'individu et la société. En peu de mots, Onfray résume bien ce qui suit à propos de ces deux sociétés matriarcales.

D'abord qu'est le noyau d'une société matriarcale ?

Pour être qualifié de ce terme il faut former:

-1) Une Société matrilinéaire, les enfants sont rattachés au groupe parental maternel, qui les élève, leur transmet le nom et l'héritage.

-2) Matrilocale, les femmes sont au centre de leur famille et ne la quittent pas pour rejoindre leur conjoint après une union.

-3) Avunculaire, la paternité des enfants est exercée par leur oncle maternel.

Une grosse contrainte cependant : La présence d'enfants des deux sexes au sein des familles devient primordiale : les femmes parce qu'elles transmettent le lignage et les hommes parce que ce sont eux qui s'occuperont des enfants de leur sœur.

Les familles sont constituée de fratries, frères et sœurs de plusieurs générations vivant ensemble et formant une famille. Les amoureux ne vivent pas en couple mais chacun dans sa fratrie d'origine. Les enfants sont rattachés à la fratrie de la mère pour y être élevés par les hommes et les femmes qui la composent : la mère et ses frères et sœurs, oncles et tantes, grand-mère, grands-oncles et grand-tantes.

Le mariage n'existe pas et les amants ne résident pas ensemble. L'homme élève donc les enfants de sa sœur, avec qui il partage foyer, nom, héritage et ancêtres communs, mais n'élève pas ses enfants biologiques. L'organisation familiale fait qu'un enfant sera proche de son oncle maternel et éprouvera à son égard le même type d'affection qu'il aurait envers son père dans d'autres types de société.

La naissance d'une fille est cruciale car elle permet la continuité de la lignée. Si une famille n'a que des descendants de sexe masculin, les enfants de ces derniers habiteront la maison de leur mère et la lignée s'éteindra.

Ils vivent sur l'île de Kiriwina.

Est une société matrilinéaire et hiérarchisée. Les enfants appartiennent dès leur naissance entièrement au matrilignage, au clan de leur mère, et sont placés sous l'autorité de leur oncle maternel. Mais comme la résidence après mariage est virilocale, les enfants vivent avec leur père, sauf l'aîné des fils qui à la puberté ira résider auprès de son oncle maternel auquel il doit succéder auprès de sa sœur.

Dans ces trois sociétés de matrilignage ce qui est commun est que c'est la mère l'héritière des biens, chef de famille et qui garde le contrôle de l'éducation des enfants via son ou ses frères. Curieusement ces trois ethnies ne dépassent pas le chiffres de 60.000 membres qui confirmerait l'adage : pour vivre heureux vivons peu nombreux (Okay, j'invente) ; mais cela me fait penser aux phalanstères de Charles Fourier...

Société de femmes de pouvoir, au manettes du pouvoir : qui par certains cotés sont des sociétés matriarcales, mais où c'est l'homme qui est dominé.

- Il y a bien les femmes de dans cette ville, les femmes sont chefs de famille. Elles contrôlent les richesses, représentent la communauté à l'extérieur et sont les seules à pouvoir se rendre au marché. Encore aujourd'hui, elles ont le contrôle de la vie économique. Le nom, la maison et même l'héritage passent par les femmes. Après le mariage, le mari quitte sa famille pour s'installer dans la maison de son épouse. Ce n'est donc pas vraiment une société matriarcale reposant sur l'entière égalité des sexes et sur la liberté sexuelle, cela ressemble plus à notre société mais inversée : le matriarcat dominant le patriarcat.

- De même chez les femmes Khasi en Inde, dans l'État du Meghalaya. C'est la plus jeune fille de la famille, la khaddu, qui deviendra la chef de famille, l'héritière, et la gardienne des traditions familiales. Enfant, elle est mise à part et dispensée des corvées domestiques. Ce statut privilégié s'accompagne de contraintes : la khaddu ne décide pas de son futur mais doit poursuivre la tradition familiale et reprendre les terres. Les hommes, eux, n'héritent de rien et en cas de divorce perdent tout. Chez les Khasi, le mariage est monogame. On ne pratique pas le mariage arrangé ou la pratique de la dot, de plus, chacun est libre d'épouser celui qu'il souhaite. Les divorces et les remariages sont autorisés. Ces coutumes sont exceptionnelles comparées à celles très strictes dans le reste du pays de 1,2 milliards d'habitants. C'est comme une petite ile au milieu d'un océan d'interdits. Mais c'est aussi un endroit improbable où ce sont les hommes qui exigent la parité, et qui revendiquent de ne plus être discriminés.

- Ou encore dans une moindre mesure les femmes de l'ile de Kihnu Tandis que les hommes partaient pêcher plusieurs mois en mer, les femmes régissaient la vie communautaire à Kihnu, permettant de mettre en place un exemple de société matriarcale. Mais cette manière de vivre a tendance à disparaître à cause du tourisme et des jeunes qui partent sur le continent.

- On peut aussi nommer les femmes bretonnes, qui des siècles durant firent tourner les communautés, car les hommes étaient en mer, beaucoup n'en revenaient pas, et les épouses s'organisèrent afin d'élever leurs enfants seul et de faire marcher la ferme. Une petite anecdote lue dans un roman : les petasses de St Malo, qui étaient des veuves de marins et devenaient des femmes d'affaire en vendant les fournitures pour l'affrètement des vaisseaux à voile ; c'était un compliment d'être nommée " une sacré pétasse de st Malo ! "

Ce qui instaura la loi salique, celle des mâles héritiers de la couronne, qui lorsque la lignée mâle s'éteignait amenait de grands troubles ; un exemple : lorsque les trois fils de Philippe le bel disparurent en moins de trente ans au 14 Dans nos sociétés dites " évoluées ", on a adopté la démarche toute inverse. Le patriarcat est un système social dans lequel l'homme, en tant que père, ou fils ainé est dépositaire de l'autorité au sein de la famille ou plus largement, au sein du clan, et qui domine les femmes et peut les opprimer. La perpétuation de cette autorité est fondée sur la descendance par les mâles, la transmission du patronyme et la discrimination sexuelle. ème siècle et ne laissèrent aucun descendant mâle, la couronne de France fut reprise par un oncle, sauf que Isabelle, la sœur de la fratrie était reine d'Angleterre et que son fils Édouard III était donc l'héritier direct de la couronne de France : résultat, la guerre de 100 ans. Aussi celle des fils ainés héritiers du titre et terres et avantages de la noblesse, comme en Espagne où sans le sous, les cadets allèrent se tailler des domaines en Amérique du sud d'où s'en suivirent l'extermination des indiens ; mais sans aller si loin, la même chose chez nos paysans à propos du partage des terres qui provoquèrent des haines cuites et recuites durant des générations. En comparaison, le matriarcat aurait comme avantage que les filles auraient moins de chance de disparaître à un jeune âge (guerre, prises de risques, maladies etc) et vivent plus âgées, et que les femmes en général par tempérament auraient plus le sens du compromis et de l'organisation.

Deux aspects importants d'une société matriarcale

- Chez les Moso, La nuit, les hommes se glissent dans le lit des femmes des maisons alentours. Les uns comme les autres se font un devoir de n'être ni jaloux, ni fidèles ; c'est d'ailleurs une disposition mal vécues chez les amants de ce peuple. " - - Chez les Trobriandais, c'est jour de fête tous les jours !Avant le mariage, la liberté sexuelle est très grande. Pendant le mariage, la liberté sexuelle est permise pendant certains jours de fête. Les petits enfants forment une " république des enfants ", il vont jouer en groupe loin du village hors de la présence des adultes. Naturellement leurs jeux sont pour beaucoup centrés autour du sexe. Les enfants plus grands font de même et commencent à avoir de vraies relations sexuelles dès 6 à 8 ans, les parents parlent de cela avec bienveillance. Les adolescents ont à leur disposition des " maisons de célibataires " ( bukumatula) où les couples, qui se font et se défont librement au fil du temps, dorment et font l'amour. Les adolescents multiplient les expériences sexuelles avant de se marier librement avec la personne qui leur convient le mieux, ils font aussi des " excursions amoureuses " ( katuyausi) vers les villages voisins, ou rencontrent dans la forêt le groupe de l'autre sexe provenant de ce village et font la fête, les partenaires se choisissent et s'en vont faire l'amour dans les bois. A l'occasion de festivités particulières les habitants ont des rapports sexuels collectifs sur la place du village.

- Chez les Moso, les hommes et femmes sont considérés comme différents et doivent donc avoir un rôle spécifique dans la société. Le partage des tâches est sexué et réglé avec précision. Les femmes s'occupent des travaux domestiques (cuisine, ménage), de la collecte de bois pour les feux, et du tissage. Les hommes sont chargés des travaux plus physiques (labours, charpentes), la pêche, le bétail et la politique. Seuls les travaux d'agriculture (principale source d'alimentation des Muso) sont effectués conjointement... En lisant ça, les féministes vont se prendre une triple crise cardiaque...Désolé Mesdames.

- Chez les Trobriandais, encore une fois c'est le paradis sur terre.

" Les civilisations ont toujours eu à régler la question du travail pour tous. L'oisiveté étant mère de tous les vices et le travail étant le socle incontournable pour édifier son identité sociale, les peuples qui ont disposé de moyens ont occupé leurs populations dans de grands travaux, en général liés à leur culture religieuse ou comme chez les romains, à des travaux de conquête des pays voisins.

Sur les îles Trobriand, cette possibilité n'existait pas : pas assez de carrières de pierre, peu de bois utilisable pour la marine, étroitesse du territoire. La population était en somme condamnée à l'oisiveté et certainement au déclin. Pour combler cet handicap, il ne restait plus à la population que de s'occuper d'elle-même : les hommes des femmes, les adultes des enfants, etc. d'où l'importance des rites et fêtes pour organiser les intrigues amoureuses, les couples et les échanges entre familles et villages... "Waouh, je pars demain matin !!!

Apres avoir fait ces recherches, c'est à vous de voir... Quant à moi, j'en conclue qu'il serait meilleur que nous vivions dans une société matriarcale, car, sur un groupe humain pas trop nombreux, cela fonctionne, alors pourquoi ne pas essayer puisque le modele patriarcale n'a apporté que guerre, misère... Modernisme et technologie. Boire ou conduire, faut-il choisir?

Livre très intéressant : La vie sexuelle des sauvages du nord-ouest de la Mélanésie


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