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Au pays des enfants heureux !

Publié le 21 août 2018 par Georgezeter
Au pays des enfants heureux !

Au Danemark les enfants de 6 à 16 ans reçoivent des cours d'empathie...Oui, oui, d'empathie ! Et ils sont obligatoire. Alors peut être n'est-ce un hasard : classé 2 ème, " pays le plus heureux du monde " en 2017 derrière la Norvège. La France est 31 ème. The World Happiness Reportclasse 155 pays en fonction de sept critères principaux :l'aide sociale, la liberté, la générosité, l'honnêteté, l'espérance de vie, le PIB par habitant et la confiance accordée aux dirigeants . Vous me direz que tous ces classements ça vaut ce que ça vaut, mais tout de même sous l'égide des Nations Unies qui sont à l'initiative de ce projet.

Ce serait bien évidemment un raccourci facile de lier directement le bon classement du Danemark dans la liste des pays les plus heureux du monde aux cours d'empathie qui sont dispensés dans les écoles. Il faut dire que le système scolaire du pays se distingue par bien d'autres aspects : ainsi, les élèves ne sont pas notés avant l'âge de 14 ans , si bien qu'avant cet âge, ils ne sont pas constamment poussés à comparer leurs notes à celles des autres et d'être toujours en compétition, compétition qui est reconnue comme anxiogène et injuste. Un autre aspect socio-économique est à prendre en compte : les inégalités entre les plus riches et les pauvres sont moins marquées dans ce pays .

A quoi consiste un cours d'empathie ? A p rivilégier la coopération à la compétitivité , voici ce qui est enseigné aux enfants scolarisés dans les écoles dès leur plus jeune âge. À raison d' (pendant 10 ans) les jeunes suivent ces cours d'empathie ; une matière qui encourage à se préoccuper du bien-être des autres et à écouter son prochain pour mieux le comprendre et dépasser les catégorisations qui se cristallisent lors de notre développement.

Comment est organisé un cours d'empathie ? Pendant le cours, les enfants apprennent à lire, à comprendre et à écouter les émotions des autres . À l'aide d'images représentant d'autres enfants qui traversent différentes émotions, comme la tristesse, la peur, la joie, la frustration, la colère, ils sont appelés à décrire les sentiments des autres avec leurs propres mots et à exprimer leurs ressentis propres. Ces cours sont l'occasion d'exprimer des émotions en public et d'écouter celles d'autrui. Selon Brené Brown, auteure et conférencière américaine, le sentiment d'empathie se caractérise par la capacité à adopter la perspective d'un tiers , la capacité à ne pas porter de jugement et enfin la capacité à reconnaître les émotions chez les autres et à le communiquer. En cela, l'empathie se distingue de la sympathie ou encore de la compassion. C'est cette posture qui consiste à " se mettre à la place de l'autre " qui permet notamment de trouver les mots justes pour aider une personne ou comprendre ses agissements singuliers (souvent différents des nôtres). Cet exercice se fait dans une logique descriptive : il s'agit d' expliquer le ressenti de l'autre , et jamais porter un jugement sur ses sentiments ou ce qui en est la cause, commente Jessica Joëlle Alexander, co-auteure du livre The Danish way of parenting . Selon elle, c'est une belle manière de s'intéresser aux individus au lieu de se concentrer sur sa propre réussite personnelle , son " moi-moi". C'est la bonne manière d'encourager des valeurs comme l'entraide et la solidarité.

L'enseignement de l'empathie est donc plutôt le révélateur d'un état d'esprit général qui règne dans ce pays et d'une culture où la coopération entre les individus est au moins autant - si ce n'est plus - valorisée que la réussite personnelle. L'école et la manière dont elle est organisée est bien évidemment un vecteur essentiel pour transmettre cette culture à tous, acceptée par chacun...

Du pays des enfants heureux à celui des enfants roi

Eh bé, on en est loin, nous les français 31 ème dans les 36 ème dessous concernant l'entraide et surtout la solidarité ! Nous vivons plutôt dans une société qui intègre Le darwinisme social qui considère que la lutte pour la vie entre les êtres humains est l'état naturel des relations sociales et que les conflits sont aussi la source fondamentale du progrès et de l'amélioration de l'humanité. Ainsi, la concurrence entre les êtres ou groupes ne doit pas être entravée par des obstacles comme les mesures de protection sociale et d'assistance de l'Etat Providence, la solidarité ou la charité. En clair, c'est la loi de la jungle du chacun pour soi et l'empathie aux orties... Car, le modèle français pousse à torturer, dès l'enfance à intégrer des normes, des injonctions, des règles, des modèles qui ne correspondent pas bien souvent aux aspirations profondes des citoyens et sont souvent incomprises car par trop tortueuses. Il faut toujours " mieux faire " et non pas " bien faire ". Ce système basé sur la compétition de individu et ses frustrations pousse à persuader que les autres, eux, savent " bien faire ", alors toujours happé par l'urgence de se mesurer de " faire ", chacun ne voit plus qu'en réalité il ne fait plus rien : ce n'est qu'agitation et oubli de l'essentiel. Oublier d'oser et surtout " se foutre la paix ! " ; car il n'y a pas d'autre moyen de redécouvrir ses possibilités vraies que tout à chacun a complètement oublié. Stopper tout ! Et avoir ce qui s'appel des moments à soi, de l'introspection quoi ! C'est le seul moyen d'agir. Se Libérer des protocoles, des procédures, des pseudo-urgences qui n'en sont pas, alors là, il jaillira de l'enthousiasme, de la spontanéité et surtout l'envie de regarder plus loin que son simple nombril.... Et s'intéresser aux autres en oubliant par exemple de ne pas répondre au téléphone lorsqu'un ami vous parle. Apprécier le moment enfin !

Je suis persuadé que cette notion d'empathie de vivre ensemble en bons termes (et non pas vivre ensemble qui n'est qu'un slogan) doit s'apprendre dès le plus jeune âge, car, je peux vous garantir après 10 ans d'enseignement que nous en sommes très-très-très loin.

A la décharge des citoyens français, il faut avouer que depuis toujours " l'homme de la rue " a été traité par ceux " qui savent " comme un limité intellectuellement dans le meilleur des cas, à un abruti des bois qui ne comprendra jamais rien. C'est culturel et donc jamais remis en cause ; " eux " savent, nous, eh ben, " on peut rien y faire "... " eux " sont responsables, " nous " pas. Donc en grandissant de manière individualiste et irresponsable comment voulez vous que devenu adulte, la majorité des citoyens de ce pays ne voit le monde qu'à partir de lui même, et reste coincée entre un " moi et moi égotiste/narcissique ". Je vais prendre un exemple de mise en responsabilité dès l'âge de 15 ans.

Prenons l'exemple d'un adolescent vivant en Finlande, dont les résultats scolaires sont classée dans le top 5 mondial depuis 25 ans. Ces jeunes gens vont dans un " lycée à la carte " : à partir de la seconde, la vie du lycéen prend une tournure plus individuelle, censée le responsabiliser. L'année scolaire est rythmée en cinq périodes de sept semaines. Pour chacune, les élèves sélectionnent eux-mêmes les matières qu'ils étudieront. Cet enseignement à la carte se traduit par la disparition des classes traditionnelles. Il est rare qu'au fil de l'année, des élèves se retrouvent en cours avec les mêmes camarades, chacun ayant choisi ses matières et, autant que possible, les horaires qui lui conviennent le mieux. Certains évitent ainsi les cours trop matinaux... En outre, pour certains modules complémentaires, il est possible d'étudier chez soi, de manière autonome, au lieu d'aller au lycée.

Je ne vais pas expliquer par le menu le système finlandais, mais ce que je vois c'est une vraie mise en responsabilité, de se prendre en main de ces jeunes qui, comme partout afin de se construire ont besoin de cela. Chez eux ça fonctionne très bien, pourquoi n'essayerons nous pas ? Il faudra peut être deux ou trois générations pour réussir, mais le jeu en vaut la chandelle : vivre dans une société où le citoyen est capable d'interagir, de parler avec les autres et de considérer le collectif aussi important que le " moi même ", et ne plus jamais dire " rien à battre ! " ; de plus, et je le sais, par expérience lorsque l'on donne à un jeune des responsabilités, rarement on est déçu...Sauf si on prend en exemple le petit % qui va déconner et qui fera que toutes les règles découleront de son comportement déviant... Mais là... C'est culturel vous dis-je !

Une suggestion : au lieu d'attendre tout de l'éducation nationale, pourquoi, vous parents ne donneriez vous pas une heure par semaine une leçon d'empathie à la maison? Un soir par exemple ; éteindre TV, tablette, téléphone et hop ! c'est parti !


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